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Chronique des matières premières

L’industrie minière sud-africaine hostile à la réforme du gouvernement

Publié le :

En Afrique du Sud, l’industrie minière promet des années de procédure contre la réforme du gouvernement, qui élève à nouveau le seuil de l’actionnariat noir dans les entreprises minières.

Vue de la mine de Bathopele à Runstenburg, en AfriqueduSud.
Vue de la mine de Bathopele à Runstenburg, en AfriqueduSud. AFP PHOTO / MUJAHID SAFODIEN
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C’est la bronca dans l’industrie minière sud-africaine contre la nouvelle charte du gouvernement. Les entreprises du secteur minier ont un an pour distribuer 30% de leurs actions aux Noirs sud-africains, dont 14% à des cadres dirigeants noirs, 8% à des employés et 8% aux communautés locales. Des contraintes qui vont au-delà des 26% de la précédente réforme, imposée il y a quinze ans. « Cette loi était pionnière », estime le ministre sud-africain des Mines, elle a « permis l’émergence de nouveaux capitaines d’industrie noirs ». Mais il faut, selon lui, « ouvrir l’industrie minière à une participation plus large des Noirs sud-africains, et donner plus de pouvoirs aux employés », majoritairement Noirs dans les mines.

La nouvelle réforme est pourtant un aveu d’échec de l’amélioration du sort des Noirs dans l’économie minière sud-africaine (7% du PIB). Depuis 2002, beaucoup d’actionnaires noirs ont revendu leurs participations, qui avaient été financées par les entreprises minières. Ils se sont enrichis au passage, lors du cycle haussier des minerais et métaux, mais leurs actions n’ont pas été reprises par des Noirs sud-africains. Il faut donc à nouveau rebattre les cartes aujourd’hui, alors que le secteur est mal en point - l’industrie a perdu 60 000 emplois en cinq ans.

Relever le seuil de l’actionnariat noir dans les entreprises minières, cela veut dire créer de nouvelles actions, et en diminuer la valeur. De quoi faire fuir les investisseurs, estiment les groupes miniers sud-africains. La réforme leur impose aussi de se fournir à 70% en biens et à 80% en services auprès d’entreprises appartenant à des Noirs sud-africains. Un casse-tête en perspective dans la chaîne de sous-traitance, depuis les machines, largement importées, au retraitement de l’eau.

La Chambre des mines veut saisir la Cour de justice sur les nouvelles règles d’actionnariat, au nom du droit de propriété. Les sous-traitants étrangers pourraient protester auprès de l’Organisation mondiale du commerce. Des années de procédures en vue, estime un avocat du secteur, pour qui il est peu vraisemblable que la nouvelle charte soit appliquée dans un futur proche.

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