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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: «Jupiter» à Versailles

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Kiosque à journaux.
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Jupiter, le roi des dieux chez les Romains, c’est le surnom donné par certains à Emmanuel Macron. Un surnom qu’il a d’ailleurs lui-même inspiré, en affirmant dès octobre dernier qu’il souhaitait incarner un président « jupitérien », c’est-à-dire au-dessus de la mêlée.

L’occasion du Congrès, réuni ce lundi sous les ors du palais de Versailles, était trop belle pour les commentateurs ce matin.

Les « Jupiter » parsèment les éditoriaux, à commencer par celui de Libération : « tel Jupiter, hiératique et nimbé de nuages, le président divin s’exprime par le truchement d’oracles lapidaires et d’apparitions merveilleuses. Ainsi construit-il touche par touche le mythe d’un nouveau sauveur terrassant la crise, vieille figure française incarnée par Bonaparte, Thiers ou De Gaulle. »

En effet, pointe Libération, « élu depuis deux mois, Emmanuel Macron a soigneusement évité de répondre à la moindre question gênante qu’auraient pu lui poser des journalistes compétents ou des citoyens déconcertés. Les affaires et les démissions subséquentes ? L’état d’urgence banalisé ? Le double langage sur les migrants ? Les risques d’une majorité dominatrice ? Les ordonnances pour réformer le Code du travail ? Circulez, il n’y a rien à voir. Ou plutôt, il n’y a rien à dire, puisque les images soigneusement calibrées par l’Elysée et abondamment diffusées sur les écrans analogiques et numériques ont pour l’instant tenu lieu de communication présidentielle. »

La Nouvelle République du Centre Ouest renchérit : « le Jupiter élyséen vient à Versailles pour préciser son dessein et nous éclairer sur notre destin ces cinq prochaines années. Il fixe un cap, on nous le rabâche, au gouvernement de trouver le chemin. La stratégie, c’est savoir où l’on va, n’est-ce pas, et la tactique, comment on y parvient. Dans ce casting des cimes exécutives, les rôles sont parfaitement distribués. Enfin pour l’heure, on en voit surtout un. »

« Ne soyez pas dupes, braves gens, s’exclame L’Union. Le bon Emmanuel est tout simplement en train d’organiser son règne. […] Tout contradicteur est écarté. L’Assemblée est à sa botte, jusqu’à la questure. Le gouvernement, composé d’excellents gestionnaires, lui est dévoué, les ordonnances sont prêtes. »

Finalement, déplore Le Courrier Picard, « la “révolution” macronienne est aux antipodes des espoirs d’une VIe République moins monarchique. Et dans son imaginaire symbolique (déjà si présent dans le portrait officiel), entre le côté Ancien Régime et la Start-up Nation, il y a une grande oubliée : la République. Reste à voir si la France et les Français s’accommoderont longtemps de cette absence. »

Jupitérien ? et pourquoi pas ?

« Macron est légitime, pointe Le Midi Libre. En quoi n’aurait-il pas le droit de tracer l’horizon de la France, laissant le soin à son Premier ministre d’en détailler la ligne ? Le renouveau de la politique a commencé avec un dégagisme massif à l’Assemblée. En pratique, certains vieux réflexes demeurent. »

« Il l’avait annoncé, rappelle La Presse de la Manche. S’il devenait président, Emmanuel Macron entendait redonner à la fonction l’autorité et le prestige que lui confère la Constitution. Or, dans leur envie de changement, il y avait chez les Français, du moins chez le plus grand nombre, une attente de dignité retrouvée de l’État dans son comportement. Le président Macron s’applique donc à retrouver les pratiques du début de la Ve République. Toute la question, bien sûr, est de trouver le bon équilibre. »

En tout cas, attention, « déception interdite », prévient Le Figaro. « Certes, et l’histoire de la Ve République le prouve, les Français, sitôt qu’ils le trouvent, s’amourachent vite du “monarque républicain”, de son éclat et de son lustre, mais de lui ils exigent beaucoup, sûrement autant que l’admiration qu’ils lui vouent. […] Emmanuel Macron ne peut décevoir, s’exclame donc Le Figaro. Il ne doit pas s’agir d’un énième discours de campagne, prononcé avec davantage de solennité en raison de la magnificence des lieux. […] Désormais, il doit faire des choix, qui ne soient pas minimum minimorum, puisqu’il sait bien que l’état du pays impose des solutions drastiques. »

Simone Veil au panthéon ?

« Des milliers d’anonymes dont de nombreuses femmes ont exprimé leur reconnaissance à celle qui a eu le courage de défendre la loi sur l’IVG et les droits des persécutés », pointe L’Humanité.

Et pas moins de trois pétitions circulent sur internet demandant donc que Simone Veil soit inhumée au Panthéon.

Comment entre-t-on dans le sanctuaire des dieux de la République ? « La décision de la panthéonisation revient au chef de l’Etat, nous apprend Libération, mais la famille du défunt peut toujours refuser, comme celle d’Albert Camus qui s’était opposée en 2009 à cette idée du président Nicolas Sarkozy. Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, a affirmé qu’“il reviendrait au président de la République et au Premier ministre d’échanger d’abord avec [la] famille [de Simone Veil] […]. Ensuite, il y aura une réflexion”. Actuellement, rappelle Libération, seules quatre femmes reposent au Panthéon : Marie Curie, Prix Nobel de physique et de chimie, les résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, et Sophie Berthelot, au côté de son époux, le chimiste Marcelin Berthelot, distingué “en hommage à sa vertu conjugale”. 4 femmes donc, contre… 76 hommes. »

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