Accéder au contenu principal
Afrique économie

L’économie du Kenya suspendue à l’élection présidentielle

Publié le :

Tourisme, agriculture, industrie. Dans tous les secteurs de l'économie kenyane, on attend l'issue du scrutin avec impatience, voire avec fébrilité. En moyenne, les années électorales ont fait perdre un point et demi de croissance au Kenya. Une économie dynamique, mais encore très fragile.

Longue file d'attente dans un bureau de vote de Nairobi, le 8 août 2017.
Longue file d'attente dans un bureau de vote de Nairobi, le 8 août 2017. REUTERS/Thomas Mukoya
Publicité

Le tourisme, pilier de l'économie kenyane a connu un essor remarquable cette année, 12%, mais à l'approche des élections le flux des visiteurs étrangers a brusquement ralenti de 30%, observe Estelle Verdier Watine, elle tient l'agence de réservation hôtelière Jumia Travel : « Dans le tourisme, les seuls qui se déplacent actuellement, ce sont les gens du Kenya qui sortent de la capitale parce qu'ils veulent être à l'écart des violences potentielles. Mais de façon générale, depuis une semaine on commence à avoir une baisse très accentuée des réservations d'hôtel. Cette semaine, on pense que les chiffres vont être très mauvais. Ensuite, on espère que ça va revenir à la normale le plus rapidement possible. »

Les risques liés à l'élection ne sont pas les seuls à fragiliser une économie kenyane pourtant dynamique : la sécheresse porte un coup dur à l'autre secteur prépondérant, avec celui des services : l'agriculture. La production de maïs s'est effondrée, le coût de la céréale la plus consommée a doublé. Et les déplacements de troupeaux du nord, trop sec, sont devenus insoutenables pour les éleveurs du centre du Kenya, comme Tom Silvester : « Dans notre ferme, nous avons environ 5 000 bovins. Un jour nous avons été envahis par plus de 35 000 bêtes... Ça a détruit totalement notre pâturage. Et du coup c'est notre bétail qui crève de faim. Il y a de plus en plus d'invasions depuis 2015 avec la sécheresse. Mais la principale cause, c'est la mauvaise gestion des pâturages dans le nord du Kenya depuis des années. »

L'industrie encore embryonnaire au Kenya, avec quelques usines textiles, commence à attirer les investisseurs, souligne l'économiste kényan Ali Khan Satchu, grâce au boom de la construction : « Notre population vient habiter en ville de façon massive, et il y a une forte pénurie d'habitations. Jusqu'à présent toutes nos tuiles étaient importées de Chine. Mais une entreprise chinoise a investi 30 millions de dollars dans le nouveau chemin de fer pour pouvoir fabriquer des tuiles... au Kenya. »

Nouveau train entre Nairobi et Mombassa, centrales géothermiques, internet à haut débit, le gouvernement sortant a privilégié les infrastructures pour attirer les investisseurs et fournir de l'emploi à la jeunesse, grand défi du Kenya. Mais le bon déroulement du scrutin sera aussi déterminant pour la croissance à venir du pays.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.