Accéder au contenu principal
Aujourd'hui l'économie

Le Qatar affrète des avions pour importer un troupeau de vaches

Publié le :

Pour sortir de l’isolement imposé par l’Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe, et surtout pour éviter la pénurie de produits laitiers, le Qatar va importer un troupeau de vaches... par avion—! La production de lait frais devrait commencer dans 15 jours.

Un avion de la compagnie Qatar Airways sur le tarmac de l'aéroport de Doha, le 7 juin 2017.
Un avion de la compagnie Qatar Airways sur le tarmac de l'aéroport de Doha, le 7 juin 2017. REUTERS/Naseem Zeitoon
Publicité

Moutaz Al Khayyat, l’homme d’affaires qatarien à l’origine de cette initiative avait prévu de faire venir tranquillement ses vaches holstein par la mer. Mais face à l’urgence, il a décidé de précipiter la transhumance, il a donc opté pour un véritable pont aérien. 60 navettes seront nécessaires pour acheminer ces 4000 vaches d’Australie et des États-Unis.

Des pâturages verdoyants les attendent à 50 kilomètres au nord de Doha. Cet élevage de luxe devrait couvrir le tiers des besoins locaux d’ici un mois. Jusqu’à maintenant l’Arabie Saoudite fournissait l’essentiel du lait consommé au Qatar. Car pour les produits laitiers comme pour 90 % de son alimentation, ce pays dépend de l’importation.

Le Qatar a également signé une série d’accords pour diversifier son approvisionnement alimentaire.

L’Iran, le sultanat d’Oman, l’Algérie et le Liban envoient fruits et légumes. La Turquie de la volaille et du lait. Le pays le plus riche au monde en termes de produit intérieur brut par habitant a les moyens pour éviter les ruptures de stock, on le voit bien avec ce troupeau tombé du ciel.

C’est aussi un pays déjà bien préparé dans sa tête au risque de crise alimentaire. Il en a pris conscience il y a dix ans, quand les prix des denrées de base se sont mis à flamber dans le monde entier. Tous les pays du Golfe se sont alors engagés à renforcer leur coopération pour assurer leur souveraineté alimentaire. Avec la brouille actuelle, le Qatar va sans doute accélérer ses projets en solitaire.

Que représente aujourd’hui l’agriculture dans l’économie de cet État pétrolier ?

0,1 % de son produit intérieur brut. Hormis les dattes on ne voit pas très bien ce qui peut pousser dans ce petit pays aride où les terres arables et l’eau potable sont rares. Et pourtant... Le Qatar produit des fleurs, des légumes, du fourrage, des moutons, de la volaille.

C’est encore anecdotique mais cela fait partie des activités agro-industrielles lancées depuis le début de la décennie. Dans six ans, le Qatar espère produire sur place 40 % de ses besoins. En misant sur l’innovation, le recours aux énergies alternatives et la désalinisation des eaux pour construire une agriculture durable et performante.

Le Qatar investit aussi à l’étranger pour couvrir ses besoins.

Via Hassad Food, la filiale de son fonds souverain. Le Qatar a été l’un des pays accusés d’accaparer les terres des pays en développement. Son acquisition au Kenya qui a fait polémique a été abandonnée. En revanche, le Qatar dispose de 300 000 hectares en Australie.

Hassad Food a investi également au Pakistan pour produire du riz. Dans le sultanat d’Oman il a pris une participation dans la société nationale Saffa food de fruits et légumes et en début d’année une participation a été annoncée dans une société turque de transformation de la volaille.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.