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Revue de presse Afrique

A la Une: le casse-tête de la question migratoire

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Le 18 août 2017, 2000 migrants sont évacués de la Porte de la Chapelle, à Paris.
Le 18 août 2017, 2000 migrants sont évacués de la Porte de la Chapelle, à Paris. AFP/Bertrand Guay
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Comment endiguer le flux d’hommes et de femmes qui, depuis l’Afrique, cherchent une vie meilleure en Europe ? C’est la question de fond qui a dominé hier, lundi 28 août, le mini-sommet Europe-Afrique qui s’est tenu à Paris sous l’égide du président Macron.

Ce qui est sûr, c’est que la proposition du président français de créer des hot spots dans les pays concernés, c’est-à-dire des centres d’enregistrement et d’identification pour distinguer les réfugiés politiques des exilés économiques, cette proposition n’a pas d’obtenu d’écho favorable de la part des présidents libyen, nigérien et tchadien.

« “C’est absurde et dangereux. Cela va créer un appel d’air pour tous les migrants. J’ai l’impression que M. Macron a eu une idée confuse et que tout le monde court derrière pour lui donner du contenu” s’agaçait avant la réunion un haut responsable nigérien », interrogé par Le Monde Afrique. « Même tonalité du côté du Tchad, où les autorités craignaient “une ruée de demandeurs d’asile à la frontière tchado-libyenne”. “Nous avons dit dès le début que nous étions contre ces hot spots, souligne le chef de la diplomatie, Hissein Brahim Taha. Nous avons plus de 400 000 réfugiés au Tchad. Un accord de réinstallation avec les Etats-Unis a déjà été signé. C’est une bonne chose que l’Europe fasse de même en prenant des gens déjà enregistrés par le HCR” ».

Alors « désormais, relève Le Monde Afrique, Emmanuel Macron parle de “mission de protection” où il s’agira “d’identifier sous supervision du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies”, dès le Tchad et le Niger les ressortissants “qui ont droit à l’asile” pour “les mettre en sécurité le plus rapidement” possible. »

Approche a minima ?

Pour Ledjely.com en Guinée, on a assisté hier lors de ce sommet à une « approche a minima » de la question migratoire. « Sommet après sommet, la problématique se révèle sans cesse difficile à cerner et les solutions envisagées relèvent davantage des effets d’annonce et des nobles intentions. Un triste sort auquel n’échappe pas la rencontre que les Européens ont eue hier avec les responsables du Niger, du Tchad et de la Libye. Trop circonscrite au regard du caractère global du problème, l’assise, par certaines actions envisagées, aborde la question migratoire de manière un peu trop superficielle. En fait, de ce qui se dessine, on a l’impression que les partenaires européens cherchent à se débarrasser du fardeau migratoire à moindres frais. »

En tout cas, pointe Aujourd’hui au Faso, « s’il y a un jugement à porter sur la politique africaine d’Emmanuel Macron, quatre mois après son installation à l’Elysée, on y décèle comme un évident tropisme pour le vieux continent qui va de la consolidation de Barkhane à ce mini-sommet sur l’immigration et les “hussards bénévoles” (dixit un proche de Macron) en gestation, cette douzaine de personnalités européennes et africaines, qui constitueront le Conseil présidentiel pour l’Afrique qu’il dévoilera aujourd’hui devant les ambassadeurs français. Et enfin, notons aussi son discours de politique africaine prévu pour novembre à Ouaga, la capitale burkinabè. »

Repenser le partenariat entre le continent et la France

En effet, « le président français devrait annoncer aujourd’hui, mardi, la création d’un Conseil présidentiel pour l’Afrique. C’est ce que relève L’Observateur Paalga à Ouaga qui qualifie cette nouvelle instance de “new deal, à travers lequel l’hôte de l’Elysée entend travailler main dans la main avec l’Afrique. En effet, précise le journal, ce Conseil, dont l’objectif est de repenser le partenariat entre le continent et la France, pour ne pas dire les colonies et l’ancienne métropole, permettra à l’Elysée de prendre directement le pouls des partenaires sans passer par cette kyrielle de Messieurs Afrique ou de conseillers Afrique qui grenouillent au château. Son rôle sera spécifiquement de faire des propositions concrètes sur des secteurs d’avenir ou encore de développer un lien avec les sociétés civiles africaines. Et tous ceux qui feront partie de ce Conseil présidentiel pour l’Afrique seront des personnalités du monde de la culture, du sport et des affaires notamment. A en juger par la mission qui lui sera assignée, ses membres seront sans doute choisis avec soin par Emmanuel Macron lui-même.

Et L’Observateur Paalga de conclure : “Jupiter aurait voulu mettre à mort la Françafrique qu’il ne s’y serait pas pris autrement.

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