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Aujourd'hui l'économie

Chine: un forum à Pékin pour la nouvelle route de la soie

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La Chine organise ce week-end un forum international sur les nouvelles routes de la soie. Le président chinois Xi Jinping l'avait annoncé à Davos, il se tient ces dimanche et lundi à Pékin. Ce vaste projet commercial doit relier l'Asie et l'Europe, et nécessitera d'importantes infrastructures. C’est un enjeu important pour la Chine qui souhaite asseoir son influence au-delà de ses frontières. Le projet est en gestation depuis plusieurs années.

Les nouvelle routes de la soie, un projet qui tient à cœur à Xi Jinping.
Les nouvelle routes de la soie, un projet qui tient à cœur à Xi Jinping. REUTERS/Jason Lee
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Déjà en 2013, lors d’une tournée en Asie centrale, Xi Jinping avait évoqué à Astana au Kazakhstan son projet de ressusciter cette ancienne voie. Évoquant les caravanes de chameaux qui acheminaient de la soie, de la porcelaine, de la pierre de jade et des épices, de la Chine vers l’Europe. Au nom de 2 000 ans d’histoire commune, Pékin avait alors proposé à ses voisins du nord-ouest de nouveaux partenariats commerciaux.

Devenu l’apôtre du libre-échange, le président chinois entend s’engouffrer dans la brèche ouverte par le président américain. Adepte du protectionnisme, Donald Trump souhaite en finir avec le Traité Transpacifique, pourtant défendu par Barack Obama, afin de limiter l’appétit de la Chine en Asie. En abandonnant ce Traité, Donald Trump laisse la voie libre à Xi Jinping pour créer avec les pays de la région Asie-Pacifique une zone de libre-échange qui représente 60 % du commerce mondial.

Et aujourd’hui Xi Jinping voit plus grand. Le président chinois ambitionne d’ouvrir son pays au monde. La route de la soie version moderne est devenue un programme appelé OBOR, pour « One belt, one road » (« une ceinture, une route »). Il s’agit d’un vaste projet d’échanges commerciaux qui ambitionne de relier l’Asie, l’Europe et l’Afrique, grâce à des milliards d’investissements dans des infrastructures routières, ferroviaires et maritimes. En organisant ce forum international, Pékin entend réunir les grands dirigeants de la planète, 28 pays seront au rendez-vous.

Des accusations dont Pékin se défend

Si la presse chinoise annonce que 1 200 personnes ont répondu à l’appel, les grands de ce monde ne montrent guère d’enthousiasme. Certes des Premiers ministres européens feront le déplacement, comme le grec, le hongrois ou l’espagnol, mais hormis l'italien Paolo Gentiloni, aucun chef d’Etat européen n’est attendu. Inquiétude également pour les pays asiatiques voisins, ils redoutent une politique d’expansion de la Chine dans la région. Conviée tardivement, la Corée du Sud vient d’accepter l’invitation. Boudé par les dirigeants occidentaux, le projet ne séduit pas plus l’Inde et la Russie, qui voient d’un mauvais œil l’influence chinoise s’étendre en Asie centrale. Toutefois, le président russe Vladimir Poutine fera le déplacement.

Xi Jinping réfute que ce programme d’échanges commerciaux ait d’autres visées que celle de développer le commerce mondial et dément toute intention d’étendre ses intérêts économiques et son influence dans le monde. Pour le président chinois, cette nouvelle route de la soie profitera à tous les pays qui y participeront. Le projet promet une « coopération » avec un échange « gagnant-gagnant ». Mais personne n’est dupe : face à un marché intérieur en panne, le pays cherche de nouveaux marchés.

Cette opportunité serait l’occasion pour Pékin d’exporter ses surproductions de matières premières. La Chine est aussi la plus grande fabrique du monde, et ces accords commerciaux lui donneraient l’assurance de continuer à écouler ses marchandises. Et bien sûr cette route lui permettra aussi de s’approvisionner.

Pour nourrir ses ambitions, Pékin s’est doté d’un puissant outil financier : la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures. D’une capacité de 100 milliards de dollars, elle dispose d’un fonds de 40 milliards de dollars pour financer le programme OBOR. Par ailleurs la Banque de développement de Chine a prévu de débloquer près de 870 milliards de dollars d’investissements sur 900 projets.

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