Accéder au contenu principal
Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: fissures à droite

Publié le :

Kiosque à journaux.
Kiosque à journaux.
Publicité

« Prière de laisser les revolvers à l’entrée de la pièce !, s’exclame Le Parisien. Hier soir, raconte le journal, à l’occasion d’un bureau politique des Républicains sous très haute tension, les noms d’oiseaux ont fusé au premier étage du siège national du parti, rue de Vaugirard, à Paris. La raison ? La tribune signée la veille par une trentaine de personnalités LR et UDI pour accepter de “répondre à la main tendue” par Emmanuel Macron. Parmi elles, Nathalie Kosciusko-Morizet, Thierry Solère, Franck Riester ou encore Gérald Darmanin. Signe d’une fissure de plus en plus béante au sein du parti. »

« Après en avoir rêvé pendant cinq ans, la droite a enfin un premier ministre issu de ses rangs, pointe Le Monde. Sauf que cette nomination n’a fait sourire personne au siège du parti Les Républicains […]. En choisissant pour Matignon Edouard Philippe, un des héritiers d’Alain Juppé, Emmanuel Macron place la droite face à ce qu’elle redoute depuis longtemps, relève le quotidien du soir : une fracturation entre son aile modérée et son aile dure. »

Une fracturation inéluctable, à en croire Le Figaro : « au lendemain des législatives, il y a fort à parier qu’une partie de la droite aura rejoint le gouvernement ou la majorité d’Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe, affirme en effet le quotidien d’opposition (mais l’est-il encore ?). Et dans ce rapprochement entre des sensibilités de centre gauche et de centre droit, poursuit-il, il serait partiel de n’y voir que le pouvoir de séduction du nouveau chef de l’État. Pour se marier, il faut être deux. Et si une recomposition se profile, ce n’est pas uniquement parce que Macron la veut. Mais, affirme Le Figaro, parce que toute une partie de l’opposition sortante la voulait aussi fortement et, d’une certaine manière, l’a provoquée. »

Il n’en reste pas moins que Macron a finement joué, relève Les Echos. Il a répondu à un glissement de l’opinion : « que les responsables politiques travaillent ensemble et stoppent leurs guerres stériles, voilà ce qu’attendent les Français, écrit le quotidien économique. Qu’ils pensent davantage “à leur pays qu’à leur parti”. Dans la bouche d’Edouard Philippe au 20 heures de TF1, dans celle des Républicains prêts à prendre la “main tendue” ou de certains candidats PS qui veulent participer au quinquennat, la formule est en train de devenir l’élément de langage le mieux partagé. Il résonne dans l’opinion, comme résonne l’envie de tout changer. »

Transparence exigée !

Dans le même temps, on attend toujours le nouveau gouvernement. L’annonce a été retardée de 24 heures pour s’assurer de la probité des futurs ministres.

« Personne n’est obligé de croire sur parole le communiqué de la présidence de la République, relève La Croix. Ce “temps de vérification” de la situation fiscale des futurs ministres et des risques de conflit d’intérêts dans lesquels ils pourraient se retrouver est peut-être un alibi commode pour gagner un peu de temps dans la mise au point des nominations. Néanmoins, cette raison n’est pas anodine, estime La Croix, et témoigne d’un changement d’époque. Voir exploser des affaires comme celles qui ont concerné les ministres socialistes Jérôme Cahuzac et Thomas Thévenoud constitue un risque qu’aucun gouvernement ne peut plus prendre. »

« La transparence est devenue une exigence absolue en politique, et personne n’oserait s’en plaindre, renchérit L’Opinion. La reconquête de son statut par le personnel politique est à ce prix. »

« C’est donc aujourd’hui que l’on connaîtra les noms de ceux qui incarneront la nouvelle ère politique censée s’ouvrir avec l’avènement d’Emmanuel Macron, pointe Le Courrier Picard. C’est donc une France en haleine qui attend le président au tournant, pour jauger de sa capacité à mettre en adéquation ses promesses et ses actes. »

Un baby-sitter pour Trump ?

A la Une également des fissures encore, des fissures à la Maison-Blanche…
Donald Trump aurait livré des informations hautement confidentielles au chef de la diplomatie russe, lors d’un entretien. Selon la presse américaine, ces informations venaient d’Israël. Le milliardaire nie. Mais sa crédibilité se fissure donc une nouvelle fois.

Commentaire affligé de Libération : « les observateurs, journalistes, experts, politiques, adversaires écarquillent un peu plus les yeux devant chaque sortie du président américain. Jour après jour, on a découvert qu’il était mal préparé, inculte, non professionnel, menteur, etc. Voici qu’on apprend qu’il fait le malin […] qu’il dévoile des infos qui devraient rester confidentielles. […] Se comporter comme un kid capricieux et sensible à la flatterie est problématique quand la chambre d’enfant est le Bureau ovale. Si les informations publiées dans le Washington Post sont exactes, elles donnent deux indications importantes aux alliés et aux partenaires de Trump, pointe encore Libération. La première, c’est que donner des informations à la présidence américaine pose le risque que ces informations se retrouvent dans de mauvaises mains. La seconde, c’est qu’il est manifestement tout aussi facile de manipuler un enfant de 5 ans que le locataire de la Maison Blanche. »

« Mais où Trump s’arrêtera-t-il ? », s’interroge en écho Sud-Ouest. « Une semaine après le limogeage du patron du FBI, ce nouvel épisode de la “Russian connection” de l’équipe Trump renforce l’hypothèse d’une erreur de casting. […] Pour Trump, l’agenda international est d’une densité qui ne permet pas, ou plus, les à-peu-près. La visite hier à Washington du président turc, Recep Erdogan, est l’exemple type de ces situations délicates qui exigent du président qu’il agisse avec un professionnalisme sans faille. […] Même chose avec le voyage ultrapolitique qui va mener Trump de Riyad, au G7 de Sicile, en passant par Jérusalem, le Vatican et Bruxelles ? On va avoir là un condensé des difficultés pouvant se présenter à un président américain. Et on tremble, conclut Sud-Ouest, à l’idée de ce que celui-ci pourrait dire ou faire chez les Saoud, au mur des Lamentations, devant le pape François ou face aux alliés de l’Otan. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 05:09
  • 05:22
  • 05:30
  • 05:15
  • 05:33
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.