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Revue de presse Afrique

A la Une: pas d’élections cette année en RDC

Publié le :

© AFP/Pius Utomi Ekpei
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Levée de boucliers de la part de l’opposition congolaise et de la société civile et avalanche de critiques dans la presse après l’annonce du président de la Commission électorale nationale indépendante, Cor­neille Nangaa, de renvoyer les élections prévues en décembre 2017.

« L’opposant Félix Tshisekedi n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, rapporte le site d’information 7 sur 7, en affirmant : « Je le dis tout haut à Corneille Nangaa, s’il n’y aura pas d’élections avant le 31 décembre, Kabila aussi ne sera plus au pouvoir». Félix Tshisekedi a promis des actions de grande envergure à partir du 22 juillet prochain pour exiger les élections. »

Réaction également du mouvement citoyen Compte à rebours, toujours relayée par 7 sur 7 : « Nangaa est de mèche avec le régime en place déterminé à s’éterniser au pouvoir. »

« Jusqu’à quand Joseph Kabila pourra-t-il encore jouer avec le temps et retarder infiniment les élections ?, s’interroge le site d’information Afrikarabia. Fin 2016, alors que son mandat touchait à sa fin et que la population était dans la rue, Joseph Kabila a pu faire baisser la tension en faisant mine de vouloir s’assoir à la table des négociations. Sous la pression de la communauté internationale, l’opposition s’était calmée et la colère populaire retombée. Mais Joseph Kabila pourra-t-il rejouer le même scénario une deuxième fois ? Certainement pas, répond Afrikarabia. Car sept mois après la signature de l’accord, la situation est encore chaotique : les élections sont reportées et le Conseil national de suivi de l’accord n’est toujours pas constitué. Pour Paul Nsapu, président de la Ligue des électeurs et secrétaire général de la FIDH, la chose est entendue : «on ne peut plus faire confiance à Joseph Kabila. Il ne respecte jamais sa parole. Les acteurs internationaux l’ont maintenant compris». Un argument qui pourrait faire mouche aux yeux de la communauté internationale, qui avait joué la carte du dialogue politique… et se sent ainsi trahie. »

D’ailleurs, Christine Lagarde, la patronne du FMI, a été tout à fait claire hier : « pas d’élections, pas d’appuis budgétaires du FMI ». Le Potentiel à Kinshasa reprend en titre cette injonction. Commentaire du quotidien kinois : « le tableau sombre de l’économie nationale augure que [le Premier ministre] Tshibala sera dans de mauvais draps. Il ne pourra rien résoudre sans l’appui des partenaires extérieurs, dont principalement les Institutions de Breton Woods. De fil en aiguille, la dégradation du cadre macro-économique entrainera mutatis mutandis la grogne sociale durant ce deuxième semestre de l’année. Et la suite risque d’être catastrophique pour le pays, surtout avec l’annonce de la non-tenue des élections en décembre 2017. »

Résistance Populaire ?

Dans la presse ouest-africaine, beaucoup de réactions également… « RDC : l’accord de la Saint-Sylvestre poignardé dans le dos ! », s’exclame Wakat Séra au Burkina. « L’option choisie par Joseph Kabila d’utiliser les institutions républicaines pour se maintenir au pouvoir pourrait bien lui exploser à la figure, prévient le site burkinabé. L’exaspération du peuple dans ces cas est impossible à contenir quelle que soit la légalité dont le pouvoir veut se prévaloir, couvert par des lois taillées sur mesure par des institutions aux ordres. »

« La concussion CENI-Kabila, terreau de la guerre civile », renchérit Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou. « Une seule prophylaxie à ce mal qui s’appelle Kabila : la résistance populaire et plus de courage et la pression de la communauté internationale qui a déjà franchi un palier avec les sanctions individuelles de personnalités de la galaxie Kabila. »

Enfin, Ledjely.com, en Guinée, fustige aussi l’opposition congolaise, qui, selon lui, est incapable de se rassembler et d’agir efficacement… « Dans les rangs même de l’UDPS, on ne retrouve plus les fortes convictions qui ont permis à Tshisekedi père de hisser ce parti au rang des grandes formations politiques du continent. Sans une préparation conséquente, ses successeurs rêvent de l’occasion qui les propulserait au sommet de l’Etat à moindres frais. Ainsi, poursuit le site guinéen, quand il est question de capitaliser le malaise général des Congolais avec des manifestations, beaucoup d’entre eux sont en dehors du pays, se contentant de brèves apparitions et interventions sur des médias internationaux. Bien entendu, avec une telle attitude et une aussi faible implication, les moyens d’action de la communauté internationale restent limités. Quant aux Congolais, conclut Ledjely.com, ils pourraient se résoudre à accepter leur triste sort. Hélas. »

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