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Revue de presse Afrique

A la Une: l’opposition togolaise maintient la pression

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L'opposant Jean-Pierre Fabre s'exprime durant un rassemblement à Lomé, le 7 septembre.
L'opposant Jean-Pierre Fabre s'exprime durant un rassemblement à Lomé, le 7 septembre. REUTERS/Stringer
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Une session spéciale du Parlement est convoquée ce jeudi pour examiner le projet de loi du gouvernement sur la réforme constitutionnelle. Décision hier du président de l’Assemblée, sous la pression, donc, de l’opposition.

« Il existe une volonté du parti au pouvoir et du gouvernement d’aller de l’avant, de chercher l’apaisement, affirme Noupokou Dammipi, le conseiller du président de la République sur le site de la présidence, et nous sommes convaincus que les discussions au niveau de l’Assemblée nationale permettront de trouver un consensus pour faire aboutir les réformes constitutionnelles. »

Pas si sûr, car il y a un « couac », pointe le site d’information Ici Lomé : « le projet de loi présenté par le gouvernement prend en compte la limitation des mandats présidentiels à deux et le mode de scrutin à deux tours. Mais, il manque la phrase : “En aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats”. Et c’est bien cette mention qui divise pouvoir et opposition. L’opposition qui tient à ce que cette courte phrase soit mise dans le texte. Ce que refuse le pouvoir. » Et Ici Lomé de s’interroger : « arriveront-ils à s’entendre ce jeudi ? »

« Une seule phrase vous manque et tout le texte est bon à envoyer au pilon », commente L’Observateur Paalga au Burkina. « Avec cette petite mention se trouve posé le fameux problème de la rétroactivité de la loi en gestation. Car pour le peuple insurgé du Togo, il n’est pas question que le chef de l’Etat puisse se présenter encore à la prochaine élection, prévue en 2020. En vérité, poursuit le quotidien ouagalais, cet énoncé préventif, “en aucun cas, nul ne peut faire plus de deux mandats”, qui vise qui on sait, fait sourire dans la mesure où la personne concernée est déjà à son troisième mandat (2005 ; 2010 et 2015). Et on ne voit pas comment on pourrait concilier ces deux positions foncièrement opposées. Puisque l’UNIR dispose de la majorité à l’Assemblée, nul doute que le projet de loi passera comme une lettre à la poste, mais pas dans la rue où l’opposition, ragaillardie par les récentes manifestations monstres, l’attend de pied ferme. »

Pour Le Pays, toujours au Burkina, « l’opposition a gagné une bataille, mais pas la guerre. (…) En effet, dans un parlement majoritairement dominé par le parti au pouvoir, l’UNIR du président Faure, il y a lieu de croire que les députés de la majorité ne manqueront pas de tirer la couverture sur leur mentor, en faisant le minimum de concessions. On voit déjà les débats achopper sur l’inévitable question de la rétroactivité, pointe le quotidien ouagalais. Et comme ils vont immanquablement glisser vers le terrain juridique, c’est la casuistique du plus fort qui sera la meilleure. Et là, l’on ne voit pas comment les partisans du président Faure se priveraient d’évoquer le sacro-saint principe de l’impersonnalité de la loi et du fait qu’elle dispose pour l’avenir. En cela, elle ne devrait donc pas exclure de citoyens, encore moins être taillée contre un seul individu. (…) Et on ne voit pas non plus, relève encore Le Pays, comment l’opposition pourrait réussir à écarter constitutionnellement l’actuel locataire du Palais de Lomé II de la prochaine présidentielle en étant minoritaire au Parlement. (…) C’est donc un véritable pavé que cet avant-projet de loi adopté en Conseil des ministres, jette dans la mare des élus du peuple, conclut Le Pays. C’est pourquoi derrière cette victoire d’étape, il y a lieu d’observer une certaine prudence. Car, non seulement la procédure s’annonce d’ores et déjà des plus longues, mais il est une certitude qu’entre torpilles et tentatives de blocages, les obstacles ne manqueront pas. »

En tout cas, s’il y a déjà une bataille de perdue pour Faure Gnassingbé et une de gagnée pour l’opposition, c’est la bataille médiatique… C’est du moins ce qu’estime le quotidien Liberté à Lomé.

Liberté qui pointe l’isolement, selon lui, du président, sur la scène sous-régionale et internationale… En effet, écrit-il, « la plupart des gouvernants de la région ouest-africaine, du continent ou du monde ont décidé de rester muets sur la situation du Togo. Un silence déjà illustratif de l’isolement de Faure Gnassingbé par ces derniers et de l’inconfort de sa situation. À une autre époque, ils seraient déjà intervenus en sa faveur. Mais comme pour ne rien arranger, ce sont des anciens présidents africains qui se prononcent et prennent le parti du peuple. Jerry Rawlings et Olusegun Obasanjo ont eu le courage de briser le silence et prendre clairement position. »

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