A la Une : Grande Bretagne, Theresa May, l’échec

AFP

Coup de chapeau au journal Le Figaro, le seul, en kiosque ce matin, à avoir su retarder son heure de bouclage pour publier, tard hier soir, un article prédisant, sur la foi d’un sondage réalisé à la sortie des urnes, l’échec de Theresa May, Premier ministre conservatrice qui a perdu la majorité absolue au Parlement britannique. « La sanction des urnes pour Theresa May », lance donc Le Figaro.

Mais il va de soi que, ce matin, les versions en ligne de la presse sont sur le pont de Londres. A commencer par celle du Figaro, qui souligne la « remontée remarquable » du Parti travailliste et de son chef Jeremy Corbyn. « Le leader très à gauche du Labour aura donc accompli un retour en force spectaculaire, admet Le Figaro. Il sera en mesure, non seulement de s'accrocher à son poste de chef de l'opposition - alors que de nombreux élus de son camp cherchent à lui faire la peau depuis longtemps - mais peut-être aussi à s'imposer comme faiseur de roi. »

« Elle a perdu, résume le site internet de Libération. Theresa May a perdu son pari et n’obtiendra pas le raz-de-marée espéré. Pire, elle a perdu la majorité absolue au Parlement. Pour elle, pour les conservateurs, c’est un désastre », estime Libé.

Elle a perdu ? Pas tout à fait, puisque, comme le note Le Parisien en ligne, les conservateurs « arrivent en tête » de ces élections législatives anticipées. Mais pour les Tories, c’est une victoire « au goût d’échec cinglant », admet ce quotidien, qui constate aussi que Jeremy Corbyn a appelé « au petit matin » à la démission de Theresa May.

Alors, « partira, partira pas ? », se demande Le Figaro, qui le prédit : chez les conservateurs, « très rapidement, les couteaux seront sortis ».

GB : le pari perdu de Theresa May

Dans la presse britannique, les titres-choc sont de sortie. Témoin celui du quotidien The Sun qui, tout à son habitude, n’y va pas de main morte. Jugez plutôt : « Theresa consternation », lance ce tabloïd, en jouant sur le patronyme de Theresa May et le mot « dismay » (consternation, donc).

Pour ce journal, Theresa May est « hung, drawn and slaughtered », autrement dit la voilà « bloquée, tirée et massacrée », rien que ça !

Plus mesuré, The Guardian admet que Theresa May se retrouve « sous le feu » alors que le blocage du Parlement se confirme.

La Une de la première édition du journal The Times était barrée de cette manchette : « May’s big gamble fails », autrement dit « le grand pari de May échoue ». Mais dans sa seconde édition, ce quotidien britannique titre sur « le cauchemar électoral de May », que The Times dépeint comme « humiliée ».

« Choc pour May alors que les sorties d’urnes dévoilent un Parlement sans majorité », corroborait la première du Daily Telegraph. Dans la suivante, ce quotidien londonien souligne que « le pari de de May s’est retourné contre elle ».

Au mot près, le Daily Mail et le Financial Times n’écrivent pas autre chose, et préviennent que « la Grande-Bretagne est sur le fil » pour le premier, et que les électeurs « lui refusent une majorité plus forte » pour le second.

Quant au Daily Mirror, il relève que Theresa May est « suspendue à un fil ».