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Afrique économie

La Foire annuelle de Banjul sans Yahya Jammeh

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En Gambie, la Foire annuelle de Banjul se poursuit jusqu’au 28 avril, pour sa 11e édition. Des commerçants gambiens, mais aussi de la sous-région ont installé leurs stands au sein du stade de l’indépendance, dans la périphérie de la capitale. Il s’agit de la première édition de cet évènement commercial depuis le départ du dictateur Yahya Jammeh, un premier test pour voir comment vont les affaires dans cette période de transition.

A Banjul, chacun espère bien que ses affaires vont s’améliorer après la crise post-électorale de janvier.
A Banjul, chacun espère bien que ses affaires vont s’améliorer après la crise post-électorale de janvier. RFI/Claire Bargelès
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Il faut attendre la fin d’après-midi pour que les allées de la Foire de Banjul se remplissent, mais les commerçants ont plutôt le sourire. Chaussures, cosmétiques, nourriture … Fatoumata vend de tout. Et elle espère bien que ses affaires vont s’améliorer après la crise post-électorale de janvier.

« On a beaucoup perdu pendant cette période, car les gens n’achetaient plus. Parfois, on ne pouvait même pas ouvrir nos magasins, à cause de la crise politique, se souvient-elle. Donc, on a une perte à compenser. Je pense qu’avec ce nouveau gouvernement, le business va bien se porter en Gambie. Le président actuel était un businessman, donc il sait ce qu’on veut, il sait ce dont on a besoin. »

« Libre de vendre »

Même espoir pour Haddijatou qui propose des produits agricoles locaux. Car faire vivre son commerce du temps de Yahya Jammeh n’avait rien d’évident.

« Le commerce n’avait rien de libéral, la plupart des choses que le président produisait lui-même, on ne pouvait les vendre. Et si on voulait les importer ou les acheter localement, ensuite on ne pouvait pas les vendre parce qu’on ne pouvait pas rivaliser, puisqu’on devait payer des taxes, etc. C’est bien ce changement, car aujourd’hui on est libre de vendre, on ne se cache plus, on expose nos produits, et on attend plus de clients », dit Haddijatou, satisfaite.

Développer les affaires du pays

Des décisions arbitraires, des taxes injustifiées … Beatrice Mboge, de la Chambre de commerce et d’industrie gambienne, sait qu’il y a beaucoup de choses à améliorer pour développer les affaires du pays.

« Ce nouveau président a annoncé qu’il n’y aura plus de directives arbitraires, c’est déjà une bonne chose. Mais les trois points clés qui freinent les affaires, ce sont numéro 1 : les taxes prohibitives, donc les taxes doivent être réformées. Numéro 2, l’accès aux financements. Et numéro 3, la fourniture d’électricité, car on doit s’appuyer sur les générateurs, ce sont des coûts supplémentaires. », explique-t-elle.

Attirer les entrepreneurs étrangers

Mais il y en a aussi pour qui c’était mieux avant. Ce Sénégalais s’est installé en Gambie pour transformer des produits agricoles. Et l’amélioration des relations entre les deux pays, ça veut dire pour lui plus de compétition de la part de ses concurrents sénégalais …

« Avant, c’était mieux, parce qu’avec la fermeture des frontières, on vendait plus, regrette-t-il. Si les frontières sont fermées, comme nous nous sommes ici, nous travaillons ici, nous produisons ici… notre produit va très bien. Mais actuellement, avec cette situation, les ventes sont moindres. »

Mais qu’il le veuille ou non, le pays devrait maintenant attirer les entrepreneurs étrangers. Le président Adama Barrow a d’ailleurs reçu la semaine dernière des représentants maliens et sénégalais des Chambres de commerce.

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