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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une : Bayrou, l’arroseur arrosé

Publié le :

AFP
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Le désormais ex-ministre de la Justice a fini par jeter l’éponge et « la bombe Bayrou » hissée en Une de L’Obs, a fini, elle, par exploser. Ou bien alors a-t-elle été désamorcée à temps, c’est selon… L’affaire des présumés assistants parlementaires payés par l’UE a eu raison de François Bayrou qui, comme tout Béarnais qui se respecte, a du caractère, et pas qu’un peu.

Têtu, Bayrou ? L’Obs a manifestement cru à son esprit jusqu’au-boutiste de résistance puisqu’il était déjà sous presse avant la démission de l’intéressé. Alors, forcément, la lecture de cet hebdomadaire paraît d’autant plus intéressante qu’elle est décalée.

« François Bayrou n’est pas aux abois. Dans son esprit, tous les partis ont été obligés de recourir à certains moments à des emplois fictifs. Il juge manifestement étrange de vouloir mettre sur le même plan ces pratiques-là et, par exemple, des détournements de fonds, énonce ce journal. (…) sauf s’il est mis en examen, le garde des Sceaux semble disposé à régner. Selon lui, il n’y aurait pas de cas Bayrou. » On connaît désormais la suite. Elle repose sur ce que L’Obs appelle « les petites combines du Modem » et que cet hebdomadaire inscrit dans ce qu’il appelle la « tambouille financière des partis ».

Goulard : mystérieux et lucratifs ménages

Présumée tambouille en tout cas, dans le cas de Sylvie Goulard, qui a, elle aussi, quitté le gouvernement. « Via sa propre société de conseil », l’ex-ministre très éphémère des Armées « a été rémunérée par (l’institut Berggruen) d’octobre 2013 à janvier 2016 (…) pour près de 300 000 dollars », affirme Le Journal du Dimanche, soit « plus de 10 000 dollars par mois ». Le siège de cet institut « est en Californie », précise Le JDD.

Sylvie Goulard et François Bayrou ont donc jeté l’éponge, mais pas que… Marielle de Sarnez et Richard Ferrand aussi. Pour autant, rares sont les journaux à imputer la responsabilité de cet échec au président.

A l’exception notable de Marianne. Entendons-nous, interroge cet hebdomadaire, si la France, désormais, se gère comme une entreprise, « que penser d’un DRH qui serait contraint de virer quatre de ses cadres les plus importants à peine un mois après les avoir embauchés ? »Car, questionne encore Marianne, « qui d’autre qu’Emmanuel Macron a choisi de promouvoir au gouvernement Richard Ferrand, François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard ? (…) Oui, le président de la République est décidément un piètre DRH. »

Raison pour laquelle Marianne se demande encore si, au fond, la promesse éthique du macronisme n’était pas une « escroquerie politique » « Tout doit changer pour que rien ne change, disait Lampedusa ». Gare au guépard !

Moralisation : l’énigmatique référendum

Emmanuel Macron a bien failli organiser un référendum la semaine dernière. Selon Marianne, le président « a très sérieusement envisagé de soumettre à référendum une partie de la loi dite de moralisation de la vie publique, et l’introduction d’une dose de proportionnelle pour les futur scrutins législatifs ».

Ce magazine affirme que l’Elysée « avait prévu d’organiser cette consultation le 18 juin, soit le même jour que le second tour des législatives ». À en croire Marianne, c’est François Bayrou qui avait soumis cette idée à Emmanuel Macron. « Le patron du Modem y voyait un moyen de contourner les parlementaires », et le texte prévoyait notamment une partie consacrée à « l’indépendance des médias ». Mais ce projet a été abandonné « précipitamment » dans la semaine du 22 mai, complètent Marianne.

Françafrique : les tontons-flingueurs

Plus insolite encore, la Françafrique qui sort de son ombre protectrice cette semaine dans la presse hebdomadaire. Le magazine Vanity Fair brosse un portrait à tout le moins surprenant de Robert Bourgi, pivot de la Françafrique et, on s’en souvient, vrai maître-tailleur de l'affaire Fillon.

Etant rappelé qu’alors qu’on lui donnait course à l’Elysée gagnée, François Fillon s’est non seulement retrouvé au cœur de la polémique sur les emplois présumés fictifs de son épouse Penelope pendant la campagne présidentielle, mais l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy a été mis en cause dans une affaire de costumes.

Etant plus précisément rappelé que le candidat de la droite et du centre a été soupçonné de s'être vu offrir des costumes confectionnés par le tailleur parisien Arnys, cadeau d’une valeur de 13 000 euros, et que c’était bien Robert Bourgi qui l’avait ainsi cadeauté, dans un entretien accordé à Vanity Fair, l'avocat de la Françafrique raconte comment il a coulé la campagne de François Fillon.

« Au fond je n'ai jamais cru en Fillon. C'est Sarko que j'aime. Il est comme moi : un affectif, un métèque. D'ailleurs, je ne l'ai jamais trahi, je lui racontais tout de mes discussions avec Fillon », lâche-t-il au magazine, avant de déclarer : « J'ai appuyé sur la gâchette. »

Après l’échec de François Fillon à la présidentielle, Robert Bourgi rencontre régulièrement Nicolas Sarkozy. « T'as vu, Robert : on l'a bien niqué », lui aurait ainsi dit l'ancien chef de l'Etat. Les Tontons flingueurs, version Vanity Fair.

Bertrand : du fiel dans un nid de frelons

L’ancien chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, justement. Il a engendré toute une génération de politiciens aujourd’hui en déshérence. L’heure du bilan a sonné, et l’addition est salée. A tel point que Xavier Bertrand ne briguera pas la tête du parti Les Républicains. Il le dit dans un entretien au Journal du Dimanche. Très amer, le président de la région des Hauts-de-France déverse son fiel sur la droite française. « Il n’y a plus grand-chose de commun entre nous, dit-il au JDD. Nous continuons de vivre ensemble, mais ça fait bien longtemps qu’on ne s’aime plus. » Comme le formule Le Journal du Dimanche, Xavier Bertrand « canarde (notamment) Nicolas Sarkozy ».

Justement. Cette génération Sarkozy est composée de ce que le magazine Le Point appelle « les enfants (trop) gâtés de la droite… (Lesquels) se comptent, font les comptes. Le parti est endetté, sa ligne est loin d’être clarifiée, en attendant peut-être Wauquiez. Les uns veulent être constructifs, les autres combatifs. C’est l’histoire d’une génération gâtée et aujourd’hui malmenée. Par sa seule faute. 2017 devait être son grand rendez-vous. Il lui faudra donc attendre 2022, encore que… A l’écrivain Yasmina Reza, Patrick Devedjian a un jour confié : "Le pouvoir, c’est comme l’horizon, plus il s’approche, plus il s’éloigne." »

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