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Revue de presse Afrique

A la Une: le dialogue national au Gabon

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Le président gabonais Ali Bongo lors d'un discours, le 28 mars 2017 à Libreville.
Le président gabonais Ali Bongo lors d'un discours, le 28 mars 2017 à Libreville. AFP/Steve Jordan
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Après cinq jours de pause, les partis politiques gabonais se retrouvent à partir de ce mardi pour négocier des réformes destinées à réconcilier le pays après la dernière crise postélectorale. Quelque 200 participants appartenant à la majorité et une partie de l’opposition sont répartis au sein de quatre commissions paritaires. Les débats doivent durer jusqu’au 10 mai et porteront notamment sur de profondes réformes politiques et institutionnelles.

Le bimensuel gabonais La Nation dans sa dernière livraison veut « croire que la phase politique de ce dialogue national sera aussi une réussite comme celle (dite citoyenne) qui vient de s’achever. […] Cependant, tempère le journal, les doutes ne manquent pas quant à la volonté réelle du PDG, le Parti démocratique gabonais, d’accepter de perdre le pouvoir à l’issue de ces pourparlers. Surtout quand on sait que le dialogue politique devrait déboucher sur un certain nombre de résolutions, qui réduiront sans doute les chances du PDG de conserver encore pour longtemps le pouvoir. »

Et La Nation de s’interroger : « peut-on un seul instant imaginer le Parti démocratique gabonais au pouvoir depuis près d’un demi-siècle, accepter si facilement les règles qui compromettent sa longévité ? À supposer que ce dialogue débouche même sur la limitation à deux des mandats présidentiels, l’élection à deux tours et la refonte de la commission électorale, en quoi ces actes transformés en lois, garantiraient-ils une alternance politique à la tête de l’État ? En quoi le PDG qui a toujours gagné, même au prix des soupçons les plus généralisés, acceptera-t-il sa défaite ? Le système d’élection à deux tours sera-t-il réellement la clef de voûte d’une alternance tant rêvée par l’opposition ? » Finalement, conclut La Nation, « tout dépendra de la volonté des tenants du pouvoir actuels. Sont-ils prêts à lâcher prise ? La question reste en suspens. »

Ping ne lâche pas l’affaire

Pour sa part, l’opposant Jean Ping persiste et signe. « Jean Ping égal à lui-même ! », s’exclame le site Gabon Eco. « Énergique, l’opposant qui revendique toujours sa victoire à la dernière présidentielle vient d’animer un meeting, ce week-end, où il a de nouveau invité Ali Bongo Ondimba à abandonner le fauteuil présidentiel. […] Un ordre accueilli dans les rangs du pouvoir comme une blague de plus, pointe Gabon Eco, tant l’opposant est désormais habitué à le ressasser à chaque prise de parole, sans qu’il ne se donne véritablement les moyens d’y parvenir. »
« Jean Ping ne lâche pas l’affaire », renchérit La Nouvelle Tribune au Bénin. « Le candidat malheureux à la présidentielle 2016 n’a pas encore digéré son échec à ce scrutin. […] Le leader de l’opposition hausse le ton et multiplie les stratégies pour alerter l’opinion et la communauté internationale. […] Avec une allure jusqu’au-boutiste, Jean Ping a décidé de fouler aux pieds le dialogue politique initié par le pouvoir pour ramener la paix dans le pays. »

Vers des réformes profondes ?

En tout cas, pointe Le Pays au Burkina, « même si cette nouvelle mobilisation de Ping n’a pas été celle des grands jours, comme de par le passé, elle traduit tout de même la profondeur de la ligne de fracture entre lui et Ali Bongo qu’il accuse d’avoir opéré un hold-up électoral. C’est donc dire que ledit dialogue national est loin d’être inclusif et qu’il y a de grands risques que ses conclusions ne puissent pas apporter la solution à cette crise sociopolitique qui empoisonne la vie des Gabonais. »

Du coup, poursuit Le Pays, « le pouvoir gabonais doit, cette fois-ci, éviter de faire la politique de l’autruche, en prenant la ferme résolution de mettre en œuvre les propositions de réformes qui sortiront de ce dialogue. Au regard des conclusions de la première phase, on voit que nombre de griefs faits par Jean Ping au régime Bongo ont été repris par les représentants de la société civile qui ont proposé des réformes politiques et institutionnelles profondes, devant permettre de rétablir la confiance entre tous les acteurs de la classe politique. Et la meilleure façon pour Ali Bongo de calmer les ardeurs de son adversaire Jean Ping, c’est de prendre sérieusement en compte ces questions et d’aller à des réformes profondes. Seule cette attitude franche pourrait mettre fin à ce jeu de Ping-Bongo qui n’a que trop duré. »

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