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Aujourd'hui l'économie

Turquie-référendum : une économie morose qui tombe mal pour Erdogan

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Aujourd’hui, l’économie se penche sur l’état de l'économie turque. Une économie qui n’est pas en forme, mais qui semble bien résister.

Les difficultés politiques et sécuritaires qu'a connu la Turquie ses derniers temps ont fragilisé l'économie du pays.
Les difficultés politiques et sécuritaires qu'a connu la Turquie ses derniers temps ont fragilisé l'économie du pays. Getty Images/Jean-Pierre Lescourret
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Avec une croissance de près de 3 % en 2016 (un chiffre plus élevé que prévu) l’économie turque montre une certaine résilience. Pourtant, sur le plan économique, le pays aurait pu connaître pire. Depuis un an et demi, la Turquie fait face à une série de difficultés sur le plan politique et sécuritaire. Vague d’attentats, coup d’État manqué, instabilité politique, guerre en Syrie, rébellion kurde... tous ces éléments ont fragilisé l’économie turque. Si la croissance de l’an dernier a de quoi faire rêver les pays européens, elle reste inférieure aux 4 % réalisés en 2015.

Mais si l’activité économique résiste, c’est d’abord grâce à la consommation intérieure. Les dépenses des ménages représentent près de 60 % du PIB et elles ont encore augmenté l’an dernier. L’économie turque est aussi soutenue par des dépenses publiques massives. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Erdogan, le pays s’est doté d’infrastructures modernes. Une politique que le gouvernement poursuit aujourd’hui encore pour maintenir l’économie à flot. Par exemple, la Turquie a lancé récemment les travaux d’un gigantesque pont suspendu au-dessus du détroit des Dardanelles, qui sépare la mer Egée et la mer de Marmara. Investissement total : 2,76 milliards de dollars.

Mais malgré sa capacité à résister, l’économie turque bat de l’aile

Même si la croissance est proche de 3 %, l’activité économique reste en dessous de son potentiel. Une croissance qui est bien loin de celle des années fastes du règne d’Erdogan quand elle atteignait les 9 %. Plusieurs facteurs expliquent cet essoufflement, avec la baisse du secteur du tourisme : ses revenus ont chuté de près de 30 % en 2016 alors qu’ils représentent une part importante du PIB. L’économie turque a aussi été affectée l’année dernière par le coup d’État manqué du 15 juillet.

Les purges du gouvernement qui ont suivi dans les milieux d’affaires et au sein des institutions turques ont inquiété les investisseurs étrangers qui sont dans l’attentisme. Et l’économie dépend beaucoup des capitaux étrangers. Conséquence : la livre turque s’est dévaluée de près de 20 % face au dollar depuis l’été dernier et l’inflation a dépassé les 11 % en mars, du jamais vu depuis 2008. Quant à l’emploi, la situation se détériore. Le chômage progresse surtout chez les jeunes.

Une situation économique morose qui pourrait influencer l’issue du référendum

Les analystes sont partagés. Il y a des économistes qui pensent que la faiblesse de l’économie va influencer le choix des électeurs. Selon eux, les victoires successives d’Erdogan depuis 14 ans sont bâties sur la prospérité économique et donc une économie qui tousse pourrait l’affaiblir.

Mais d’autres pensent le contraire. Ils estiment que malgré ce contexte économique difficile, le PIB par habitant a plus que triplé depuis l’arrivée au pouvoir d’Erdogan en 2003. Sans compter que le gouvernement turc a largement atteint ses engagements de maîtrise des dépenses publiques. La dette a été divisée presque par deux entre 2002 et 2015, pour atteindre 33 % du PIB. Tandis que le déficit budgétaire a été fortement réduit depuis la crise.

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