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Afrique économie

RCA: le retrait des forces ougandaises d’Obo va laisser un vide économique

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La force ougandaise UPDF en charge de la traque de la rébellion de la LRA dans l’Est de la Centrafrique est en train de se retirer. Ce retrait doit se terminer à la fin du mois de mai. Le départ des 1500 hommes en charge de la sécurité de la région vont laisser un grand vide, ce qui inquiète les habitants d’Obo notamment. Cette ville de 15 000 habitants environ était protégée depuis 2009 par les forces ougandaises. Ils s’inquiètent pour leur sécurité mais aussi pour la survie du commerce.

Des soldats de la force centrafricaine en mouvement lors de la cérémonie officielle de départ des UPDF, à Obo, le 18 mai 2017.
Des soldats de la force centrafricaine en mouvement lors de la cérémonie officielle de départ des UPDF, à Obo, le 18 mai 2017. ©Charlotte Cosset/RFI
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Les soldats ougandais plient bagage à Obo et les habitants de la ville s’inquiètent de ce départ. Ils ont toujours des difficultés à être autonomes, selon Siméon Mbolingbagbe, Principal du collège d’enseignement secondaire. « C’est vrai, on nous dit que la LRA a diminué. Nous en tant que civils, rien ne nous le prouve puisqu'on continue à entendre qu’ils attaquent le long des routes. Voyager c’est toujours difficile, aller à la chasse ou à la pêche pour les paysans, c’est toujours difficile ; parce qu’on trouve toujours de ces groupuscules-là dans la brousse là-bas. »

Vers la chute du commerce dans la zone


Habillée tout de rose, Augusta Imoueno s’occupe d’un bar à Obo. Jusqu’à présent les UPDF sécurisaient la route qui va en Ouganda. Elle s’inquiète pour la survie de son commerce. « Les Ougandais, ce sont mes meilleurs clients. Je dis ça par rapport à la route, parce que grâce aux Ougandais, je suis arrivée à Kampala. Mais aujourd’hui, quand ils vont quitter la route, on ne sait pas comment on va faire notre business. C’est notre souci maintenant. S’ils partent, avec quels véhicules va-t-on partir ? Les Américains ne transportent pas de marchandises, ils ne veulent pas. »  
Et quand on demande à Augusta Imoueno comment elle va faire après le retrait des soldats ougandais : « bon, on ne sait pas. On va rester comme ça et le business va s’arrêter. »

Crainte de la hausse des prix


Entre Obo et le camp des UPDF, des hommes refont la route. Ils piochent dans la terre rouge. Pour Steve Kaïmba, chargé de communication du consortium des députés de la région, ce retrait va certainement avoir des conséquences sur l’économie locale. « La présence des UPDF a contribué énormément pour l’équilibre de la toute petite économie dans le coin, parce qu'à un moment donné, ce sont ces véhicules-là qui transportaient les gens vers le Soudan du Sud pour approvisionner la ville en produits de première nécessité. Et leur présence assurait la protection des personnes et des biens. Alors avec ce retrait on se pose la question : comment on va se réapprovisionner ? Du coup, tous les prix sur le marché vont connaître une inflation. La population locale va effectivement connaître des difficultés pour s’approvisionner en produits de première nécessité, comme le savon, l’huile… un peu de tout quoi. »
Le ravitaillement d’Obo est difficile. La route menant à Bangui est en mauvais état et les attaques sur cet axe sont régulières.

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