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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: 5 euros…

Publié le :

AFP
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« 5 euros qui coûtent cher » : c’est le grand titre de Libération. En effet, nous vous en parlions déjà hier, pour équilibrer les comptes en 2017, le gouvernement a décidé de diminuer les aides au logement de 5 euros par mois à partir d’octobre. La mesure, qui touchera 5,8 millions de foyers, principalement les plus modestes, dont les étudiants, fait polémique. Avalanche de réactions indignées à gauche mais aussi chez certains macronistes… Le gouvernement, lui, fait l’autruche.

Libération s’emporte : « on va donc prendre 5 euros par mois à ces étudiants plus ou moins hirsutes, limite zadistes, qui passent leur temps à fumer des pétards plutôt que de créer des start-up, pour faire économiser quelques heureux milliards aux milliardaires de l’Hexagone, qui savent, eux, ce qu’est la création d’emploi et l’esprit d’entreprise. Malheureusement, pointe le journal, quoique créatives et entrepreneuriales, ces mesures passent fort mal dans l’opinion, y compris chez plusieurs membres d’En marche, comme Robert Hue, qui se souviennent justement de cet ancien monde où ils défendaient le principe de la redistribution par l’impôt. Ces 5 euros sont une goutte d’eau, diront les ministres concernés. Certes, mais on connaît l’effet des gouttes d’eau dans certains vases. Emmanuel Macron a cette grande qualité de pouvoir corriger rapidement ses erreurs. Il serait bien inspiré, conclut Libération, de corriger celle-ci et de rendre aux petits et aux sans-grade du marché locatif ces euros qui sont un symbole et bien davantage. »

Aveuglement idéologique ?

Les réactions à gauche sont vives, rapporte Le Figaro : « Cinq euros pour des budgets importants, c’est de l’argent de poche, mais pour des publics qui gagnent moins de 1.000 euros par mois, cela représente par exemple le pain pendant une semaine », s’est insurgé le patron socialiste du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée, Olivier Faure, accusant le gouvernement de faire « les poches de ceux qui ne peuvent pas se défendre. »

Autre réaction recueillie par Le Figaro, celle de l'économiste Thomas Piketty, qui conseillait Benoît Hamon pendant la campagne : « consacrer 3 ou 4 milliards d’euros à réduire l’ISF (en ponctionnant les plus pauvres), alors que les patrimoines se portent à merveille, le tout en réduisant les budgets de l’enseignement supérieur, c’est vraiment de l’aveuglement idéologique et surtout cela prépare très mal l’avenir. »

Interrogé par Le Monde, Louis Gallois, le président de la Fédération des acteurs de la solidarité – qui regroupe 850 associations et organismes d’aide aux plus démunis – dénonce lui aussi la baisse des APL et réclame un discours clair sur la lutte contre la pauvreté. « Cette mesure générale est aveugle et frappe en premier lieu les plus pauvres, dénonce-t-il. Non seulement elle met à mal la solvabilité des locataires, mais aussi le pouvoir d’achat, car pour une personne qui touche le revenu de solidarité active, 5 euros en moins par mois, c’est significatif. Je ne peux pas ne pas faire le rapprochement avec d’autres mesures annoncées, comme celle de réduire l’impôt sur la fortune, qui va coûter plusieurs milliards d'euros. Cela est peut-être justifié dans le but de stimuler le dynamisme économique, mais, affirme encore Louis Gallois, il faut une politique équilibrée. »

200 euros par mois pour vivre

A lire dans Le Parisien, le témoignage de Violette, 59 ans, ancienne auxiliaire de vie, qui vit à Paris. Après avoir payé son loyer de 699 €, il ne lui reste plus que 200 € pour vivre jusqu’à la fin du mois. « C’est facile mais injuste, dit Violette, de s’en prendre aux personnes âgées et aux plus pauvres, s’énerve-t-elle. Macron et le gouvernement abusent. Je crois qu’ils ne se rendent pas compte de ce que cette somme représente pour des gens comme moi. »

Commentaire des Dernières Nouvelles d’Alsace : « ponctionner les plus pauvres ne constitue pas une politique. Pas si cette mesure n’est pas accompagnée d’un plan ambitieux de construction de logements sociaux à loyers modérés et d’un plafonnement des loyers étudiants par exemple. Pour ne rien dire de l’encadrement des loyers dans le parc privé, sujet tabou mais qui permettrait de limiter la folle hausse qui pousse de plus en plus de ménages vers le mal-logement. »

La Chine dans le monde de 1984…

A lire également ce matin cet article étonnant sur la cybercensure en Chine… c’est dans Libération. « La cybercensure s’infiltre dans tous les recoins du Net », constate le journal. « Winnie l’ourson, personnage un peu benêt créé par un dessinateur anglais en 1926, et la Chaise de Vincent, un tableau de Van Gogh, sont depuis dix jours la cible d’une traque impitoyable sur Internet en Chine. Leur crime ? » Eh bien répond Libération, « pour le premier, ressembler vaguement au N°1 chinois, Xi Jinping et être utilisé par les internautes pour se moquer de leur président. Pour le second, rendre hommage à Liu Xiaobo, mort le 13 juillet en captivité et dont le prix Nobel de la paix avait été posé sur une chaise vide en 2010. (…) ' La Chine a basculé dans le monde de 1984 d’Orwell, explique Michel Bonnin, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Les moyens de contrôle chinois sont infiniment supérieurs à ce qui existe dans les dictatures d’Afrique ou d’Amérique latine. La violence ne se montre pas, car tout est contrôlé depuis le départ. Rien n’échappe à Big Brother, et ceux qui résistent sont de plus en plus sous pression'. »

Et Libération de rappeler que « Pékin consacre environ 5,4 milliards d’euros par an à filtrer Internet. Sur les 1.000 plus gros sites du monde, près de 200 sont interdits. Impossible, par exemple, depuis une adresse IP chinoise de se connecter à Facebook, Twitter ou Instagram, de consulter sa messagerie Gmail, de regarder une vidéo sur YouTube ou de lire le Monde. »

De même, bien sûr, pour le site de RFI, en français comme en mandarin…

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