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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une : Présidentielle, l’incertitude du lendemain

Publié le :

AFP
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De mémoire d’électeur, on n’avait jamais vu ça ! Comme s’en effare le journal Le Courrier Picard, si la plupart des Français ont fait leur choix, « 30% des électeurs n'auraient pas encore arrêté le leur! C'est colossal. Qu'une toute petite majorité de ces indécis penche pour l'un des favoris et ce dernier l'emportera ».

Etant rappelé qu’il y a bien des favoris que les règles du Conseil supérieur de l’audiovisuel nous enjoignent de ne pas citer à la veille du scrutin, étant également rappelé que « Les trois mousquetaires » du roman d’Alexandre Dumas sont en fait quatre (Athos, Portos et Aramis plus d’Artagnan), Le Courrier Picard, qui connaît ses classiques, souligne que « les écarts, d'institut en institut, restent dans la marge d'erreur qu'on accorde aux chiffres des préférés des sondages qui, comme Les Trois Mousquetaires, sont quatre. Rarement, l'issue d'un vote aura été aussi incertaine », soupire donc, manifestement à regret, ce quotidien régional.

Présidentielle : le défi terroriste

Sentiment partagé en effet par l’ensemble de la presse française, car le terrorisme a brusquement percuté la toute fin de campagne électorale. L'irruption tragique du terrorisme est évidemment le sujet de préoccupation majeur des journaux français ce matin. Comme le formule La Voix du Nord, « jeudi soir sur les Champs-Élysées, l'épine terroriste s'est une nouvelle fois enfoncée dans le cœur de la démocratie ». Une nouvelle fois parce que, « entre l'arrestation de deux djihadistes à Marseille, le procès de la cellule islamiste de Cannes - Torcy et cette fusillade sur les Champs à l'heure où les aspirants président étaient en direct sur France 2, c'est plus qu'il n'en fallait pour brouiller encore un peu plus un scrutin qui n'aura jamais été moins lisible », rappelle et remarque le journal Les Dernières Nouvelles d'Alsace.

« En conséquence, rehausse La République des Pyrénées, le retour du terrorisme islamiste (...) risque de bousculer l'ordre d'arrivée. L'incertitude est totale ».

En écho, Paris-Normandie confirme que « l'assassinat d'un policier a bouleversé la fin de cette drôle de campagne ».

Résultat, « alors que le terrorisme s'est tragiquement invité en fin de campagne, grand clerc serait celui qui pourrait dire vers quoi va pencher un électorat plombé par les indécis et tous ceux qui veulent bousculer le système », prévient La Montagne.

Face à ce défi, la presse française enjoint bien sûr les électeurs qui la lisent à aller voter. Et dans les éditoriaux, les formules-choc sont plus que jamais de sortie.
Témoin La Dépêche du Midi : « Pour échapper au diktat de Daech, au piège que nous tendent les tueurs, il n'est qu'une seule réponse : le vote massif du peuple français, et le refus obstiné du repli sur soi ».

Témoin L'Union/L'Ardennais : « Alors que l'hydre terroriste parie sur les peurs, il faut, par des actes forts, démontrer que la terreur ne passera pas », et l’on reconnaîtra ici la formule de la Pasionaria durant la Guerre d’Espagne, le fameux « No pasaran !» (autrement dit « ils ne passeront pas ») de Dolores Ibarruri, tout en rappelant qu’alors, « ils » sont bel et bien passés…

Présidentielle : l’impact du terrorisme dans les urnes

C’est un peu la question-tabou déjà posée hier : quel sera l’impact de cet attentat terroriste sur le vote de demain ? « Tout le monde se pose la question, admet L'Eclair des Pyrénées : ce regain d'inquiétude va-t-il modifier la physionomie du vote ? (...) Chacun y répondra à sa manière (...) Au moment de déposer son bulletin de se demander en son âme et conscience qui est le plus capable de porter la réponse de la France aux dangers qui la menacent », décode ce quotidien du midi de la France.

« L'attentat influencera-t-il le vote des Français ?, se demande également L'Alsace (…) Les indécis reverront-ils leur vote ? ».

A cette question, cruciale entre toutes, le quotidien La Presse de la Manche apporte sa réponse : « Le terrorisme, qu'on ne peut admettre, cherche à imposer sa volonté de nous diviser et de nous affaiblir. Probablement que cet objectif ne sera pas atteint », prédit ce journal du nord-ouest du pays.

Mais il est bien le seul ce matin à se risquer à une telle prévision. Plus prudents, ses confrères se bornent, une fois encore, à encourager les électeurs à se rendre en masse dans les isoloirs.

Ainsi Libération estime que « c’est en portant haut les valeurs démocratiques qui réunissent les Français qu'on gagnera la bataille politique contre l'islamisme. Et quelle meilleure occasion que la principale élection de la vie politique ? La France doit montrer que le processus électoral n'est en rien freiné par ces attaques insensées. (…) Voter, c'est se battre », lance Libé.

Premier quotidien français par l’importance de son tirage, Ouest-France n’écrit pas autre chose. « C'est la division entre nous que veulent créer nos adversaires. Le seul moyen de leur barrer la route, c'est d'être forts, vigilants, unis, fraternels », prêche ce journal du grand-ouest de la France.

« Voter est un droit, enchérit Le Journal de la Haute-Marne, et il prend ici valeur de devoir. Ne serait-ce que pour porter haut, encore et toujours, cette liberté que certains voudraient nous enlever ».

Attentat des Champs-Elysées : victime et bourreau

La presse rend aussi hommage au policier victime de l’attentat des Champs-Elysées et évoque son assassin. « À 37 ans, Xavier Jugele présentait le profil d'un flic atypique, souligne Le Républicain Lorrain. Militant LGBT, pacsé avec son compagnon... Aux antipodes des caricatures brossées avec paresse ».
« C'était un policier de ce siècle, jeune, moderne, engagé dans les combats sociétaux d'aujourd'hui avec détermination et simplicité », soupire La Nouvelle République du Centre-Ouest

De son côté, L'Est Républicain évoque le « profil psychiatrique du tireur (…). Depuis 2001, ce délinquant ne pense qu'à se venger de la police (..) La DGSI l'a mis dans ses radars sans pour autant considérer qu'il était djihadiste et radicalisé ».

Attentat des Champs-Elysées : Cazeneuve sort de sa réserve

Polémique en France. Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a, hier, accusé deux candidats de vouloir instrumentaliser l’attentat. Alors, si le journal Le Télégramme maintient que « l'impact d'un tel événement sur les scores de dimanche est difficile à mesurer », ce quotidien de l’extrême-ouest du pays estime qu’en « accusant (ces deux candidats) de créer la division, le Premier ministre a pris le risque de faire enfler la polémique ».

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