A la Une: les pleins pouvoirs pour Erdogan
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C’est le constat en première page du Figaro ce matin : « Erdogan s’arroge les pleins pouvoirs après le référendum turc. […] Le chef de l’État turc a remporté une courte victoire au référendum sur l’élargissement des pouvoirs présidentiels. Après dépouillement de 99 % des bulletins, le oui rassemblait 51,4 % des suffrages. Le non était en tête à Istanbul, Ankara et Izmir, les trois plus grandes villes de Turquie. Dénonçant des fraudes, le principal parti d’opposition réclame un nouveau décompte. »
Commentaire du Figaro : « certes, Recep Tayyip Erdogan est très loin des 60 % qu’il avait appelés de ses vœux pour “couronner” le nouveau régime. Mais peu lui importe, finalement, que près de 49 % des Turcs aient rejeté sa réforme. “La nation a parlé”, va-t-il répéter, comme après chaque scrutin. Le chef de l’État ne manquera pas de lire dans le verdict des urnes non seulement la validation de ses ambitions personnelles, mais aussi un blanc-seing pour sa politique répressive de l’après-tentative de putsch, lui qui n’a cessé de présenter le vote de dimanche comme une “réponse au 15 juillet”, date du coup d’État manqué de l’été 2016. »
« Erdogan : la dictature par les urnes », s’exclame le site d’information Les Jours, « Ce dimanche, les Turcs se sont prononcés en faveur du “oui” au référendum, mais à une très courte majorité. Une gifle pour Erdogan. »
En effet, complètent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « malgré une campagne à sa gloire, Erdogan n’est pas du tout porté par un raz-de-marée. […] L’hyperprésident turc se projette en président total. Si, dans sa fièvre autoritaire, il néglige le message délivré par ce référendum, il n’entraînera pas seulement la Turquie dans un sombre vertige intérieur. Il en fera un espace incohérent de plus dans cette région déjà instable. »
La fin de la démocratie laïque turque ?
Toujours est-il « qu’avec cette réforme constitutionnelle, pointe La Charente Libre, Erdogan grave dans le marbre les pleins pouvoirs qu’il s’était progressivement arrogés depuis son élection de 2014, le putsch militaire raté de l’été dernier et la répression massive qui a suivi. Malgré les contestations et l’opposition remarquable d’une moitié de l’électorat turc, cette victoire revendiquée par Erdogan marque une étape décisive vers le “terminus” de la démocratie laïque turque, fondée il y a près d’un siècle par Kemal Atatürk sur les ruines de l’Empire ottoman », déplore le quotidien charentais.
« Désormais seul “chef devant Dieu et son peuple”, le nouveau sultan islamo-conservateur ne fait pas mystère de ses ambitions confessionnelles et géopolitiques, relève encore La Charente Libre. D’un côté, l’Islam rigoriste imposé comme modèle, de l’autre une Turquie influente dans le monde sunnite et en guerre idéologique contre les valeurs occidentales. »
« Il faudra pourtant, prévient Sud-Ouest, que Recep Tayyip Erdogan ausculte avec soin ce référendum qui sera peut-être le dernier de ce genre s’il continue ainsi à museler toutes les voix d’opposition. Les grandes villes et les classes moyennes qui se tournent vers l’Europe lui ont dit non. Les vieux plateaux d’Anatolie, la grande masse turque musulmane ont répondu à son appel. Ce sera donc lui. Mais, avertit encore Sud-Ouest, les guerres qui rôdent autour et jusque dans le flanc kurde de la Turquie, l’usure du temps et la lassitude pourraient lui rappeler un jour que le chaos vient plus vite qu’on ne le croit, surtout quand on prétend imposer sa simple force et que l’on se mure dans son palais aux cent pièces, ceint de minarets. »
« Néanmoins, tempère Ouest-France, Erdogan reste incontournable pour les Européens. La Turquie est membre de l’Otan, un acteur clef pour toute solution en Syrie. Un carrefour pour les routes énergétiques. Et l’Union européenne est son premier partenaire commercial. Le référendum d’hier a montré la fragilité du consensus dont jouit Erdogan, mais il a désormais en main les instruments d’un sultan. Plus que l’illusoire adhésion d’Ankara, c’est la politique turque dans les Balkans qui est à surveiller. Comme le lait sur le feu. »
Suspens total dans la dernière ligne droite de l’élection présidentielle
Avec toujours un quatuor de tête dans un mouchoir de poche, s’il faut en croire les sondages et un grand nombre d’électeurs encore indécis. Bien malin qui pourrait dire qui seront les deux finalistes dimanche soir prochain.
« S’il est une donnée que les sondages ont bien saisie à l’occasion de cette campagne présidentielle, c’est l’indécision des Français, soupire L’Alsace. […] C’est inédit. Mais finalement pas si surprenant. Sociologiquement parlant, pourquoi le corps électoral ne serait-il pas à l’image des éléments qui le composent ? La société moderne est en mutation permanente, pointe encore le quotidien alsacien. Elle est notamment changeante sous l’effet du flux continu d’informations, vraies ou fausses, qui alimentent le débat. »
Conseils pour préparer au mieux l’après-Pâques
Enfin, si vous avez un peu abusé du gigot pascal et du chocolat ce week-end, voici les conseils du Parisien pour vous remettre en forme : « Surtout, on ne culpabilise pas. Vous avez pris 1 kilo ? Rien de grave, il y a des solutions. Il ne faut pas se priver, mais faire attention, préconise le journal. D’abord, doubler votre activité physique les jours suivants. Si vous baladez votre chien quinze minutes par jour par exemple, optez pour trente minutes. Descendez un arrêt de bus plus tôt et marchez. Niveau calorique, réduisez le gras et le sucre. Adoptez ce comportement raisonnable pendant une semaine, quinze jours si vous avez pris 2 kilos. Et, prévient Le Parisien, surtout pas de frustration, sinon vous ne tiendrez pas plus d’un ou deux jours. »
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