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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une : l’incontrôlable Donald Trump

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Donald Trump lors de sa conférence de presse le 15 août 2017.
Donald Trump lors de sa conférence de presse le 15 août 2017. Reuters/Kevin Lamarque
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Le président américain est omniprésent dans les journaux après son revirement au sujet de l’extrême-droite et des militants antiracistes aux Etats-Unis, renvoyés dos à dos suite aux événements de Charlotte. « Que le meilleur gagne ! », hurle d’ailleurs une caricature de Donald Trump en première page de Libération. Comme un arbitre de boxe, il tient dans un bras une femme noire le poing tendu vers le ciel, de l’autre un nazillon surarmé. « Trump, la tache », titre Libé, après le tweet présidentiel expliquant qu’il y a « des gens bien des deux côtés ». Déclaration d’une « stupidité honteuse digne d’un crétin raciste », explique Laurent Joffrin dans son éditorial. « Une insulte à l’identité américaine telle qu’elle s’est construite à travers tant de combats. Une insulte aux rédacteurs de la constitution des Etats-Unis qui fait de chacun un citoyen, quelle que soit son origine ethnique. Une insulte aux 400 000 soldats américains qui sont morts pour combattre Hitler et ses complices. Voilà qui fait beaucoup pour le leader du monde libre. Trump voulait rendre de la grandeur à l’Amérique. Pour l’instant, il ne réussit qu’à la défigurer ».

Donald Trump grimaçant à la Une du Monde lors de sa conférence de presse d’avant-hier. « Il assume une transgression sans précédent. Il a été élu à l’instinct, en rupture avec l’histoire des Etats-Unis et en guerre contre la bien-pensance, surfant sur les mauvais démons d’une Amérique blanche hérissée par sa transformation en une nation multiculturelle. Il entend, à l’évidence, user des mêmes ressorts pour gouverner le pays. Pour le meilleur, veut-il croire. Pour le pire, hélas ».

Le dessin de Plantu montre sur sa main ce qu’on appelle des finger puppets, les marionnettes que l’on tient au bout des doigts. En l’occurrence, les capuches pointues du Ku Klux Klan. Un article du New York Times, datant de 1927, refait d’ailleurs surface. Il évoque l’arrestation du père de l’actuel président américain lors d’une manifestation du mouvement suprémaciste.

Naufrage idéologique

« Telle la girouette », explique Le Républicain Lorrain, « Trump tourne à toutes les brises et même aux vents mauvais du racisme primaire et de la xénophobie crasse. Un piège dans lequel ses prédécesseurs Républicains les moins illustres ne s’étaient pas fourvoyés : c’est dire l’abaissement de la fonction suprême aux Etats-Unis en l’an de disgrâce 2017. »

Donald Trump « brûle tous les feux rouges de la logique politique, pour ne pas dire de la logique tout court », estime Le journal de la Haute-Marne. « Les volte-face du président américain autorisent toutes les hypothèses. Il pourrait vouloir faire oublier le désordre qu’il crée aux Etats-Unis, en réactivant le contentieux avec la Corée du Nord. Avec Trump, tout est possible. Même le pire. »

Inquiétude similaire dans L’Est Républicain : « le reste de la planète assiste, impuissant, à l’inquiétante dérive de l’exécutif de la première puissance mondiale, en plein naufrage idéologique, dans une époque troublée où l’on aurait au contraire besoin de dirigeants raisonnés, maîtrisant leur sang-froid à la barre. »

Et La Voix du Nord de décrire un terrible personnage : « bouffi de l’orgueil du mâle dominant à mèche. Défoncé aux audiences télé. Parano sur tout ce qui touche à son importance. Armé d’un bouton rouge qui fait frémir la planète ».

Extrémistes modernes

Les extrémistes sont « confortés », « désinhibés », d’après La Croix. « Maintenant, il n’y a plus d’interdit ou de tabou ». L’Alt-Right, héritière du Ku Klux Klan, est plus moderne, plus séduisante. Sous cette appellation, on trouve des militants connectés en réseau, à visages découverts. On voit d’ailleurs ces hommes assez jeunes à la Une du journal catholique. Parmi leurs points de ralliement, la guerre de Sécession, qui « déchaîne les passions » avec la gauche radicale.

Que faire ?

« Combien de temps tout cela peut-il durer ? », se demande L’Eclair des Pyrénées. « Heureusement, pas vraiment longtemps. Mais tout dépend dorénavant des Américains eux-mêmes. Ce grand pays dispose d’institutions solides et profondément démocratiques. Elles devraient permettre d’écarter du pouvoir le dangereux personnage qui siège aujourd’hui à la Maison Blanche. » Trump a passé un pacte avec « la bête immonde », poursuit L’Humanité. Mais « un autre degré de résistance » est nécessaire pour « stopper la machine » nationaliste.

Dans l’immédiat, c’est l’isolement qui guette le président américain. Les Echos racontent les soutiens qui disparaissent, alors que deux conseils de grands patrons sont désormais dissous. « Sentant le délitement proche, Trump a pris les devants ». Le Figaro évoque pour sa part les risques de campagne de boycott pour les patrons qui continueraient à soutenir le locataire de la Maison Blanche.

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