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Revue de presse Afrique

A la Une: le mercure va-t-il encore monter au Togo ?

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Maison du Parlement togolais
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« Malgré l’adoption par l’Assemblée nationale de la proposition de loi du gouvernement qui limite désormais à deux le nombre de mandats présidentiels et instaure un scrutin à deux tours en lieu et place du suicidaire un tour, le mercure ne descend pas à Lomé, s’alarme Wakat Séra à Ouaga. Pire, la météo socio-politique annonce des orages avec les nouvelles manifestations prévues mercredi et jeudi. Le retour à la constitution du 14 octobre 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des Togolais de l’étranger. Trois conditions brandies par les opposants togolais qui caressent également, c’est un secret de polichinelle, le vœu de mettre fin au règne de la famille Gnassingbé sur le Togo. »

Pour le pouvoir à Lomé, c’est clair : « le gouvernement veut limiter le nombre de mandats présidentiels à deux au maximum, relève le site de la présidence. (…) C’est une vieille revendication de l’opposition, partagée par le pouvoir. Mais les opposants rejettent ce projet et exigent le retour à la constitution de 1992 dont un article fixait à deux le nombre de mandats. Le texte présenté par le gouvernement ne dit pas autre chose, simple champ sémantique. Alors pourquoi ce refus ? C’est très simple, affirme le site de la présidence, la coalition de l’opposition créée au mois d’août n’est pas vraiment intéressée à ce stade par des discussions sérieuses sur des réformes constitutionnelles. Elle veut ni plus ni moins le départ du président Faure Gnassingbé. Le chef de l’Etat, faut-il le rappeler, a été élu démocratiquement et achèvera son mandat en 2020. Les opposants peuvent naturellement aspirer à lui succéder. Mais deux conditions s’imposent au préalable : respecter la constitution et tirer leur légitimité du verdict des urnes. »

Assaut final ?

Pour Liberté, quotidien togolais proche de l’opposition : « le retour à la Constitution de 1992, voilà l’exigence fondamentale du peuple togolais. Et pour s’y conformer, les élus de l’opposition ont fait des amendements, 48 au total dont le fondamental concerne l’article 59 et la nuance : 'En aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats'. (…) Faure Gnassingbé est bien conscient de l’effet de cet alinéa. La grande conséquence sera qu’il ne pourra plus prétendre briguer la magistrature suprême en 2020. » Et c’est bien pour cette raison, souligne le quotidien d’opposition, que les députés de la majorité ont rejeté cet amendement.

Du coup, s’exclame encore Liberté, « les prochaines manifestations sonneront comme l’assaut final, après que Faure Gnassingbé aura abusé de la patience de tous et confirmé son envie de s’éterniser au pouvoir. »

Hier dimanche, l’opposition togolaise a reçu un soutien de poids, celui de l’Eglise catholique… « Dans une interview accordée à la radio Maria, Monseigneur Nicodème Barrigah-Bénissan, celui qui a conduit au Togo les travaux de la Commission vérité justice et réconciliation, n’y est pas allé par quatre chemins pour dire ses vérités sur la crise politique, s’exclame le site Ici Lomé. 'Nous sommes avec le peuple, a en effet déclaré l’évêque, et nous estimons que ce qu’il est en train de demander est plus que légitime'. »

Quid de la société civile ?

Alors, en résumé, pointe Ledjely en Guinée, « en dépit du début de l’examen du projet de loi devant à terme réintroduire la limitation des mandats présidentiels et le mode de scrutin à deux tours, la crise ne faiblit pas. Ainsi, de grandes manifestations demeurent programmées pour mercredi et jeudi. Et en attendant, les prélats, à l’image de ceux de la RDC, sortent du bois et en rajoutent à la pression sur le pouvoir incarné par Faure Gnassingbé. Parallèlement, on sent monter de la part de l’opposition, une volonté subtile d’exploiter les circonstances et le contexte, pour pousser le pouvoir actuel à la sortie. »

Mais pour Ledjely, il y a un absent de taille dans cette crise : la société civile togolaise. « Autant cette dernière était en première ligne au Sénégal et au Burkina Faso, relève le site guinéen, autant son rôle parait insignifiant dans ce qui se joue au Togo. Dans ce dernier cas, c’est la classe politique qui pilote la contestation. Ce qui n’est en rien rassurant quant à la suite probable des événements. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’une classe politique dont l’unité de circonstance ne se justifie que par le besoin de faire front commun contre le pouvoir actuel. Dès que cet objectif principal sera atteint, prévient Ledjely, les querelles de clocher reprendront. (…) Dans ce contexte de rivalité somme toute naturelle entre les acteurs politiques de l’opposition, il n’est donc pas évident qu’il y ait assez de place pour préparer l’après-Faure Gnassingbé. »

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