Présidentielle en France: le sprint final est lancé, le décor est planté
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La dernière semaine de campagne démarre dans un climat toujours plus conflictuel entre les deux finalistes et leurs équipes. Le ralliement au FN de Nicolas Dupont-Aignan, les nouveaux soutiens à Emmanuel Macron, l’incertitude Mélenchon : le week-end a été particulièrement intense.
« Si Monsieur Macron est élu dimanche, le pays sera foutu ». Cette prévision sans appel est signée Nicolas Dupont-Aignan, désormais rallié à Marine le Pen qui lui a promis en cas de victoire le poste de Premier ministre. Et à ceux qui lui reprochent de faire cause commune avec un parti dont des cadres ou anciens cadres sont accusés d’alimenter des thèses négationnistes ou révisionnistes, il répond qu’il est « enfant de résistant », d’une famille « baignée dans le gaullisme humaniste », et souhaite « ouvrir une nouvelle page de notre Histoire ». Et Nicolas Dupont-Aignan de critiquer la personne Emmanuel Macron et de pointer son « comportement psychologique » qui aurait de quoi inquiéter pour le pays. Xavier Bertrand, un des ténors du parti Les Républicains, dénonce pour sa part des « petits arrangements » financiers et politiques. « Quand on voulait se proclamer comme le Général de Gaulle et qu’on finit comme Pierre Laval, c’est ça le destin de Nicolas Dupont-Aignan ? »
« Le vrai jugement politique »
Emmanuel Macron, toujours en tête dans les sondages, reçoit quant à lui de nouveaux soutiens comme celui de l’ancien ministre Jean-Louis Borloo qui se dit « terrorisé » quand il entend « des amis de la droite et du centre qui n’ont pas compris que le Front national » est leur adversaire « depuis le début », avec l’objectif de « liquider » la droite et le centre. Autre point d’interrogation, l’attitude de Jean-Luc Mélenchon qui se refuse toujours à soutenir ouvertement le candidat d’En Marche. Invité sur TF1 dimanche soir, le chef de la France insoumise considère que voter Le Pen serait « une terrible erreur » mais que le front républicain consiste à donner « des brevets de pompiers à des pyromanes ». Dans ces conditions, quel bulletin mettra-t-il dans l’urne dimanche prochain ? « Ça me regarde, je ne vous le dirai pas », répond-il à la journaliste. Ragaillardi par son score au premier tour de la présidentielle (« je ne peux pas être le même homme qu’avant »), Jean-Luc Mélenchon est déjà tourné vers les législatives du mois de juin, « le vrai jugement politique » lors duquel il va mener « lui-même la manœuvre » dans l’ambition de former une majorité parlementaire. Dans cette optique, il demande à Emmanuel Macron de faire « un geste » vers ses électeurs, comme l’abandon de la réforme du travail.
Qui est du peuple ?
Les deux candidats encore en lice n’ont donc plus que cinq jours pour convaincre avant la fin de la campagne officielle, se disant tous deux « impatients » d’en découdre lors du face-à-face télévisé du 3 mai. Interrogée sur la chaîne France 2, Marine Le Pen affirme que « le peuple a toujours raison », qu’elle « se sent du peuple » et qu’elle en fait partie. « C’est une convertie récente du peuple. Elle l’utilise. Elle s’en moque, au fond », lui répond son adversaire.
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