Accéder au contenu principal
Revue de presse Afrique

A la Une: une nouvelle date pour la présidentielle au Kenya

Publié le :

La Cour suprême a invalidé l'élection présidentielle qui s'est tenue au Kenya, en août.
La Cour suprême a invalidé l'élection présidentielle qui s'est tenue au Kenya, en août. REUTERS/Baz Ratner
Publicité

Ce sera le 17 octobre : décision hier de la Cour suprême kényane qui a invalidé en fin de semaine dernière l’élection d’Uhuru Kenyatta et ordonné l’organisation de nouvelles élections sous 60 jours.

La Commission électorale est désormais sur la sellette : elle a été très critiquée pour les irrégularités commises dans la transmission des résultats. La Cour suprême a ainsi observé qu’elle avait échoué, négligé ou refusé de conduire les élections conformément à la loi.

« La Commission électorale doit désormais centrer son action sur le prochain scrutin », s’exclame le Daily Nation à Nairobi. « La décision sans précédent de la Cour suprême place la Commission électorale dans une situation pour le moins délicate, observe le quotidien kenyan. Elle a perdu toute sa crédibilité et toute sa probité pour mener à bien les élections. Cependant, la même Cour suprême lui a demandé d’organiser un nouveau scrutin. (…) Le président de la Commission, Wafula Chebukati, et son équipe doivent donc désormais s’engager sur une feuille de route, estime le Daily Nation, afin d’assurer la bonne marche des nouvelles élections. Et ils doivent dire à la Nation comment ils vont restaurer la crédibilité de leur institution, comment rassembler les acteurs politiques et s’entendre sur la marche à suivre. »

Pour Kenya Today, un basculement du pouvoir est possible lors du prochain scrutin.

« Certaines régions où le score avait été serré le mois dernier pourraient en effet basculer en faveur d’Odinga, estime le journal kenyan, alors que Kenyatta a perdu de sa crédibilité après ses attaques au vitriol contre les juges de la Cour suprême (…). Désormais, pointe encore Kenya Today, une présidence d’un seul mandat est possible en Afrique, tout comme l’annulation d’une élection présidentielle par une Cour suprême. »

La tension reste vive

Toutefois, s’exclame Le Pays au Burkina, « avis de tempête sur Nairobi.

Les deux protagonistes kényans à savoir Uhuru Kenyatta et Raïla Odinga, déjà en campagne, se laissent aller à des propos peu rassurants de nature, note le quotidien ouagalais, à mettre le feu aux poudres dans un pays où la violence a pignon sur rue. En effet, à l’entame de sa nouvelle campagne, le président Uhuru Kenyatta n’est pas allé avec le dos de la cuillère contre la Cour suprême contre laquelle il ne décolère pas et dont il a traité les juges d’“escrocs” en s’en prenant de façon véhémente à son président. De son côté, l’opposant Raïla Odinga ne cache pas sa rage contre la Commission électorale dont il a qualifié les agents de “voleurs” et de “hyènes”. Une escalade de violences verbales qui n’augurent rien de bon pour le Kenya. »

En effet, « La tension demeure vive au Kenya, soupire Wakat Séra.

Et bien malin qui prédira la suite des événements et surtout l’issue de la nouvelle présidentielle, dont la campagne est déjà enclenchée par les deux candidats. (…) En vrais gentlemen, les deux protagonistes de la crise trouveront-ils un modus vivendi à même de sauver le Kenya ? Et si les élections doivent tenir, les fameux observateurs internationaux sauront-ils trouver la bonne formule pour tourner le dos au “tourisme électoral” ? Car c’est leur sport favori, soupire Wakat Séra. Ils se contentent, comme partout ailleurs en Afrique, de débarquer la veille des élections, occuper des suites d’hôtels luxueux et observer les votes de leurs belles voitures climatisées et de repartir souvent avant les résultats, se fendant de leur laconique “les élections se sont bien déroulées”. »

Ne pas complètement désespérer…

En attendant, les commentaires enthousiastes sont toujours aussi nombreux après l’invalidation de cette présidentielle…

Pour le quotidien Enquête au Sénégal, « le miracle judiciaire kenyan donne des motifs de ne pas complètement désespérer de la classe politique africaine. Même si tout n’est pas encore gagné, le président Kenyatta se conformant à la décision des juges de très mauvaise grâce, c’est une première victoire pour un continent habitué aux mascarades électorales et aux tripatouillages les plus ubuesques de la Constitution. (…) La bonne nouvelle venue d’Afrique de l’Est est aussi un camouflet cinglant, estime encore Enquête, pour les observateurs de la communauté internationale déployés à Nairobi qui s’étaient empressés de saluer la “transparence” de ce scrutin. »

Enfin Le Potentiel à Kinshasa observe que « les démocrates du monde saluent le courage de la Cour suprême kényane. » Mais s’interroge le quotidien kinois, « combien de juges africains “veulent” se laisser contaminer par le virus kényan ? That’s the question. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 03:12
  • 04:03
  • 04:27
  • 03:59
  • 04:08
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.