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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: un remaniement forcé

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Kiosque à journaux.
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Plus question d’ajustements, comme il en était question encore la semaine dernière, non, « les " affaires " obligent Macron à un large remaniement » : c’est le grand titre du Figaro.

En effet, précise le journal, « la situation a changé avec le départ lundi du ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand, appelé à présider le groupe des " marcheurs " à l’Assemblée, et avec celui, hier mardi, de la ministre des Armées, Sylvie Goulard. L’un et l’autre sont visés par les affaires. »

« Le gouvernement frappé à son tour par le dégagisme ! », ironise Le Canard Enchaîné.

« Macron à l’heure des choix », lance Le Parisien. Le Parisien qui note que « le remaniement annoncé ce mercredi est plus compliqué que prévu pour le chef de l’Etat qui doit aussi gérer le cas Bayrou. »

Justement, « enquête sur le système Bayrou », titre Libération. Libération qui révèle ce matin de nouveau éléments dans le dossier des assistants parlementaires du Modem. A savoir, trois nouveaux cas potentiellement litigieux. Trois collaborateurs qui auraient été partiellement payés avec de l’argent provenant de l’Union européenne alors qu’ils travaillaient exclusivement pour le parti…

Commentaire de Libé : « les éléments que nous publions aujourd’hui tendent à accréditer l’idée que ce petit parti impécunieux a usé des services de ses assistants européens dans des conditions contestables. C’est bien sûr à la justice d’en décider. Mais d’ores et déjà, Sylvie Goulard, ministre des Armées, a préféré quitter le bateau gouvernemental pour mieux assurer sa défense, attestant non de l’inanité des soupçons conçus par les enquêteurs, mais de sa " bonne foi ", ce qui laisse à penser que tout n’est pas très clair dans les pratiques du Modem. Ce renoncement, pointe encore Libération, fragilise la position du leader du parti, François Bayrou, ministre de la Justice, qui dément tout avec énergie mais qui doit aussi, dans cette atmosphère un peu trouble, défendre un projet de loi sur la moralisation de la vie publique. »

Alors que faire de François Bayrou ?, s’interrogent Les Echos. « Le changer de ministère ? L’isoler avec le départ envisagé de Marielle de Sarnez ? Le faire sortir du gouvernement lui aussi ? Le scénario n’est pas arrêté, mais l’intention serait bien de mettre à distance - de pousser à la démission ? – l’allié à la fois insolent et potentiellement toxique, disent plusieurs proches d’Emmanuel Macron. […] Mais peut-on se séparer de Bayrou sans en faire un adversaire politique, s’interrogent encore Les Echos, maintenant qu’il s’apprête à disposer d’un coquet groupe à l’Assemblée nationale ? C’est tout l’enjeu. »

Sur un siège éjectable ?

Pour de nombreux journaux ce matin, il est clair que le Garde des Sceaux doit partir…

Ainsi, pour La République des Pyrénées, « après avoir fait campagne sur le renouvellement et la moralisation des anciennes pratiques, les membres du gouvernement d’Édouard Philippe se doivent d’être, comme la femme de César, insoupçonnables et cela vaut pour Bayrou et Sarnez comme pour les autres. Sinon, ils devront être écartés sans états d’âme, avant même de savoir si les soupçons sont justifiés ou non. C’est l’essence même du septennat Macron qui se joue là. »

« Le mot d’ordre est à la recomposition, mais c’est par une phase de décomposition qu’il faut d'abord passer », s’exclame La Nouvelle République du Centre Ouest.

« François Bayrou, qui préfère ne pas songer à la démission, pourrait tout aussi bien se trouver face à un choix crucial, relève Ouest France. Sylvie Goulard fait valoir que la mission de Défense impose une exigence particulière. La mission de Justice du garde des Sceaux et patron du MoDem pourrait à tout le moins justifier la même exigence !, estime le quotidien de l’ouest. Il en va de la confiance dans ce gouvernement. Elle n’est pas si solide qu’il puisse prendre le risque de jouer avec l’exemplarité. »

Pour Sud-Ouest, « le nouveau président doit au plus vite éloigner le poison des affaires, s’il ne veut pas ternir un début de mandat dont l’expérience a montré combien il est déterminant pour la suite du quinquennat. »

En fait, pointe La Voix du Nord, « il n’y a qu’Emmanuel Macron qui peut pousser François Bayrou vers la sortie en lui montrant que sa position de ministre de la Justice est intenable à court ou moyen terme. Le président " jupitérien " osera-t-il faire tomber la foudre sur un allié devenu très gênant ? Réponse aujourd’hui " avant 18 h ". »

Renfort à droite ?

Et du coup, relève Le Midi Libre, « barre à droite. Prenant acte du résultat des législatives, Édouard Philippe devrait rajouter ce mercredi quelques cadres du mouvement gaulliste dans son gouvernement bis. Une façon d’isoler un peu plus le Parti socialiste en pleine déconfiture et de s’assurer une assise encore plus forte à l’Assemblée nationale pour faire passer certaines réformes libérales. »

En effet, complète Le Figaro, « un éventuel départ des bayrouistes pourrait être compensé par le renfort des " constructifs ", c’est-à-dire de ces Républicains qui, depuis la défaite de Juppé à la primaire ou celle de Fillon à la présidentielle, veulent participer à l’aventure macronienne. Avec la perspective d’un accord avec les centristes de l’UDI, ce groupe issu d’une rupture avec Les Républicains devrait comprendre une quarantaine de députés, soit l’équivalent du groupe MoDem. »

Toutefois, tempère Le Figaro, « cette simple opération de substitution ne conviendrait pas non plus à Emmanuel Macron. Elle serait malgré tout l’aveu d’un échec de l’alliance initiale qu’il a conclue durant sa campagne présidentielle. Elle l’obligerait aussi à faire la démonstration que le poids des " affaires " l’affaiblit politiquement. C’est pourquoi, croit savoir le quotidien de droite, il privilégie un troisième scénario dans lequel, simultanément, il garderait des MoDem au gouvernement en remplaçant Goulard et Sarnez – l’entrée d'un Jean-Louis Bourlanges serait un double gage de sérieux et de sagesse -, et il nommerait des " constructifs ". La logique de l’addition plutôt que celle de la substitution. »

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