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Bonjour l'Europe

De l'eau potable radioactive à Haskovo

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Ça se passe en Bulgarie. De l'uranium a été retrouvé dans les réservoirs et dans les sources d'eau de la ville d'Haskovo, à 200 km au sud-est de Sofia. Le parquet s'est emparé du dossier, des fonctionnaires ont peut-être dissimulé la contamination. Les détails de Damian Vodénitcharov à Sofia.

Le centre ville d'Haskovo en Bulgarie.
Le centre ville d'Haskovo en Bulgarie. Ribo/wikimedia.org
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D'abord, est-ce que les habitants sont en danger ?

En ce moment, la consommation d'eau est complètement interdite dans la ville d'Haskovo et pour ses 75 000 habitants. L'alimentation de certains réservoirs a été coupée puisque des tests sont encore en cours. Ce qu'on sait, c'est que les niveaux d'uranium soit trois fois supérieurs à la normale et que des rayons alpha ont été détectés. Alors ce sont les rayons radioactifs les moins dangereux, ou du moins les moins pénétrants. Le plus inquiétant, c'est pourtant la réactions des institutions chargées du contrôle de la qualités des eaux, ainsi que de la mairie. Tout semble indiquer que cette contamination était connue de tous depuis des moins, peut-être même des années, mais personne n'a pris la moindre mesure de prévention. Des examens de laboratoire auraient révélé des concentrations en uranium 13 fois supérieures à la normale en octobre et novembre 2016, mais encore une fois personne n'a réagi. Le parquet d'Haskovo a donc ouvert une enquête contre les institutions responsables, et il y en a beaucoup. Au niveau national, les eaux seront inspectées aussi.

Une réaction tardive des institutions... quel est la réaction des responsables ?

Une réaction très tardive même, puisque les premières indications de contamination radioactive pourraient remonter à 2013. Pourtant personne ne semble trop inquiet par l'enquête du parquet, surtout que la responsabilité est partagée entre une demi-douzaine d'institutions et trois ministères. D'un côté, il y a le contrôle technique, d'un autre il y a les agences de l'environnement, le concessionnaire de l'alimentation en eau, et puis les organes de santé publique pour déterminer le risque pour la population. Depuis 2013, il y a eu trois gouvernements élus et trois gouvernements intérimaires, ce qui dilue encore plus la responsabilité. D'ailleurs, le ministre intérimaire de la Santé publique a déclaré qu'il n'y avait aucun risque pour la population locale, puisque la concentration d'uranium n'était que trois fois supérieures à la normale. Ce qui selon lui est donc acceptable.

Et d'où vient cet uranium alors, et est-ce qu'on peut arrêter ou limiter cette contamination ?

La source de la contamination n'est pas encore déterminée avec certitude, ça pourrait bien être une source naturelle. Mais une mine d'uranium était en exploitation près des réservoirs d'eau irradiés. Les premiers gisements datent de 1938, avant même l'instauration d'un régime communiste en Bulgarie. Près de 50 gisements d'uranium étaient en exploitation. Deux raffineries, situées près de Sofia, étaient chargées de la purification des concentrés d'uranium avant que la matière fissile ne soit exportée vers l'URSS. C'est en 1992 que les dernières mines sont fermées puisqu'elles ne sont plus rentables. Beaucoup d'entre elles sont mal scellées, parfois les terrains ne sont pas traités pour éviter la contamination des sols ou des eaux. Des galeries ont également été vandalisées, mais pas refermées. De temps en temps, il y a des cas de contamination comme celui d'Haskovo. Une école près de Sofia avait un fond radioactif élevée en 2011, une plage avait été fermée en 2010 pour la présence d'uranium.

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