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Bonjour l'Europe

Grèce: le gouvernement change de ligne concernant les migrants

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A partir d’aujourd’hui, le gouvernement grec reprend complètement la main sur la gestion de la crise migratoire sur les îles grecques de l’est de la mer Égée où se trouvent encore 14 000 personnes et certaines ONG craignent une dégradation de la situation.

Le camp de réfugiés et de migrants de l'île de Chios en Grèce, le 7 septembre 2016.
Le camp de réfugiés et de migrants de l'île de Chios en Grèce, le 7 septembre 2016. REUTERS/Alkis Konstantinidis
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Les contrats d’une dizaine d’ONG n’ont pas été renouvelés par le gouvernement grec ce qui a entrainé leur départ des hotspots (ces centres de rétention pour migrants et réfugiés situés sur cinq îles grecques). Une des raisons de ce départ : leurs projets sur les îles ne seront plus financés par le fonds européen débloqué en urgence il y a un an et demi, celui du service de la Commission européenne à l’aide humanitaire et à la protection civile. Désormais, c’est l’état grec qui touchera directement d’autres financements européens à long terme.

Un changement salué sur le fond, mais décrié sur la forme

Sept des ONG concernées ont expliqué dans un communiqué commun publié mi-juillet pourquoi ce changement de politique allait, à terme, créer de nouveaux problèmes. Médecins du monde s’occupait par exemple de toutes les questions de santé dans le centre d’enregistrement et de rétention de Moria, sur l’île de Lesbos. Il y a un mois et demi, les contrats de leurs 58 employés n’ont pas été renouvelés. Certains étaient notamment en charge d’identifier les personnes vulnérables. Pourtant, selon Stathis Poularakis, porte-parole de l’ONG en Grèce, depuis, ils n’ont pas été remplacés en nombre suffisant et le ministère grec de la Santé ne prendra le relais que fin août.

Or, sans cette identification, des personnes qui pourraient être logées ailleurs que dans les camps, voire être autorisées à quitter les îles pour le continent passent inaperçues et sont donc obligées de rester et d’attendre dans des conditions parfois difficiles.

Louise Rolland-Gosselin, conseillère de Médecines sans frontières s’est rendue sur place. Elle estime que les délais sont passés de quelques jours à quelques semaines. Elle s’inquiète également des personnes les plus vulnérables désormais laissées sans soin, les femmes, notamment, qui arrivent à Lesbos et qui, pour la moitié d’entre elles, ont été victimes de violences sexuelles.

D’autres ONG appelées à la rescousse, en vain

Une ONG grecque ERCi, qui travaille surtout avec des bénévoles et qui est censée faire la jonction avec les services de l’état fin août rencontre de nombreux problèmes. Pour Nassos Karatsikos, le coordinateur de cette ONG à Lesbos, les besoins sont trop importants par rapport à leurs capacités. De plus, ces dernières semaines, les passeurs profitent du beau temps pour relancer les traversées en mer Egée. Depuis deux semaines, chaque jour en moyenne, plus d’une centaine de personnes débarquent sur les îles grecques. Alors que les renvois se font au compte-goutte, à Moria, réfugiés et migrants recommencent à s’entasser dans des petites tentes comme celles que l’on a pu voir cet hiver et qui avaient progressivement disparu.

Le ministre de l’Immigration monte au créneau

Le ministre de l’Immigration a indiqué qu’il y avait bel et bien un plan pour la transition, sans donner plus de détails à la presse présente sur place. Il a également reconnu de nombreux dysfonctionnements qui, selon lui, seront résolus dans les prochaines semaines. En attendant, réfugiés et migrants continuent d’attendre, avec des soins en moins, de savoir si leur demande d’asile en Grèce sera acceptée ou pas, seul moyen d’éviter leur retour en Turquie.

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