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Publifin: le parti socialiste belge éclaboussé par une nouvelle affaire

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L'affaire Publifin secoue le Landerneau politique belge. L'affaire Publifin, c'est le nom d'une structure intercommunale qui gère l'électricité et les télécommunications dans la région de Liège. Certains responsables politiques sont accusés d'avoir été rétribués par des jetons de présence à des réunions de manière abusive. Cette affaire a créé un électrochoc dans le milieu politique belge, d'autant qu'elle n'est pas la seule. Aujourd'hui, le PS belge tente de réagir. Explications.

L'affaire Publifin: du nom d'une intercommunale qui gère l'électricité et les télécommunications, dans la région de Liège (photo), où certains responsables politiques sont accusés d'avoir été rétribués de manière abusive.
L'affaire Publifin: du nom d'une intercommunale qui gère l'électricité et les télécommunications, dans la région de Liège (photo), où certains responsables politiques sont accusés d'avoir été rétribués de manière abusive. Nordenfan/wikimedia.org
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De notre correspondant à Bruxelles,

Pour résumer l’affaire en question, on peut rappeler qu’il y a trois mois, l’on découvrait qu’un bourgmestre (c’est-à-dire un maire) socialiste wallon, particulièrement ingénieux, avait créé une ribambelle de sociétés privées, filiales d’un établissement pourtant public dont il était le président. Le montage lui procurait de plantureuses fins de mois, et l’omertá de nombre d’autres élus (de plusieurs partis) était assurée par les jetons de présence, très généreusement distribués dans de fantômatiques conseils d’administration.

Le Parti socialiste éclaboussé

Mais, pour retentissante qu’elle soit, cette affaire liégeoise ne constitue pas un cas unique Outre-Quiévrain. Autre affaire unpeu semblable, celle d'un institut public de gestion des hôpitaux de Charleroi où les enquêteurs peinent à démêler l’écheveau de dysfonctionnements et de détournements. On découvre ainsi, au fil des révélations successives, que – sans doute pour échapper à l’impôt – le directeur général de l’Institut se faisait rémunérer, non comme salarié, mais comme unique actionnaire d’une micro-société, et à hauteur de 330.000 euros par an. La concession des restaurants des cliniques était confiée à la société de son propre père ; et le matériel de cuisine des hôpitaux servait aussi aux festivités organisées par la municipalité, dont ce directeur général est par ailleurs le bourgmestre, là aussi, socialiste.

Ces comportements assurément condamnables ne s’arrêtent pas là.On doit encore, dans ce contexte délétère, revenir sur la chute d’un troisième poids lourd socialiste francophone, le désormais ex-bourgmestre de Bruxelles, convaincu d’avoir été, des années durant, richement rémunéré (et sans honte apparente) sur le budget du SAMU social de sa ville. Nommée à la hâte, une commission d’enquête parlementaire confirme que sa complice, qui dirigeait ce SAMU social, trouvant que son propre salaire de 200.000 euros annuels était un peu juste, se faisait payer en sus 33.000 euros au titre d’hypothétiques heures supplémentaires.

La descente aux enfers du Parti socialiste

L’ex-bourgmestre vient d’annoncer sa démission du Parti socialiste. Il n'est pas sûr toutefois que cela suffise à sauver l’image, fortement dégradée, de ce mouvement politique.

La première conséquence, c’est la descente aux enfers du Parti socialiste francophone, jusque-là incontournable et historique pieuvre, dominant et régentant toute la vie en Wallonie, et aujourd’hui en passe de marginalisation. Ce sont les centristes sociaux-chrétiens qui ont sonné l’hallali, en refusant désormais toute coalition avec les socialistes, à quelque niveau de pouvoir que ce soit. Le coup est rude, car les socialistes avaient déjà été éliminés du gouvernement fédéral.

Évidemment, au sein même du Parti, la direction de l’ancien Premier ministre Elio Di Rupo est fortement contestée, et les barons et autres apparatchiks attendent leur heure. Le désastre pourrait profiter au médiatiquement populaire Ministre-président wallon, Paul Magnette.

A une toute autre échelle, et dans une précipitation voisine de la panique, la fédération locale à Charleroi du parti a réuni son congrès, pour adopter l’interdiction absolue de tout cumul de fonctions chez ses élus ; il était temps, en effet.

Et, si, à l’issue des inévitables poursuites judiciaires, tout devait mal tourner pour ces édiles sans scrupules ni sens de la mesure, un rapport rendu public cette semaine devrait les intéresser, car il établit que la surpopulation carcérale du pays dépasse désormais les 16 %, et que les prisons les plus encombrées sont justement : l’une d’entre elles à Bruxelles et trois en Wallonie.

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