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Afrique économie

Afrique: des multinationales veulent instaurer leur mainmise sur l'agriculture

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Près de 15 ans après l’engagement fait à Maputo en 2003 d’allouer au moins 10 % du budget à l’agriculture, seuls 5 des 54 pays africains ont atteint cet objectif. Dans un rapport publié en janvier dernier, Grain, une ONG internationale, dénonce la volonté des grands groupes agro-industriels de prendre le contrôle de l’alimentation et de l’agriculture dans les pays du Sud, notamment sur le continent africain.

L’initiative Grow conduit à une grande dépendance des paysans vis-à-vis des multinationales.
L’initiative Grow conduit à une grande dépendance des paysans vis-à-vis des multinationales. Getty Images/Travel Ink
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Le rapport de Grain (cliquez ici pour lire le rapport, ndlr) s’inquiète de l’initiative « Grow », lancée en 2009 par le Forum économique mondial et des multinationales qui investissent dans l’agriculture sur le principe du partenariat public-privé. Cette initiative inquiète l’ONG Grain, explique son coordonnateur, Ange David Baimey. « C’est cette nouvelle vision de permettre au secteur privé de pouvoir exercer un rôle assez central au niveau de l’agriculture et on a des inquiétudes à ce niveau parce que cette implication des entreprises et globalement des multinationales a un impact effectivement au niveau des paysans en termes de disponibilité des terres, en termes de disponibilité des semences. C’est vraiment inquiétant. »

Vers la dépendance des paysans aux multinationales

Pour l’ONG Grain, l’initiative Grow conduit à une grande dépendance des paysans vis-à-vis des multinationales, qui leur imposent par exemple de nouvelles semences et surtout l’utilisation de nouveaux engrais avant même que leur efficacité ne soit prouvée. Ces entreprises privées, qui marginalisent les petits producteurs, bénéficient notamment des financements la BAD, l’institution panafricaine. C’est un comble, pour Ange David Baimey. « L’apport de cette institution-là au niveau du secteur agricole en Afrique reste minime. Notre inquiétude a été très grande lorsque nous étions à la COP 22 dernièrement au Maroc, où il était question de l’implication de cette institution au niveau de l’agriculture. Mais qu’est-ce que nous avons constaté ? C’est plutôt un appui qui va vers le secteur privé, vers l’industrie des engrais. »

Des financements vers des coopératives de producteurs

Mais il n’y a pas que l’industrie des engrais qui bénéficie des financements de la BAD… En Côte d’Ivoire, par exemple, la Fenascovici, la Fédération nationale des sociétés coopératives de vivriers, compte sur la Banque panafricaine pour financer une partie des 292 milliards de francs CFA, soit 445 millions d’euros, nécessaires au développement de la filière de la transformation des produits vivriers.

Selon Collette Lou Irié, la présidente de la Fenascovici, il y a plusieurs projets dont la réalisation doit commencer en 2017. « Au niveau des projets, nous avons les plateformes modernes qui vont être construites. On en a 19. Il y aura la transformation du manioc avec 9 usines, on a 8 usines de riz, 2 usines de transformation de tomates, une usine de maïs. Tous ces projets vont générer 500 000 emplois directs et indirects dans toute la Côte d’Ivoire. »

La Côte d’Ivoire est l’un des 12 pays africains qui participent à l’initiative Grow.

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