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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: un scrutin à hauts risques pour Theresa May

Publié le :

AFP
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« Royaume-Uni : des législatives à quitte ou double pour Theresa May » : c’est le grand titre du Figaro. On vote en effet ce jeudi chez nos voisins britanniques et le résultat est loin d’être certain pour la Première ministre. « Au lendemain de Pâques, rappelle Le Figaro,Theresa May surprenait tout le monde en annonçant des législatives anticipées, deux ans seulement après les précédentes. Trônant sur la scène politique, forte d'une popularité au zénith, face à une opposition discréditée, elle pensait pouvoir renforcer à bon compte sa courte majorité à la Chambre des communes. Les conservateurs y détenaient 330 des 650 sièges, cinq de plus que la majorité absolue. Les sondages leur donnaient alors plus de 45 % d'intentions de vote, contre 25 % - au mieux - au Parti travailliste dirigé par l'impopulaire Jeremy Corbyn. La tentation était donc grande de s'assurer la tranquillité jusqu'en 2022. » Patatras… « Au terme de sept semaines de campagne, l'écart entre les deux principaux partis s'est réduit à entre un et onze points, selon les instituts de sondage qui peinent à s'accorder sur leurs projections. Le plus pessimiste pour les conservateurs, YouGov, prédit la perte de leur majorité, avec seulement 302 sièges. Loin des quelque 400 rêvés il y a moins de deux mois. »

Commentaire du Figaro : « À l’aube de ce combat électoral anticipé, la victoire semblait pourtant belle et facile. L’idée de manœuvre était brillante. Theresa May pensait vitrifier un Parti travailliste exsangue et porté par un dirigeant fossilisé. Ainsi, elle renforcerait sa main pour piloter le Brexit. Las, l’excès de confiance et une campagne calamiteuse sur les thèmes 'intérieurs' ont freiné la charge glorieuse. Ces semaines folles, obscurcies par les drames de Londres et de Manchester, ont fait redescendre sur terre Theresa May. En voulant avoir les coudées franches, elle pourrait s’être lié les mains. »

Brouillard électoral

« Où allons-nous ? Telle est la question que semblent se poser les Britanniques, constate La Croix. Le Brexit n’est pas remis en cause. Mais comment en tirer le meilleur parti ? Le Royaume-Uni donne le sentiment d’être désorienté. Et son unité est mise en doute. Les Écossais mais aussi les Irlandais du Nord veulent défendre leurs propres intérêts. Et à Bruxelles, on redoute un résultat confus qui rendrait encore plus incertaines les négociations de séparation. »

« Brouillard électoral au Royaume-Uni », renchérit Ouest France en première page. « C’est un royaume profondément désorienté qui va voter aujourd’hui. Dans un pays meurtri par trois attaques terroristes successives, aucune personnalité politique n’incarne une position de force. » Alors, « Theresa May a opté pour un Brexit dur, rappelle Ouest France. Sortie du marché unique, sortie de l’union douanière. Une large victoire annoncerait des semaines de gros temps sur la Manche. Un demi-revers ou un franc camouflet redonnerait une marge aux tenants d’un compromis plus souple. Beaucoup l’espèrent, mais c’est aux Britanniques de trancher, conclut le quotidien du Grand Ouest. Avec un sentiment de solitude assez inédit. »

En France, c’est joué d’avance…

En France, c’est tout le contraire… On s’apprête à voter, dimanche, pour les législatives et les jeux semblent déjà faits…

« À quatre jours du premier tour des législatives, c’est à se demander si cette élection a encore une raison d’être, pointe Le Courrier Picard. Le bruit médiatique et les derniers sondages semblent indiquer en effet que tout est déjà joué. (…) Cet état de grâce tourne même à la 'Macronmania' - comme ironise L’Express cette semaine (après avoir largement participé à la création du phénomène). Et l’euphorie ambiante ne semble pas devoir être gâchée par les couacs de ces derniers jours. »

« Une vague En Marche est annoncée, s’exclame L'Est Républicain. Le mouvement tablerait sur près de 400 élus (pour 577 circonscriptions). Tout simplement inimaginable, il y a peu. Ce qui, s'ajoutant à la loi du contre le cumul des mandats et la fatigue de nombre de députés, promet un renouvellement jamais vu sous la Ve République. »

Attention toutefois, préviennent Les Echos, « au fond, la majorité pléthorique et monocolore qui pourrait émerger le 18 juin n’est pas si confortable qu’il pourrait y paraître pour Emmanuel Macron. Sur quels piliers de l’Assemblée s’appuyer pour les postes clefs si le dégagisme des sortants s’amplifie ? Comment 'allier' nouveauté et sérieux si les 'société civile' se retrouvent seuls en place ? Comment discipliner des vainqueurs par KO ? En marche n’a-t-il pas eu la main trop lourde dans ses investitures ? Qui eût cru il y a un mois, concluent Les Echos, que les proches de Macron s’arracheraient les cheveux sur ce type de questions ! »

Détricotage ?

Enfin, les premières mesures à propos dans l’Education nationale… Le nouveau ministre Jean-Michel Blanquer dévoile dans Le Parisien ce matin les nouvelles pistes pour lutter contre l’échec scolaire. « Les rythmes scolaires ? Un projet de décret éclate le cadre national pour laisser œuvrer des 'consensus locaux', explique Jean-Michel Blanquer. Même méthode pour la réforme du collège : les établissements pourront en adapter l’esprit et la lettre, dans le cadre d’une relative autonomie de fonctionnement. Un autre dossier va passer au 'tamis du pragmatisme' revendiqué par cet ancien haut fonctionnaire : celui du redoublement. Sans annoncer pour l’heure de changement des textes, le ministre assume une 'inflexion importante' sur ce sujet, en rouvrant la porte à l’idée de refaire une année pour mieux réussir sa scolarité. Le principe va à rebours de la politique de sa prédécesseure socialiste, Najat Vallaud-Belkacem. »

Bref, commente Le Parisien, « le mammouth va se faire secouer… »

Libération n’est pas d’accord avec ces premières inflexions du nouveau ministre… « En s’attaquant d’emblée, ce jeudi, aux réformes des rythmes scolaires et du collège, l’exécutif confirme son intention d’autonomiser les établissements. Un choix, estime le journal, que nulle évaluation des dispositifs précédents n’est venu étayer et qui anéantit toute idée de stabilité. (…) En matière de politique publique, il y a une recette imparable pour faire du surplace, déplore encore Libération : défaire méthodiquement ce qui a été fait. »

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