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Chronique des matières premières

La tempête Harvey secoue surtout le marché des carburants

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Certaines raffineries fonctionnent à nouveau au Texas. Mais la tempête Harvey bouleverse davantage que Katrina le marché des carburants, aux Etats-Unis et à l'étranger.

La raffinerie Valero est menacée par les eaux suite au passage de l’ouragan Harvey à Houston, le 27 août 2017. Le PIB du Texas est le 2e des Etats-Unis et une grande partie de son économie repose sur l’exploitation des hydrocarbures.
La raffinerie Valero est menacée par les eaux suite au passage de l’ouragan Harvey à Houston, le 27 août 2017. Le PIB du Texas est le 2e des Etats-Unis et une grande partie de son économie repose sur l’exploitation des hydrocarbures. Reuters/Nick Oxford
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La tempête Harvey secoue beaucoup plus que Katrina le marché des carburants. En 12 ans, l'industrie pétrolière américaine a connu un essor prodigieux, mais en grossissant elle est finalement devenue moins souple et plus fragile. Les Américains dépendent davantage de leurs propres capacités de raffinage qui sont en outre beaucoup plus concentrées, et dans la région des ouragans. Même si certaines raffineries ont progressivement repris leur activité ce week-end, près d'un quart des capacités de raffinage du pays sont encore sous les eaux, le Texas est incapable de fournir toute l'essence qu'il envoyait par oléoduc jusqu'à New York, Washington ou Atlanta, des villes qui ne s'alimentent plus autant en Europe, ni auprès des raffineries de la côte Est, dont beaucoup sont tombées en faillite.

Les Etats-Unis sont aussi passés en dix ans du statut de premier importateur à premier exportateur mondial de carburants. Aujourd'hui, le Mexique dépend pour un quart de son approvisionnement en essence des Etats-Unis. Il se débat actuellement pour remplacer les dix tankers

qu'il attendait du Texas par de l'essence raffinée dans la côte Est ou dans la Caraïbe. Mexico cherche également à importer de l'essence d'Europe, qui aurait chargé 45 tankers vers l'Amérique, retrouvant ponctuellement son statut de fournisseur historique d'essence à ce continent.

Les graves ennuis de l'industrie pétrolière aux Etats-Unis ne font pas pour autant le bonheur de l'OPEP. Le prix du gallon d'essence a flambé mais pas celui du pétrole brut, au contraire en repli la semaine dernière, justement parce qu'il est moins demandé dans les raffineries américaines. On manque d'essence, pas de pétrole aux Etats-Unis, il est juste difficile de faire bouger les stocks dans le pays. C'est d'ailleurs pourquoi l'Agence internationale de l'Energie n'a pas proposé de livrer une partie de ses réserves stratégiques de brut aux Etats-Unis, alors qu'elle l'avait fait immédiatement après le déferlement de Katrina en Louisiane. C'était en 2005, le monde entier avait peur de manquer de pétrole. Ce n'est plus le cas.

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