Accéder au contenu principal
Bonjour l'Europe

Les hôteliers espagnols face à l'arnaque à la gastro-entérite

Publié le :

En Espagne, alors que la saison estivale est sur le point de commencer, le secteur hôtelier est sur le pied de guerre. Il se prépare à déjouer une des arnaques les mieux rodées de ces dernières années, qui permet aux vacanciers britanniques de se faire rembourser l’intégralité de leur séjour en simulant une gastro-entérite.

Une plage barcelonaise, le 28 mai 2017.
Une plage barcelonaise, le 28 mai 2017. AFP/Pau Barrena
Publicité

C’est une épidémie qui s’est propagée dans tous les grands spots du tourisme espagnol et qui fait perdre beaucoup d’argent au secteur hôtelier. Les vacanciers britanniques, surtout des jeunes, portent plainte pour infection alimentaire contre l’hôtel qui les a hébergés en pension complète. L’hôtel, qui veut éviter les litiges juridiques à rallonge et coûteux, choisit de rembourser son client.

Sauf que cette nouvelle maladie est devenue un fléau ; à Benidorm, la « Mecque » du tourisme de la côte valencienne, qui accueille chaque année 6 millions de britanniques, soit la moitié de tous les touristes, les plaintes sont passées de 1000 en 2015 à 10 000 l’an dernier.

Une fraude bien rodée

Les cabinets d’avocats anglais seraient à l’origine de cette arnaque. Ils profitent d’un vide juridique dans la loi de protection du consommateur. Celle-ci permet aux clients d’hôtel en pension complète de porter plainte, même trois ans après leur séjour, contre un établissement pour une infection digestive. La seule preuve à montrer dans le meilleur des cas est un ticket de pharmacie prouvant que l’on a acheté un médicament contre la gastro, celui-ci est souvent fourni par le propre cabinet. Ces cabinets vautours comme les appellent les Espagnols sont très bien préparés. On voit des camionnettes qui circulent le long des plages pour informer les touristes de la procédure. Ils traquent aussi les jeunes vacanciers sans beaucoup de ressources qui publient leur photo sur leur Facebook.  

Les hôteliers espagnols à la recherche d’une solution

Les hôteliers aimeraient limiter la casse, car l’an dernier, les pertes ont été lourdes. Pour la région de Valence, on parle de 13 à 15 millions d’euros perdus en remboursement. Les îles Baléares auraient dû, elles, reverser 50 millions d’euros.

Côté mesures : les hôteliers espagnols ont bien sollicité auprès du gouvernement britannique une modification de la loi de protection des consommateurs, mais cela va prendre du temps. Ils espèrent convaincre les tours opérateurs de prendre en charge une partie des frais. En attendant, ils font avec les moyens du bord pour éviter les fraudeurs : surveillance accrue des mouvements des vacanciers, un document leur sera fourni à la fin du séjour pour garantir qu’ils n’ont pas été malades d’une infection intestinale. Enfin, les femmes de chambre sont chargées de détecter toute trace de possible infection : serviettes tachées de sang, reste de vomis ou consommation inhabituelle de papier toilette.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.