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Revue de presse Afrique

A la Une : la contestation dans le Rif marocain

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© AFP/Pius Utomi Ekpei
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Au Maroc, Nasser Zefzafi, le leader du mouvement de protestation qui secoue la région du Rif, a été arrêté hier matin au terme d'une cavale qui aura duré trois jours. Vendredi dernier, le charismatique tribun du mouvement Hirak (la « mouvance » en arabe) s’était attiré les foudres des autorités en interrompant un prêche de la grande prière dans une mosquée d’Al Hoceïma, chef-lieu de la région du Rif, d’où est partie la contestation il y a six mois.

Le site internet du magazine marocain Tel Quel revient sur ces trois jours où tout s’est emballé. « Ce prêche dénoncé par Nasser Zefzafi avait été distribué par le ministère des Affaires islamiques aux 80 imams menant la prière du vendredi à Al Hoceïma. Un prêche qui critiquait le mouvement social mené par Zefzafi. »

S’en sont suives des manifestations des partisans du leader de Hirak, puis des affrontements avec la police, et au final une vingtaine d’arrestations. Le mouvement de contestation a ensuite gagné d’autres villes de la région. Puis, avant-hier, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du Maroc, dont Casablanca, Rabat, Tanger, Agadir, Nador ou encore Errachidia.

« C’est au lendemain de ces manifestations à l’échelle nationale que Nasser Zefzafi a donc été interpellé par les autorités. Selon le site d’information Hespress, relate encore Tel Quel, le leader du Hirak d’Al Hoceïma s’est rendu aux autorités, suivant les conseils de certains de ses proches. Reste désormais à savoir si le mouvement, dont les principales figures ont été interpellées, poursuivra ses manifestations. »

Balloté ?

Dans sa dernière livraison, l’hebdomadaire Maroc Hebdo revenait sur ce mouvement de contestation dans le Rif. « La contestation sociale s’installe depuis des mois à Al Hoceïma. Sociale seulement ? A voir. Elle déborde en effet et embrasse toute une série de volets, économique bien sûr, politique, sécuritaire, avec même un prolongement régional et international. Jusqu’à quand ? Que faire ? Quelle politique publique reformater et mettre en œuvre ? Pour l’heure, force est de faire ce constat, pointe Maroc Hebdo : le gouvernement paraît désemparé. Comme s’il ne savait pas très bien par quoi commencer. Comme s’il était balloté par les événements. »

Sécession ?

La presse algérienne, elle, ne prend pas de gants. « Le Rif au bord de la sécession », s’exclame Algérie Focus. « La protestation est devenue quasi quotidienne depuis la mort, fin octobre 2016, de Mouhcine Fikri, ce vendeur de poissons broyé par une benne à ordures. Le mouvement de protestation qui revêtait, au début, un caractère socio-économique tend peu à peu à devenir politique. »

« Quand le volcan gronde », lance L’Expression. « La vague qui monte est prise très au sérieux par le gouvernement marocain dès lors que d’autres villes (…) menacent de rejoindre la contestation motivée par le chômage endémique et l’absence criarde d'infrastructures. Il est vrai que cette donne n’est pas spécifique au Rif puisque d’autres régions du Maroc souffrent des mêmes maux socio-économiques, le chômage des jeunes ayant atteint des niveaux inégalés. En témoignent les constats affligeants d’un grand nombre d’associations des droits de l'homme qui n’ont cessé de donner l’alarme mais en vain. »

Tact…

Dans la presse ouest-africaine, on s’alarme également… « Maroc : du rififi au rif », titre L’Observateur Paalga au Burkina. « Il ne suffit pas d’arrêter Nasser Zefzafi, le leader de ce mouvement citoyen Hirak, pour éteindre l’incendie qui pourrait se propager très rapidement si on n’y prend garde. (…) Le roi Mohammed VI aurait tort de prendre à la légère ces alertes à répétition. »

En effet, renchérit Aujourd’hui, toujours à Ouaga, « Mohamed VI qui a pu manœuvrer, pour éviter à son royaume les turbulences de la révolution voisine qui a décoiffé Ben Ali qu’on a aggloméré en révolution de Jasmin, Mohammed VI sait qu’il doit gérer avec tact cette saute d’humeur berbère. En effet, on ne comprendrait pas que celui qui est qualifié de " roi des pauvres " ne puisse pas comprendre l’état d’esprit des populations du Rif pour essayer de résoudre leurs problèmes. »

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