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Chronique des matières premières

Pétrole et corruption au Congo: une vidéo accable le négociant Gunvor

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Le négociant suisse Gunvor en flagrant délit de corruption pour obtenir de nouveau la commercialisation du pétrole du Congo : l’ONG Public Eye s’est procuré une vidéo accablante.

Getty Images/Photo 24/Brand X Pictures
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C’est une vidéo explosive qu’a visionnée Public Eye. L’ONG suisse retranscrit la conversation, autour d’une boisson gazeuse dans un café, entre le directeur financier du négoce de pétrole chez Gunvor et deux intermédiaires, dont un proche de Denis Christel Sassou-Nguesso, le fils du chef de l’État congolais. « L’argent n’est pas arrivé à bon port, se plaint l’un d’eux, Denis Christel ne touchait presque rien ». Le cadre de Gunvor propose alors un schéma plus sûr et plus discret de commissions, dissimulées derrière un projet d’oléoduc au Congo...

Cette vidéo aux mains de la justice helvétique est accablante pour la société de négoce qui niait jusqu’à présent tout système organisé de corruption depuis 2012, laissant toute la responsabilité de l’affaire reposer sur les épaules d’un de ses employés. Gunvor est pris en flagrant délit deux ans plus tard, alors que la société suisse cherche à remettre la main sur les barils congolais.

Le rapport accable également le pouvoir congolais

Mais le rapport accable également le pouvoir congolais, complice d’un « détournement massif de la rente pétrolière ». Entre 2010 et 2012, sans organiser d’appel d’offres, la Société nationale des pétroles congolais a choisi de vendre son brut lourd, le « Djeno blend », à Gunvor, avec une décote totalement inhabituelle, ce qui a permis à la société suisse de réaliser des marges évaluées à 144 millions de dollars sur 22 cargos, jusqu’à 20 % de la production annuelle du Congo. Gunvor a également prélevé des intérêts sur les 750 millions de dollars de préfinancements accordés à l’Etat d’Afrique centrale.

Des fonds qui avaient emporté l’adhésion de Brazzaville au contrat de commercialisation du brut pourtant peu avantageux proposé par Gunvor. Ces fonds devaient être affectés à la réalisation d’infrastructures pétrolières, selon les exigences du FMI. À l’arrivée, des « sommes colossales » ont été « allouées à des travaux publics sans rapport avec le secteur pétrolier », souligne Public Eye. Des « marchés pharaoniques et surfacturés » attribués à la société brésilienne Asperbras et la société française NTA, sur lesquels Gunvor, jouant le rôle d’apporteur d’affaires, a prélevé des commissions ! La justice portugaise enquête sur ce volet marchés publics de l’affaire Gunvor au Congo.

À consulter : le rapport de l’ONG Public Eye

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