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Chronique des matières premières

Le blé français craint de perdre son précarré africain

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Face au manque de disponibilité du blé français, cette année, l'Afrique de l'Ouest s'est tournée massivement vers le blé russe. Un véritable précédent.

Un champ de blé dans la vallée de la Loire en France.
Un champ de blé dans la vallée de la Loire en France. Getty Images
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Le blé français va-t-il perdre son précarré africain, au profit du blé russe ? L'Afrique de l'Ouest était jusqu'à présent un marché captif pour le blé français : jusqu'à 90% du blé ouest-africain provenait de l'Hexagone. Les relations commerciales étaient anciennes et la qualité du blé français correspondait au type de pain consommé en Côte d'Ivoire, au Sénégal ou Mali. Mais la France a subi la pire récolte en trente ans, gâchée par la météo l'an dernier, elle n'avait pas les quantités ni la qualité panifiable requise ou alors à un prix trop élevé, étant donné la rareté du blé en France.

L'Afrique de l'Ouest a donc fait ses emplettes ailleurs, en Argentine, au Canada, en Allemagne, mais surtout en Russie et en Ukraine : la Côte d'Ivoire qui avait importé 500 000 tonnes de blé français l'an dernier, a importé plus de 100 000 tonnes de blé russe cette année, le Sénégal en a acheté 300 000 tonnes, plus 50 000 tonnes de blé ukrainien, au total presque autant que ses achats de blé français de l'an dernier.
Le blé de la mer Noire a mis un pied dans la porte en Afrique de l'Ouest -résume-t-on chez InVivo, le premier groupe coopératif agricole français.

Le blé russe est peut-être plus long à travailler, parce que plus sec. Mais en opérant des mélanges, les meuniers et les boulangers africains ont découvert qu'à ce prix-là, on pouvait faire du pain à la française avec du blé russe !

Les débouchés français ne sont pas détruits pour autant, la prochaine récolte en France devrait être meilleure. Mais il faudra au blé français compter avec cette nouvelle concurrence du blé de la mer Noire en Afrique. Le rapport qualité-prix pèsera beaucoup plus. Pour preuve, la baisse actuelle des prix du blé français lui a permis de retrouver tout récemment le chemin des ports d'Afrique de l'Ouest (souligne-t-on chez Agritel, société de conseil en gestion agricole), mais aussi du Maroc et d'Egypte, où le blé russe concurrence le blé français depuis beaucoup plus longtemps.

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