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Bonjour l'Europe

L’armée allemande face à la violence et l'extrémisme dans ses rangs

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L’armée allemande avait l’habitude d’autres scandales. Des avions qui ne décollaient pas ou des fusils qui ne tiraient pas droit. Aujourd’hui, c’est peut-être une cellule terroriste d’extrême droite dans ses rangs qui défraient la chronique et suscite un large débat. Hier mardi, un second officier de la Bundeswehr a été arrêté. Quelle ampleur a cette affaire ? Plus largement, l’armée allemande a-t-elle un problème avec des éléments extrémistes et des violences en son sein ? Toutes ces affaires ont-elles des conséquences politiques ?

Des soldats allemands en Afghanistan: chaque déploiement de la Bundeswehr est soumis à un vote du Parlement.
Des soldats allemands en Afghanistan: chaque déploiement de la Bundeswehr est soumis à un vote du Parlement. ISAF/Ryan Tabios
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De notre correspondant à Berlin,

Un trio a désormais été identifié. On ignore si d’autres complices existent. Les deux soldats interpellés fin avril et mardi, ainsi qu’un jeune étudiant, auraient préparé des attentats contre des personnalités auxquelles ils reprochaient d’avoir été trop favorables à l’accueil de nombreux réfugiés depuis bientôt deux ans.

Sur leur liste figuraient le ministre de la Justice Heiko Maas ou l’ancien président de la République Joachim Gauck. Franco Albrecht s’était fait passé pour un demandeur d’asile syrien sans parler un mot d’arabe. S’il avait commis des actions violentes, celles-ci auraient été imputées aux migrants.

Il était couvert par Maximilian T., arrêté mardi, qui faisait en sorte que les absences de son complice à la caserne lorsqu’il jouait les faux réfugiés dans un foyer pour migrants passent inaperçues. Et le jeune étudiant stockait dans son appartement des munitions dérobées lors d’exercices de tir de la Bundeswehr.

Polémiques et scandales dans l'armée

Les sympathies de certaines recrues ne sont pas nouvelles. Il y a dix ans, une étude sur des recrues à l’université de la Bundeswehr montrait que 13 % d’entre eux cultivaient des idées à l’opposé des idéaux d’une armée allemande citoyenne soutenant les valeurs démocratiques créé dans les années 50 après la fin du Troisième Reich.

Des enquêtes montrent que la hiérarchie n’aurait pas toujours, dans une institution marquée par l’esprit de corps, enquêté avec célérité et pris les sanctions qui s’imposaient. Le mémoire de Franco Albrecht, lorsqu’il a séjourné à l’école militaire de Saint-Cyr en France, était un pamphlet d’extrême droite parlant du dangereux mélange des races et de la dissolution du peuple provoqué par les migrants. Sa carrière s’est pourtant poursuivie.

La Bundeswehr a aussi été frappé par des scandales autour de violences dans ses rangs, notamment sexuelles. Un criminologue connu doit enquêter sur des affaires souvent enterrées un peu vite par la hiérarchie.

Une ministre dans la tourmente

La ministre de la Défense Ursula von der Leyen est sous pression. Dans un premier temps, elle a choisi l’offensive et a critiqué ouvertement la Bundewehr. Des déclarations critiquées aussi bien par le syndicat interne que par la gauche, qui estiment que ses propos mettent en cause l’intégrité de l’ensemble de l’institution. La ministre avait ensuite convoqué de nombreux responsables de l’armée avant de s’excuser.

On lui reproche aussi de se défausser trop facilement, de ne pas prendre la responsabilité de l’affaire et de n’avoir pas pris les mesures nécessaires pour lutter contre ces phénomènes. Son audition ce mercredi devant la commission des Affaires étrangères du Parlement pourrait être houleuse.

Ursula von der Leyen, « la petite princesse des glaces » comme on l’a surnomme pas très positivement dans l’armée, est aussi un des espoirs de la CDU pour succéder un jour à Angela Merkel. Ces opposants ne sont surement pas mécontents de ses difficultés actuelles.

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