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Bonjour l'Europe

Russie: un projet de loi pour protéger les données personnelles des politiques

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Les députés russes examinent un projet de loi qui va permettre de rendre secrètes les données personnelles des hauts fonctionnaires et du personnel politique. Les ONG craignent que cette loi n’interdise de facto toute enquête sur la corruption.

Des parlementaires russes en session plenière à la Douma, le Parlement de Russie.
Des parlementaires russes en session plenière à la Douma, le Parlement de Russie. Fotobank.wikimedia.orgER
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Avec notre correspondante à Moscou,

Cette loi a failli passer inaperçue. Elle a été votée le 15 juin, le jour où le président Poutine répondait aux questions des téléspectateurs en direct. Et justement les Russes, en particulier les jeunes, sont très en colère contre la corruption et l’enrichissement illicite du personnel politique, comme l’ont démontré les manifestations du 26 mars et du 12 juin.

Ce jour-là, les députés ont examiné une loi sur les prérogatives du FSO, le service de protection des personnalités, un service très puissant, au moins autant que le FSB. Et en deuxième lecture, les députés ont introduit un amendement qui prévoit de rendre secrètes les données personnelles des personnalités protégées par le FSO. C’est-à-dire, les membres du gouvernement, les députés, et ex-députés et leurs familles, les membres des hautes juridictions et des services d’enquêtes, le patriarcat, mais aussi d’autres personnalités qui seraient désignés par le chef de l’Etat. Mais leurs noms sont secrets. Ces données ne pourraient être publiées qu’avec l’accord du FSO.

Inquiétude des ONG sur la question de la transparence

Il s’agit d’une mesure de sécurité qui n’empêchera pas les enquêtes contre la corruption. Mais pour Transparency International, le flou du texte de loi permettra d’éviter toute transparence et de dissimuler son patrimoine. Les seules publications autorisées seront les déclarations de patrimoine que les députés et ministres doivent faire obligatoirement. Pour le parti d’opposition Iabloko, c’est la réponse du pouvoir aux accusations de corruption de certains médias ou opposants, comme Navalny. En revanche, aucune enquête de police n’est ordonnée sur l’enrichissement des hauts fonctionnaires ou des ministres.

Le directeur du centre Gogol accusé de détournements de fonds

Et pourtant la justice russe prétend mener des enquêtes contre les détournements de fonds. C'est d'ailleurs pour cette raison que, selon les autorités, le directeur du centre Gogol est en prison depuis une semaine. Alexeï Malabrodski est accusé, avec la comptable et un autre responsable de la structure culturelle, d’avoir touché 2,3 millions de roubles de subventions publiques et de les avoir gardés pour eux. Le directeur du centre dément, soutenu par les comédiens et le reste du personnel ; il a bien monté Le Songe d’une nuit d’été, qui a été joué 15 fois à Moscou, puis à Paris au théâtre de Chaillot, et au festival de la Maison Balte à Saint-Petersbourg.

L’accusé apporte des coupures, de presse, les décors restants de la pièce, mais pour l’instant les enquêteurs estiment que ce sont des preuves insuffisantes ! Le metteur en scène Kirrill Serebrenikov a donc créé un mot dièse « J’ai vu ce spectacle » et ce mercredi soir, dans les théâtres russes qui le veulent bien, les comédiens vont lire un texte de soutien au directeur du Centre Gogol.

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