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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: du foot et du fric

Publié le :

AFP
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« Il arrive ! », s’exclame L’Équipe en première page, avec la photo d’un homme, boucles d’oreilles et lunettes de soleil, au volant d’une voiture de sport. Mais qui est-ce donc ? s’interroge le profane. Neymar, bien sûr ! L’un des attaquants stars du FC Barcelone.

« Cette fois, le voilà », s’exclame encore le quotidien sportif. « Le Brésilien de vingt-cinq ans est attendu à Paris en milieu d’après-midi, à bord d’un jet privé, en provenance de Barcelone, qu’il a rejoint hier soir après un passage express à Porto. Il était parti là-bas, officiellement, pour s’aérer l’esprit après avoir vécu en mondiovision l’un des épisodes les plus tumultueux de sa vie. »

Tumultueux et surtout très lucratif: son transfert du Barça au PSG bat tous les records. Libération précise: « si Neymar a fait ses adieux à Lionel Messi et consorts hier, rendant dès lors tout retour en arrière impossible, c’est qu’il sait que le Paris-SG a trouvé un moyen de faire sauter sa clause libératoire de 222 millions d’euros, soit le double du précédent transfert le plus cher de l’histoire, celui de l’international tricolore Paul Pogba entre la Juventus de Turin et Manchester en août dernier. Dealée par le club catalan et le père et agent du joueur il y a un an, cette clause avait été calibrée pour être dissuasive. Elle n’a pas empêché le départ du joueur: il n’y a plus de limite, toutes les formes de régulations ou barrières ont explosé. »

Qui plus est, Libération pointe que « selon TV Globo, Neymar réclame un salaire net d’impôts de 30 millions d’euros par an (le double de ce qu’il touche au Barça), ce qui, ajouté à la clause de départ et étendu au quatre ou cinq années de contrat le liant au PSG, coûterait 500 millions au club. Sur un joueur et un seul. »

Argent et gloire

On revient à L’Equipe, qui a fait les comptes: « au total, Neymar représentera un coût total compris entre 110 et 120 millions par an, soit un cinquième du budget du club de la capitale. Le PSG va donc devoir trouver des ressources supplémentaires pour équilibrer ses comptes et rester dans les clous du fair-play financier (même si un déficit de 30 millions sur trois ans est autorisé par l’UEFA). Mais il va surtout devoir vendre des joueurs, pointe le quotidien sportif. Un peu d’abord, davantage ensuite. Dans l’entourage du club, on estime que si, cet été, le montant des ventes (de joueurs) se situe entre 50 et 70 millions, Paris sera à l’abri de toute sanction au regard de ses recettes du moment. »

L’arrivée de Neymar au PSG est aussi une bonne affaire pour l’État. C’est ce que relève Le Figaro. Charges sociales + impôts sur le revenu + cotisations sociales + hausse des ventes de maillot qui vont générer plus de TVA : le transfert de Neymar pourrait rapporter à l’État près de 300 millions d’euros sur cinq ans.

En dehors de l’argent, que vient chercher Neymar au PSG ? Le Parisien croit savoir: « Une gloire et un destin personnels. Il veut qu’on le regarde et l’apprécie pour ce qu’il est: un talent hors normes, capable de faire basculer le cours d’un match à lui tout seul. Devenir l’attraction principale, le roi, le résumé du PSG. Il a un rêve qui rejoint celui de son nouveau propriétaire   le Qatar voudrait remporter la Ligue des champions, cette épreuve sublime et infernale qui ne se donne qu’à une oligarchie de milliardaires: le Real Madrid, Barcelone, le Bayern Munich, Manchester United ou la Juventus Turin  , s’offrir le Ballon d’or, devenu un enjeu majeur dans une carrière, lui qui en accuse cinq de retard sur Messi et quatre sur Cristiano Ronaldo. Dieu est (aussi) parisien. Il vient faire des miracles. »

Malaise…

En tout cas, ce transfert record fait grincer les plumes des éditorialistes ce matin. En premier lieu, celle de La Croix : 222 millions et plus encore, donc ; « on pourra certes arguer que c’est le prix à payer pour entrer dans la cour des grands clubs européens, que la loi de l’offre et de la demande s’applique aussi au football, que faire venir un joueur de grand talent est un investissement et non une dépense… Pourtant, tous ces arguments ne suffisent pas à dissiper le malaise que l’on peut ressentir devant l’ampleur des montants en jeu. »

L’Union lance « C’est de la folie. Au-delà de l’enjeu sportif et du prestige pour un club de l’élite de s’offrir une telle figure, ce sont toutes les tractations financières et le volume des dédommagements qui interpellent. Le rapport au gain entre un salarié moyen et un tel phénomène est inimaginable comme l’est le fait qu’il faut adapter sa rémunération pour qu’en fin de compte les impôts, élevés, dont il doit s’acquitter soient indolores ! On est bien loin du spectacle du ballon rond mais en pleine scénarisation et théâtralisation d’un événement de la Planète foot. »

Pour Le Journal de la Haute-Marne, « C’est plus qu’un footballeur qui se présente aux portes du Parc des Princes, pointe, fut-il l’un des plus talentueux de la planète. C’est surtout un objet marketing qui aura coûté très cher aux Qataris… mais rapportera sans doute mille fois plus, via les contrats divers et variés et la vente de maillots. La sphère footballistique nage depuis un moment dans l’indécence. Et ici, on atteint des sommets. »

Le Midi Libre constate « La valse des euros. Alors que le PSG s’offre Neymar pour plus de 300 millions, le gouvernement annonce, le même jour, une réduction des dotations territoriales équivalente, peu ou prou, au transfert de la star brésilienne. La preuve que notre société accorde aujourd’hui plus d’importance à l’individu qu’à la collectivité. Une actualité financière qui tombe aussi le jour où l’Humanité va terminer l’année en vivant à crédit sur le dos de notre pauvre planète. Décidément, il y a quelque chose qui ne tourne plus très rond parmi les hommes. Sauf, évidemment, ce bon vieux ballon de foot. »

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