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Bonjour l'Europe

Les ONG hongroises sous étroite surveillance

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Dans la journée, le Parlement hongrois devrait adopter une loi qui stigmatise les ONG recevant des dons de l’étranger. Cette loi n’est pas sans rappeler une loi votée en Russie en 2012, qui avait obligé une centaine d’ONG à se déclarer «agent de l’étranger» et forcé certaines d’entre elles à cesser leur activité.

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, à l'origine de la nouvelle loi.
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, à l'origine de la nouvelle loi. REUTERS/Eric Vidal
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Les ONG qui reçoivent des dons de l’étranger de plus de 23 000 euros par an devront bientôt s’enregistrer auprès d’un tribunal. Elles devront imprimer la mention « organisation financée de l’étranger » sur tous leurs documents, leurs communiqués de presse, leur site web, leurs publications. Elles seront aussi obligées de publier sur un site en ligne le détail exact des dons reçus de l’étranger, et les noms des donateurs.

A l’heure actuelle, les comptes des ONG sont déjà publics, car la loi actuelle est très stricte. Elles sont placées sous étroite surveillance, et on peut facilement consulter leurs comptes sur leur site internet. La loi leur demande donc de faire ce qu’elles font déjà.

Une loi inutile ?

Officiellement, le gouvernement souhaite plus de transparence pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Mais, curieusement, les organisations religieuses, sportives, les fondations publiques et les associations des minorités ethniques ne sont pas concernées par cette loi, même si elles reçoivent de l’argent d’une fondation étrangère.

De plus, des ONG fondées par le gouvernement ne participent pas à cet effort de transparence. Par exemple, le Forum pour l’union civique, une organisation fantôme qui organise de temps en temps une manifestation de soutien à Orban mais qui n’a pas vraiment de membres, vient de recevoir 1,5 million d’euros de la compagnie nationale d’électricité. Dans quel but ? Comment cet argent a-t-il été dépensé ? On l’ignore, car les comptes de cette association sont totalements opaques. Ces éléments démontrent bel et bien que l’objectif de transparence est un argument cousu de fil blanc.

Les cibles du projet de loi

Deux douzaines d’associations, partiellement financées par la fondation Open Society du milliardaire George Soros, seraient dans le collimateur de la loi. Certaines s’occupent par exemple des handicapés, mais la plupart sont des gardiennes de la démocratie, comme le comité Helsinki qui défend les droits des demandeurs d’asile. Ou encore l’association pour les libertés civiles qui défend les citoyens contre les abus de l’Etat.

Ces ONG ont mis en évidence la façon dont le gouvernement de Viktor Orban démolit l’Etat de droit : elles sont devenues un ennemi public. « Ce ne sont pas des ONG, ce sont des activistes politiques payés par l’étranger » a dit Viktor Orban qui n’hésite pas à parler d’un réseau mafieux appartenant à George Soros.

Cette loi peut donc être considérée comme une attaque politique contre les associations. Elle va sans doute dissuader les Hongrois de donner de l’argent ou de travailler pour ces ONG, car ceux-ci auront peur d’avoir des ennuis. C’est une stratégie de peur, du harcèlement que met en place Viktor Orban. Pour asphyxier la société civile et étouffer dans l’œuf une future opposition.

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