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Aujourd'hui l'économie

Accord entre la Grèce et ses créanciers

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La Grèce est parvenue dans la nuit du 1er au 2 mai à un accord avec ses créanciers, qui lui permet l'octroi d'une nouvelle tranche d'aide et, peut-être, l'ouverture de discussions sur l'allègement de sa dette.

La Grèce a déjà procédé à des coupes budgétaires importantes et baissé drastiquement ses dépenses publiques.
La Grèce a déjà procédé à des coupes budgétaires importantes et baissé drastiquement ses dépenses publiques. AFP/ANDREAS SOLARO
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Dans la continuité de l'accord de principe qui avait été trouvé le 7 avril dernier, les discussions entre la Grèce et ses créanciers, à savoir, la Commission européenne, l'Union européenne et le FMI, le Fonds monétaire international, ont abouti cette nuit à un accord préliminaire pour le versement d'une nouvelle tranche d'aide. Athènes va donc pouvoir rembourser une échéance de sa dette de 7 milliards d'euros en juillet. En 2015, la Grèce avait en effet bénéficié d'un plan de soutien de 86 milliards d'euros. Ce nouvel accord a donné lieu à des contreparties.

Le ministre grec des Finances Euclide Tsakalotos a dû donner des gages. En échange du déblocage de cette nouvelle tranche d'aide, l'accord prévoit une réduction des dépenses entre 2019 et 2020. Cela se traduira par une réforme du marché du travail, du secteur de l'énergie, mais aussi par une nouvelle hausse des impôts et une baisse des retraites proche de 9 %, la quatorzième en sept ans... Le ministre grec des Finances s'opposait à ce dernier point mais finalement il a cédé, ce qui a permis de poursuivre les discussions avec les créanciers. Le gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras s'est engagé à réduire les dépenses publiques de 2 % de son PIB, ce qui correspond à près de 3,7 milliards d'euros d'économie. Des décisions impopulaires, mais après des mois de blocage, Athènes n'avait pas d'autres choix que d'accéder aux exigences de l'Allemagne et du FMI qui sinon se seraient opposées au déblocage de ces fonds. 

Des contreparties

La Grèce a déjà procédé à des coupes budgétaires importantes et baissé drastiquement ses dépenses publiques, qui selon Elstat, l'agence grecque des statistiques, sont passées de 95 milliards 200 millions d'euros en 2015 à 86,1 milliards d'euros en 2016. De plus, le pays a engrangé des recettes grâce au tourisme et aux hausses d'impôts. Le résultat a été assez surprenant, puisqu'en 2016, la Grèce a dégagé un excédent budgétaire de 3,9 % du PIB, hors poids de la dette, un chiffre largement supérieur aux objectifs fixé par ses bailleurs. Mais cela reste insuffisant au regard de la dette abyssale du pays. 

Ce nouvel accord pourrait, selon Euclide Tsakalotos, ouvrir la voie à une réduction de la dette. Si les négociations autour de l'octroi de cette nouvelle aide ont pris tant de retard, elles auraient dû se conclure en décembre, c'est parce que l'allègement de la dette est un point de désaccord entre l'Allemagne et le FMI. L'institution considère que son poids, qui équivaut à 180 % du PIB, est insoutenable pour la Grèce, et qu’il faudra en passer par une restructuration, alors que l'Allemagne s'y oppose, refusant tout allègement.

En coulisse, le Premier ministre Alexis Tsipras a bataillé dur pour obtenir de ses créanciers la réduction de la dette grecque contre de nouvelles mesures d'austérité. Seul moyen de faire passer la pilule à la population qui a prévu une journée de grève générale le 17 mai.

 

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