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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: l’encombrant Monsieur Bayrou

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Kiosque à journaux.
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« La situation ne manque pas de sel…, constate Le Parisien. Ce matin, en Conseil des ministres, le garde des Sceaux, François Bayrou, va présenter un projet de loi sur la moralisation de la vie publique, alors que son propre parti est sous le coup d’une enquête préliminaire ! Le parquet de Paris cherche à savoir si le MoDem a eu recours à des emplois fictifs via des emplois d’assistants parlementaires d’eurodéputés. Une situation sans précédent sous la Ve République. François Bayrou serait-il l’arroseur arrosé ? »

« Les langues se délient, s’exclame Le Canard Enchaîné, et l’organisation du MoDem apparaît comme un vaste foutoir où l’argent versé par le parlement européen était joyeusement mélangé au pot commun destiné au fonctionnement du parti, et les permanents utilisés indifféremment à des tâches relevant de l’Europe ou du MoDem. Cette désinvolture, examinée de près par la justice, pourrait prendre les vilains noms de “détournement de fonds publics”, “abus de confiance”, ou “recel”. Avec cette originalité, note encore Le Canard : l’un des principaux suspects n’est autre que le garde des Sceaux. Voilà Bayrou dans une position burlesque. »

« Les langues se délient », constate donc Le Canard. Après Matthieu Lamarre, actuel chef du service de presse de la Mairie de Paris, payé par l’Europe pour un travail d’assistant parlementaire alors qu’il travaillait pour le MoDem, c’est maintenant le cas de la secrétaire particulière de Bayrou, Karine Aouadj, qui risque d’attirer l’attention des enquêteurs. Elle aussi, dévoile l’hebdomadaire, a été payée partiellement par le parlement européen, alors qu’elle n’y a jamais travaillé…

Un partenaire rugueux…

A ces soupçons, s’ajoute le tempérament ombrageux de François Bayrou qui n’a pas hésité à intervenir auprès d’un directeur de Radio France pour se plaindre des méthodes des journalistes qui enquêtent sur ces fameux soupçons de détournement de plusieurs emplois de collaborateurs parlementaires au profit du Modem.

Hier, le garde des Sceaux a été recadré par le Premier ministre Edouard Philippe. Mais il a maintenu sa position : « chaque fois qu’il y aura quelque chose à dire, je le dirai », a déclaré François Bayrou.

Commentaire de Libération : « Emmanuel Macron prétend faire de “la cohérence, la loyauté et la discrétion” les maîtres mots de la méthode gouvernementale. Tout indique qu’avec Bayrou, ça ne sera pas simple. Fort de son statut de partenaire dans la conquête du pouvoir, le garde des Sceaux a déjà plusieurs fois laissé entendre qu’il ne serait pas un ministre parmi d’autres. […] Avant cet épisode, rappelle Libération, le patron du Modem avait déjà eu l’occasion de montrer qu’il serait un partenaire rugueux. Convaincu que Macron lui devait sa victoire, il avait menacé de rompre l’accord avec En marche ! si on ne lui garantissait pas plus d’une centaine d’investitures. Il avait obtenu satisfaction quelques heures avant la formation du gouvernement. Mais pour de nombreux Marcheurs, le prix à payer était exorbitant. Ce serait donc pour eux un soulagement, estime Libération, si le parti du chef de l’Etat pouvait se passer du Modem pour avoir la majorité absolue dans la prochaine Assemblée nationale. Tout en sachant que, même à la tête d’un groupe autonome d’une cinquantaine d’élus, Bayrou restera capable de démontrer sa capacité de nuisance. »

Siège éjectable ?

Alors le garde des Sceaux est-il sur un siège éjectable ? Certainement… Et Edouard Philippe pourrait bien appuyer sur le bouton…

Comme le constate Les Echos, avec une majorité absolue en vue à la chambre, « dimanche prochain, Macron n’aura plus besoin   politiquement s’entend   de son allié Bayrou. Ce dernier paraîtra même un peu incongru, rémanence du vieux monde dans l’ère nouvelle, apolitique, qu’a conçue Emmanuel Macron   société civile au gouvernement et à l’Assemblée nationale. Edouard Philippe s’est voulu le messager de ce que En marche ! dit explicitement tout bas : que François Bayrou, habitué des coups d’éclat, ne pense pas que le rapport de force est en sa faveur, il ne l’est plus ! »

En effet, prévient La Montagne, « peut-être Bayrou devrait-il éviter de marcher ainsi sur les pieds du Premier ministre et se méfier, car son utilité est, disons-le, depuis dimanche dernier un peu moins évidente, et sa peau vaut moins cher, au regard de l’invasion de “marcheurs” canal historique qui s’annonce à l’Assemblée. La foudre de Jupiter pourrait très vite s’abattre et lui clouer le bec. »

Toujours plus de migrants en Méditerranée

A la Une du Figaro : l’immigration clandestine… « Migrants : l’Europe face à un nouveau défi venu d’Afrique », titre Le Figaro. « Comme à chaque printemps, constate le journal, les trois compteurs de l’exode migratoire, de la honte en Méditerranée et des récriminations entre Européens virent au rouge. En Italie, les débarquements de migrants sont en hausse de plus de 40 %, soit plus 61 000 hommes, femmes et enfants depuis le début de l’année. Au 9 juin, les naufrages avaient fait 1 622 noyés, morts ou disparus, d’après l’Organisation internationale des migrations. Comme souvent l’UE y trouve matière à des règlements de comptes internes, plutôt qu’à des réponses décisives ou simplement concrètes. »

Que faire ? Pour Le Figaro, « sans renier ses valeurs d’accueil, l’Europe doit s’attacher à ne pas présenter au continent voisin le miroir d’un eldorado sans limites ni frontières. Le mensonge est meurtrier et l’Afrique se vide d’un précieux sang. Renforcement de la politique de retours et prise en charge sur la rive africaine à court terme, investissement et développement dans les pays de départ à long terme, l’action est possible. L’enjeu, pour l’Europe, est vital. »

Erasmus : une réussite européenne

Enfin, « Erasmus a changé leur vie » : c’est le dossier de La Croix ce matin. Ce programme d’échanges étudiants au sein de l’Europe fête ses 30 ans. Et c’est l’un des grands succès de l’Union. Toutefois, note le quotidien catholique, « Erasmus est un peu trop seul dans la colonne des “plus” du bilan européen. Il faudrait d’autres initiatives […]. Par exemple, encourager la pratique du multilinguisme : si chacun comprend plusieurs langues, les échanges en sont facilités. Aller plus vite dans la généralisation des échanges. Un Erasmus des apprentis a été amorcé. Il est grand temps de lui donner une véritable ampleur. Toute la jeunesse, conclut La Croix, doit bénéficier de l’Europe. »

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