Accéder au contenu principal
Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: l’enquête sur l’attentat de Manchester

Publié le :

Kiosque à journaux.
Kiosque à journaux.
Publicité

Une enquête qui progresse vite. Libération fait le point ce matin sur le kamikaze, Salman Abedi, 22 ans, d’origine libyenne : « sur les photos, Salman Abedi ressemble à un adolescent mal dégrossi, dégingandé, début de moustache et oreilles un peu décollées. Il fait 15 ou 16 ans. Lundi soir, au moment de faire détonner ses explosifs, il en avait 22. C’était encore un jeune homme, d’un âge proche de celui de beaucoup de ses victimes. Heure après heure, une image, encore brouillée, se dessine. Celle d’un garçon un peu instable, coléreux et très influençable. Une cible parfaite pour un réseau terroriste. Et c’est vers cette piste que penche la police britannique, qui a ainsi indiqué enquêter sur un “réseau” et non un acte solitaire. » En effet, poursuit Libération, « le profil de Salman Abedi ne permet pas d’imaginer qu’il ait pu, seul, fabriquer une bombe “aussi grosse et sophistiquée”, utilisant des matériaux “difficiles à obtenir au Royaume-Uni”, a indiqué un officiel américain, citant des sources de la sécurité britannique. »

« La semaine dernière, Salman Abedi était rentré de trois semaines en Libye, complète Le Parisien. Il avait pris le train de Londres à Manchester, où un complice lui a remis une valise. La police anglaise est formelle : Salman Abedi, qui avait ses papiers d’identité sur lui au moment de l’attentat, n’a pas agi seul. Pour les enquêteurs, il fait partie d’une cellule terroriste organisée, composée notamment d’un expert en explosifs qui pourrait être l’homme qui a concocté la bombe qui a tué tous ces innocents lundi soir. »

Cohésion européenne

Encore une fois, « comment prévenir ? », s’interroge Le Monde. « Toute l’Europe est concernée, la France en sait quelque chose. Contrairement aux balivernes racontées par les partisans du Brexit au printemps dernier, ce n’est pas l’immigration intraeuropéenne, celle de l’espace sans frontières de Schengen (dont la Grande-Bretagne n’a jamais fait partie), qui est responsable, affirme le quotidien du soir ; pas plus que celle venue de la Syrie ou de l’Irak en guerre ; encore moins les “hordes” de Turquie fantasmées par l’irresponsable brexiter Boris Johnson. » Non, « Manchester, Londres, Paris, Berlin, Stockholm : la tragédie est commune, pointe Le Monde. Elle est celle de la radicalisation d’une minorité de jeunes musulmans nés en Europe et qui, “cerveaux pervertis et dérangés”, basculent dans le terrorisme. Elle est celle de la perméabilité de ce milieu à la rhétorique islamiste venue d’Arabie saoudite ou du Pakistan. La chute des places fortes de l’EI, en Syrie comme en Irak, ne changera pas fondamentalement cette question, qu’il vaut mieux aborder ensemble que séparément. »

Plus d’efficacité !

En France, « plusieurs mesures viennent d’être décidées ce mercredi, pointe Le Figaro. La plupart de bon sens, estime le journal. Comme l’adoption prochaine d’un texte permettant d’inscrire certaines dispositions de l’état d’urgence - en usage depuis dix-huit mois - dans le droit commun. Emmanuel Macron veut également installer un état-major anti-Daech à l’Élysée, opérationnel jour et nuit. Il facilitera, selon lui, la bonne coordination des services de renseignements. La lutte antiterroriste est, certes, beaucoup affaire de communication pour rassurer la population. Mais celle-ci ne doit pas faire perdre de vue l’objectif premier, affirme Le Figaro : mettre hors d’état de tuer les candidats au jihad. »

Et pour ce faire, estime le quotidien de droite, il faut que le système judiciaire soit plus efficace… « De Mohamed Merah à Karim Cheurfi, l’assassin du policier des Champs-Élysées, ils affichent un même passé de délinquant, plusieurs fois condamnés lourdement. Mais tous aussi ont “profité” d’un suivi judiciaire défaillant ou d’un système inadapté de remises de peine. Pendant la campagne, Emmanuel Macron a plaidé la tolérance zéro et la pleine exécution des sanctions pénales. Ni l’une ni l’autre n’exige de nouvelle loi. Il a donc désormais les moyens d’appliquer sa politique. À lui, conclut Le Figaro, d’opter pour l’efficacité. »

Par ailleurs, pointe Le Télégramme, « le sommet de l’Otan qui s’ouvre ce jeudi à Bruxelles, va permettre au nouveau Président français de rencontrer Donald Trump. L’occasion pour Emmanuel Macron de préciser sa doctrine en matière de lutte antiterroriste et notamment sa conception d’une “task force” à l’Élysée. » Et le quotidien breton de s’interroger : « cette nouvelle structure peut-elle s’avérer plus efficace, compte tenu des progrès déjà enregistrés ? Lesquels ont permis d’éviter de nombreux attentats. Par ailleurs, estime encore Le Télégramme, la prorogation de l’état d’urgence vise à sécuriser l’opinion alors qu’il vaudrait mieux judiciariser une lutte antiterroriste en voie de banalisation. »

Soupçon

Enfin, les révélations hier du Canard Enchaîné, sur une opération immobilière juteuse de la compagne de Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, ces révélations provoquent bien des commentaires ce matin.

« Rien d’illégal au demeurant, pointe Le Journal de la Haute Marne, mais un comportement qui met à mal la morale au moment même où son collègue de la Justice, François Bayrou fait le forcing pour lancer son projet de loi sur la moralisation de la vie politique. »

En effet, renchérit Le Midi Libre, « le plus gênant dans le dossier Ferrand, c’est qu’il intervient au moment où le gouvernement nous joue la petite musique de la République propre. Ce couac, qui pourrait mettre à mal la parole présidentielle et du même coup la prochaine loi sur la moralisation de la vie politique, pourrait se transformer en boulet. »

Pour La Nouvelle République du Centre-Ouest, « cet accroc est un coup dur bien réel. C’est également la preuve que les couteaux sont tirés de partout et que le moindre écart d’un ministre ou même d’un candidat de la République en marche sera mis à jour. A deux semaines du premier tour des législatives, c’est une véritable épine dans le pied d’Emmanuel Macron. »

Et Le Figaro de conclure : « l’affaire Ferrand n’en est peut-être pas une. Mais la crédibilité de la future loi Bayrou n’est pas une question accessoire. L’équipe Macron aura du mal à faire aboutir ce chantier si d’emblée plane une once de soupçon. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 05:30
  • 05:15
  • 05:33
  • 04:48
  • 05:12
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.