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Revue de presse Afrique

A la Une : Macron au Maroc

Publié le :

© AFP/Pius Utomi Ekpei
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Parmi divers sujets de politique africaine, régionaux, et économiques, Mohammed VI et Emmanuel Macron ont parlé hier, mercredi 14 juin, du mouvement de contestation dans le Rif. Le président français a ensuite développé son point de vue lors d’une conférence de presse.

« Au Maroc, Macron se fait le porte-voix de Mohammed VI sur le Hirak », constate le magazine marocain en ligne Tel Quel. Le Hirak, le « mouvement » en arabe, est, rappelons-le, le nom donné à cette vague de protestation.

« 'J’ai senti d’une part que le roi considérait qu’il était légitime et normal qu’il y ait des manifestations qui sont d’ailleurs prévues dans le cadre du droit constitutionnel, et d’autre part que son souhait était d’apaiser la situation en répondant aux prémices de ces mouvements en apportant une réponse complète, une considération à cette région, et des réponses très concrètes en termes de politiques publiques', a déclaré Emmanuel Macron, dont le ton, note Tel Quel, était sensiblement plus précautionneux et dont les yeux balayaient plus fréquemment ses notes que sur les autres sujets. »

Il faut dire que le sujet est éminent sensible… Hier dans une lettre ouverte publiée par Le Monde Afrique, un collectif de personnalités et d’associations a interpelé le président français : « depuis le 26 mai, une vague de répression, accompagnée d’arrestations massives, s’est abattue sur la ville d’Al-Hoceima, dans le nord du Maroc, puis s’est étendue à d’autres agglomérations du Rif. Ces derniers jours, l’élan de solidarité et de contestation touche toutes les régions du Maroc, où des manifestations pacifiques sont dispersées voire empêchées avec violence. La France, poursuit le collectif, pays de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, ne peut rester spectatrice de ce déni de droit à l’expression pacifique des populations du Nord comme de celles d’autres régions du Maroc. »

Partenariat sécuritaire et commercial

Plus globalement, cette visite du président français au Maroc montre tout son intérêt pour le continent africain. C’est du moins ce qu’estime Le Point Afrique qui rappelle qu’un premier signal « avait été envoyé par Emmanuel Macron quand il s’était entretenu au téléphone dès le 9 mai, au lendemain de son élection, avec le président sénégalais, Macky Sall et le roi du Maroc Mohammed VI. Ensuite, il recevait le week-end dernier le président Ouattara de Côte d'Ivoire, le président Macky Sall lundi dernier, et, hier mercredi, il était donc à Rabat. » Sans oublier la visite aux militaires français à Gao, le 19 mai dernier.

« Ce séjour a une forte odeur sécuritaire et économique », pointe pour sa part le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « Les renseignements, précieux aspects dans la lutte contre le terrorisme, font que le Maroc est un grand allié de la France. Pour preuve, après l’attentat du 13 novembre 2015, le royaume alaouite a beaucoup œuvré pour épauler l’Hexagone dans les enquêtes. (…) Ensuite, reléguée au second plan en matière de partenariat commercial, la France veut retrouver sa première place qu’elle occupait jadis. Même si le ministre du Commerce et les conseillers économiques n’ont pas fait le déplacement. »

L’Algérie en marge ?

En Algérie voisine, quelques grincements de dents… A l’image de ce dessin de Dilem publié dans le quotidien Liberté. On y voit un Emmanuel Macron traversant la Méditerranée et accueilli à bras ouverts par Mohammed VI, avec cette légende :

- Après la présidentielle, il cartonne aux législatives : Emmanuel Macron marche sur l’eau.

- Oui, mais pas dans la bonne direction, maugrée un Bouteflika assis dans son fauteuil roulant.

« En effet, l’Algérie doit-elle s’inquiéter ? », s’interroge Ledjely.com en Guinée. « Est-ce un déplacement des plus ordinaires dans la tradition de la diplomatie internationale ou bien faut-il y voir quelques symboles qui préfigurent une réorientation stratégique de la diplomatie française dans cette région ? Ces questions, les autorités algériennes doivent certainement se les poser, pointe Ledjely, en dépit du fait que Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française, vient à peine de quitter Alger. Après tout, un président et un ministre, ce ne sont pas les mêmes symboles. Surtout que, par ailleurs, lors de son déplacement à Gao le mois dernier, parlant du rôle qu’il attendait des Algériens dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, Macron n’avait pas été nécessairement tendre. »

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