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Afrique économie

Un développement du port de Banjul nécessaire avant une possible privatisation

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La Gambie post-Yahya Jammeh entend bien aujourd’hui s’ouvrir sur le monde et développer son commerce extérieur. Et le pays a beau être entouré par le Sénégal, il peut compter sur un atout majeur : son ouverture sur l’Atlantique. Le nouveau gouvernement espère faire du port de Banjul un moteur de son économie. Mais des travaux de modernisation vont être nécessaires pour que ce port, construit en 1972 et à 100% public, puisse rivaliser avec les autres ports de la région. Intéressés par ce chantier prometteur, rendu possible par le changement de gouvernement, des investisseurs étrangers se sont déjà fait connaître…

Le port de Banjul a besoin d'être modernisé pour pouvoir profiter pleinement de son énorme potentiel.
Le port de Banjul a besoin d'être modernisé pour pouvoir profiter pleinement de son énorme potentiel. Seyllou / AFP
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À l’entrée du port, des murs de conteneurs forment un labyrinthe. Au bout se trouvent deux quais, trop petits pour accueillir tous les bateaux. Alors beaucoup doivent attendre avant d’accoster, comme le constate tous les jours Momodou Sanyang, chargé de la communication du port. « Ce cargo vient du Sénégal, et il importe du basalte en Gambie. On peut accueillir 4 navires à la fois, alors le trafic est plutôt lent à cause de la place. On a besoin de plus de place ! », constate-t-il.

Banjul permet de desservir la Casamance, une partie de la Guinée et le Mali plus rapidement que les autres ports de la région. Malgré sa vétusté, le port est vital pour l’économie du pays, selon le professeur de sciences économiques Momodou Fanneh : « La plupart des biens qui sont amenés en Gambie passent par le port. Et il y a aussi beaucoup de commerce de réexportation, les biens sont importés ici puis réexportés vers les pays voisins. Cela crée beaucoup d’emploi et c’est une source importante de création de revenus », analyse-t-il.

Modernisation

Le gouvernement veut donc lancer une opération de modernisation. Et pour la financer, le directeur du port Abdoulie Tambedou a déjà reçu des offres étrangères chiffrées à plusieurs centaines de millions d’euros. Le français Bolloré, les Chinois China Communications Construction, l’entreprise émirienne DP World… l’autorité portuaire se laisse le temps de la réflexion. « On voudrait agrandir les quais, améliorer le terminal pour les conteneurs, et aussi construire une nouvelle digue », explique Abdoulie Tambedou. « On est en train d’effectuer des évaluations pour être sûr d’arriver à un partenariat gagnant-gagnant. Ce dont le gouvernement ne veut pas c’est d’une entreprise qui se servirait du port comme d’une vache à lait, cela empêcherait le port de bien se développer. »

L’entreprise Bolloré souhaiterait obtenir la concession du port, un modèle où elle gèrerait le site à la place de l’État qui serait simple propriétaire. Mais le gouvernement préfère pour l’instant garder la main sur la gestion, selon le ministre des Transports Bai Lamin Jobe. « Avant toute chose, on veut d’abord développer dans le port, et investir. On veut avoir un port viable et attractif, avant d’inviter quelqu’un pour le gérer. On va d’abord l’agrandir, puis on cherchera quelqu’un pour s’en occuper, comme ça on sera en position de force dans les négociations. »

Le gouvernement et l’autorité portuaire se donnent encore quelques mois avant de rendre leur décision.

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