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Bonjour l'Europe

Ukraine: des casques bleus un jour dans le Donbass?

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Dans l’est de l’Ukraine, la guerre qui a déjà fait plus de 10 000 morts se poursuit. Un énième cessez-le-feu n’est toujours pas respecté, un soldat ukrainien a perdu la vie jeudi. Sur le front diplomatique et des négociations de paix, il y a par contre du mouvement. Vladimir Poutine vient de soutenir l’idée d’une mission de maintien de la paix de l’ONU. Pour en parler, Sébastien Gobert en Ukraine.

Vladimir Poutine soutient l’idée d’une mission de maintien de la paix de l’ONU, qui serait déployée le long des 400 kilomètres de la ligne de front du Donbass.
Vladimir Poutine soutient l’idée d’une mission de maintien de la paix de l’ONU, qui serait déployée le long des 400 kilomètres de la ligne de front du Donbass. REUTERS/Alexei Druzhinin/RIA Novosti/Pool
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Une mission ?

Dans l’esprit de la proposition russe, il s’agirait d’une force légère de casques bleus. Ceux-ci seraient déployés le long des 400 kilomètres de la ligne de front du Donbass, et auraient pour mission de protéger les observateurs de la mission de l’OSCE. Selon Vladimir Poutine, cela serait un bon moyen de s’assurer du respect d’un cessez-le-feu, et de la démilitarisation de la zone de guerre.

Les Russes s’étaient jusqu’ici opposés à l’idée d’une force de maintien de la paix, donc le revirement de Vladimir Poutine a suscité de l’intérêt, même de l’optimisme, de certains. La proposition russe a déjà été transmise au Conseil de sécurité de l’ONU pour considération. Mais il y a peu de chances qu’elle soit votée en l’état. Elle ne fait absolument pas consensus, et elle a même déclenché et la colère des Ukrainiens, et la défiance des Occidentaux.

Pourquoi cela ?

Les Ukrainiens appellent depuis 2015 au déploiement d’une mission de maintien de la paix de l’ONU ou de l’Union européenne. Mais eux insistent pour que le contingent couvre tout le sud-est du pays, jusqu’à la frontière avec la Russie. Le but étant de mettre un terme aux mouvements de troupes et d’armes entre les républiques séparatistes et le territoire russe. La Russie nie toujours son implication dans la guerre, mais les preuves sont accablantes, qui démontrent son intervention directe, et le pilotage des séparatistes.

La proposition de Vladimir Poutine est donc vue comme une tentative de pérenniser la ligne de front, d’en faire une vraie frontière, et de légaliser les entités séparatistes de Donetsk et Louhansk. C’est ce que la Russie a fait dans d’autres territoires séparatistes, en Moldavie et en Géorgie. Les Ukrainiens, et leurs soutiens occidentaux, refusent donc cette perspective. Les Ukrainiens préparent leur propre projet de résolution qu’ils présenteront sous peu à l’ONU.

D’autres options ?

Pas pour l’instant. Le processus de paix dit des « accords de Minsk » est quasiment gelé. Les cessez-le-feu successifs ne prennent pas. Un soldat ukrainien est encore mort il y a deux jours. La proposition de Moscou permet au moins d’espérer un arrêt des combats, et quelques progrès dans le processus de paix. Mais la proposition reste ambigüe.

Dans la même conférence de presse, Vladimir Poutine menaçait l’Ukraine à mots couverts de la création de nouveaux foyers de violence au cas où les Etats-Unis se décideraient à livrer des armes létales à Kiev, en particulier des défenses anti-char. Une manière de souffler le chaud et le froid sur les véritables objectifs de la diplomatie russe.

En tous les cas, ces déclarations pourraient trahir des changements dans la ligne du Kremlin sur le dossier ukrainien. Alors, que la proposition soit retenue en l’état ou pas, on peut s’attendre à des changements dans les négociations de paix dans un futur proche.

→ Écouter aussi : Looking for Lenin, de Sébastien Gobert et Niels Ackermann

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