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Bonjour l'Europe

Brexit: l'Union européenne scotche le whisky écossais

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En Ecosse, depuis le Brexit, on s'inquiète de l'avenir du whisky. Le « scotch » – le whisky écossais – bénéficie en effet d'une appellation protégée par la législation européenne et les Ecossais craignent que le gouvernement britannique ne revoie cette réglementation à la baisse lorsque le Royaume-Uni aura quitté l'Union européenne.

Un barman attrape une bouteille de scotch dans son Pub de Glasgow, en Ecosse.
Un barman attrape une bouteille de scotch dans son Pub de Glasgow, en Ecosse. AFP/Andy Buchanan
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Le « scotch » est une industrie extrêmement lucrative pour l’Ecosse qui ramène près de 4,5 milliards d’euros par an en exportations. D’après la Scotch Whisky Association, qui est chargée de défendre les intérêts des producteurs de whisky écossais, environ 40 000 Britanniques travaillent dans cette industrie.

Le gouvernement écossais s’est donc chargé de l’affaire. Keith Brown, le ministre de l’Economie a envoyé une lettre à son homologue Liam Fox, en charge du commerce international à Westminster, dans la capitale. Il lui demande de préserver les standards actuels pour continuer de protéger le fameux « scotch » écossais.

Une législation propre au whisky

Le whisky écossais est estampillé « single malt » et « blended malt », des appellations strictement définies devant répondre à un cahier des charges bien précis. Evidemment, il doit aussi être mis en bouteille et produit en Ecosse, tout en respectant une période de maturation de trois ans en fût de chêne.

Toutes les lois européennes étant obligatoirement inscrites dans les lois nationales, ces standards sont bel et bien présents dans le système légal anglais. Ils permettent d’une part de contrôler la production et la qualité du produit pour éviter d’avoir de l’alcool de mauvaise qualité sur le marché britannique et européen, et d’autre part d’en faire un produit local réputé, en concurrence avec le whisky d’autres régions.

Pression des Etats-Unis

C’est d’ailleurs à ce niveau-là que se trouve la véritable menace, car les Américains, qui sont les premiers en ligne pour signer un accord commercial avec le Royaume-Uni post-Brexit et qui sont les premiers importateurs de whisky écossais, auraient déjà plaidé en faveur d’une ouverture du marché du scotch, pour que certains produits ne répondant pas aux standards actuels puissent quand même entrer sur le marché.

Mais il ne faut pas pour autant oublier le whisky irlandais et le whisky français qui pourraient venir faire de la concurrence au scotch, car si le Royaume-Uni sort du marché commun européen, il y a un risque que les produits provenant du marché britannique ne puissent plus circuler librement. Cela pourrait être un problème aussi bien pour les Ecossais que pour les Européens, très friands du scotch écossais, et qui représentent le 3e marché importateur de cette boisson.

Lutte identitaire

Le Royaume-Uni se doit de conserver le scotch écossais dans son patrimoine et le whisky a encore de belles années devant lui. En revanche, il pourrait perdre en qualité et voir le coût de sa production augmenter fortement.

Pour l’Ecosse, qui avait voté en grande majorité pour rester au sein de l’Union européenne, et qui est toujours un peu tiraillée par son côté nationaliste et indépendantiste, le Brexit est un vrai challenge. Préserver leur whisky, c’est donc une bataille à la fois commerciale et identitaire pour les Ecossais.

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