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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: le big bang

Publié le :

AFP
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Le big bang : c’est ainsi que les journaux qualifient ce matin le projet de refonte du code du travail.

« Audace, rapidité : il y a du dynamiteur chez Emmanuel Macron, s’exclame Ouest France. Le Président l’avait promis, le premier grand chantier de ce quinquennat s’attaquera bien au Code du travail. Une réforme qui s’annonce comme un véritable big-bang. »

Pour autant, poursuit Ouest France, « le gouvernement joue la carte de la concertation. Et parie sur 'l’intelligence collective' pour reprendre l’expression de Muriel Pénicaud, la ministre du Travail. Les leçons de la loi El Khomry ont été retenues. Les syndicats et les parlementaires auront leur mot à dire. Les ordonnances ne seront ni un diktat ni un passage en force. Même si elles s’inscrivent dans un calendrier serré. Tout devrait être bouclé avant la fin du mois de septembre. Une façon d’éviter une guerre de tranchée parlementaire. »

Le Figaro embraye : « Macron lance le big bang social du quinquennat », titre le quotidien de droite. « Plus que tout, flotte aujourd’hui dans l’air un sentiment nouveau, se félicite Le Figaro : les Français seraient-ils décidés à en finir avec l’immobilisme mortifère qui accélère le déclassement de leur pays ? Ignorant le chiffon rouge de la 'casse sociale' agité par la gauche et l’extrême droite, ils s’apprêtent, si l’on en croit les sondages, à faire entrer en masse La République en marche à l’Assemblée. La CGT et ses gros bras ont beau être capables de tout, il sera alors difficile de contester dans la rue ce qui a été validé par les urnes. »

Totale flexibilité !

Non, tonne Libération : big bang certes, mais « big bang libéral » ! Attention, prévient le journal, le gouvernement s’apprêterait à prendre « des options bien plus radicales » que celles présentées hier aux syndicats. Libération qui s’appuie sur un document du ministère du Travail. Un document qui « montre une intention claire, affirme le journal : réformer sur des points essentiels le code du travail pour introduire une flexibilité jusque-là inconnue en France. Il ne décrit pas forcément les mesures qui seront finalement retenues. Mais il démontre un état d’esprit et une volonté. Celle de faire droit aux revendications patronales les plus aiguës en matière de négociation et de licenciement. Ainsi, précise Libération, pourraient être prévus en amont, dans le contrat de travail, les critères de licenciement, qui ne seraient plus encadrés directement par la loi. Ainsi pourraient être changé le montant des indemnités légales en cas de rupture de contrat, la durée du préavis ou encore les modalités de la période d’essai. Ainsi pourraient être modifié, par négociation dans l’entreprise, le régime des CDD qui serait libéralisé bien au-delà des règles actuelles. Un big bang libéral au cœur du code du travail… »

Une inquiétude relayée par L’Humanité qui n’a guère été convaincue par les explications hier du Premier ministre Edouard Philippe : « s’il a accepté de prolonger les consultations des syndicats durant tout l’été, il n’a donné aucune précision ni assurance concernant la facilitation du droit de licenciement, l’établissement des minimums salariaux au niveau de l’entreprise, de même que la santé et la sécurité au travail (…) En revanche, il a confirmé les menaces sur les retraites et leur financement, la mise en cause des règles d’indemnisation du chômage. »

En fait, résume La Charente Libre, dans ce projet de refonte du code du travail, « il y a assez de flou pour cacher les loups mais la main reste ferme (…). Aux manifestations dans la rue en 2016, répond le suffrage universel en 2017. Qui peut contester la légitimité du nouveau pouvoir à mettre en application le programme sur lequel il s’est fait élire ? »

L’onction des urnes

En effet, pour faire avaler ce que certains qualifient de potion libérale amère, le gouvernement compte bien s’appuyer sur les urnes et sur sa large victoire programmée aux législatives.

Eh oui, analysent Les Echos, « pour faire passer sa réforme, le nouvel exécutif veut l’onction des urnes. Pour éviter qu’elle ne lui fasse perdre des sièges, il sait qu’il doit rassurer. Faire (satisfaire à droite) sans défaire (rassurer à gauche), il cherche le bon curseur. Cette recherche lui permet au passage d’inscrire la future réforme dans une 'vision', qui avait cruellement fait défaut au moment de la loi El-Khomri. Il s’agit non pas de casser le modèle social mais de le moderniser, explique le gouvernement. Il s’agit non pas de répondre à une revendication patronale, mais d’inscrire le code du travail dans un chemin de réformes marquées du sceau de la 'modernisation' et de la 'justice' : formation, assurance chômage, retraites. L’ambition qui la sous-tend a de quoi faire autant rêver les Français que la disparition en cours des partis traditionnels. »

En fait, concluent Les Echos, « à partir de maintenant, Emmanuel Macron déclenche ou non un cercle qui sera vertueux pour sa réforme. Plus sa majorité politique sera large à l’Assemblée, et plus il sera difficile pour les organisations syndicales de s’opposer à lui. C’est donc maintenant que l’essentiel se joue. Maintenant qu’il faut 'et' enthousiasmer 'et' rassurer. Il sera bien temps ensuite de voir si ce ne sont que des mots. »

Finalement, complète La Croix, « en présentant son projet à cinq jours du premier tour des législatives, le gouvernement envoie un signal fort à l’électorat. Il cherche à capitaliser sur le puissant désir de réformes perceptible chez une majorité de Français. Mais il ne devra pas perdre de vue les craintes que suscitent les perspectives d’une flexibilité accrue de l’emploi, prévient le quotidien catholique. Les sujets relatifs à la réforme de l’assurance-chômage et de la formation professionnelle sont renvoyés à une seconde étape. Ils sont pourtant déterminants pour apporter un sentiment de sécurité à de nombreux salariés. »

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