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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: «L'élection, par la case prison»

Publié le :

AFP
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« "Quand on s’entend bien avec ses codétenues, ça va", glisse avec une retenue polie Sandra, 50 ans, en désignant le lit de fortune : un matelas posé sur une armoire couchée. Si le stratagème permet de ne pas dormir à même le sol, il réduit un peu plus l’espace de 9 m2 occupé par les trois détenues. » Libé nous emmène dans la maison d'arrêt de Nimes, dans le sud de la France. « On jongle. On en prend un ici, on le remet ailleurs », raconte un gardien à la journaliste. « Une sorte de Tetris humain, poursuit le quotidien, toujours sur le fil pour éviter les violences. Dans ce contexte, impossible de séparer les prévenus des condamnés, les primodélinquants des voyous aguerris, les fumeurs des non-fumeurs. »

 
« L’actualité des derniers jours ressemble à un furieux carambolage, remarque Libération : les chiffres de la surpopulation n’ont jamais été aussi élevés (69 430 détenus), la directrice de Villepinte annonce dans un courriel que sa prison est bondée et qu’elle ne peut plus accueillir un seul détenu supplémentaire et, dans la foulée, les surveillants bloquent l’établissement, le directeur de l’administration pénitentiaire, Philippe Galli, démissionne six mois après sa nomination et le personnel de Fleury-Mérogis manifeste après des agressions. A quelques jours de la présidentielle [...] le problème se pose avec une acuité jamais atteinte. »

« La plupart des candidats à la présidentielle considèrent le champ carcéral comme un vaste chantier. Au sens littéral », regrette sans surprise le journal marqué à gauche. « Marine Le Pen comme Nicolas Dupont-Aignan visent 40 000 nouvelles places en cinq ans [...] Même vision pour François Fillon qui en propose 16 000 [...], sans jamais évoquer l’impératif de l’encellulement individuel. De son côté, Emmanuel Macron en prévoit 15 000 tout en développant les travaux d’intérêt général. Seules exceptions, affirme Libé : Benoît Hamon, qui refuse de se lancer dans la surenchère [...] et Jean-Luc Mélenchon, qui souhaite lui aussi promouvoir les peines alternatives. »

« Construire de nouvelles prisons plus modernes est nécessaire, selon Les Dernières Nouvelles d'Alsace, mais il est surtout urgent de repenser l'ensemble du système judiciaire. En développant les peines alternatives et en réduisant drastiquement la détention provisoire qui grippe toute la machine et doit retrouver son caractère exceptionnel. Ce devrait être là un chantier de la toute première heure pour le nouveau président de la République, pas une simple promesse de campagne. »Car comme l'a dit Jean-Jacques Urvoas : « Nos prisons annoncent les malheurs de demain. »

Mais, pointe L'Alsace, autre quotidien de l'est de la France : « La seule solution est d'accroître le nombre de places et de construire de nouveaux centres pénitentiaires. Ce n'est pas une mesure populaire, reconnait le journal régional, dans la mesure où elle est coûteuse pour les finances publiques de l'État et que les collectivités locales préfèrent consacrer des terrains souvent rares à d'autres projets qu'à une nouvelle maison d'arrêt qui rapporte peu fiscalement et coûte beaucoup, en termes de popularité, aux élus. »

Dans cette présidentielle, « malheur aux vaincus »
 
Le Parisien-Aujourd'hui en France explique que la défaite pourrait signifier la fin de la carrière politique de certains candidats. « Nul besoin de s'appeler Madame Soleil pour deviner que François Fillon, éliminé d'emblée, disparaîtrait derechef de la scène politique. La page se tournerait aussi pour Benoît Hamon. Lui qui se voyait sinon président, tout au moins à la tête du PS, pourra, en cas d'échec cuisant, dire adieu à ses rêves. C'est pour eux - et pour leurs partis - que l'enjeu est le plus vital. Macron, Le Pen et Mélenchon pourraient, chacun à leur manière, rebondir en cas de défaite. »

Et Le Parisien d'imaginer pour le candidat de la France insoumise un « mouvement à la Podemos » ou une belle force parlementaire aux législatives qui lui permettrait de s'imposer comme le leader de la gauche... Emmanuel Macron, lui, ne s'imagine pas au Parlement - « ça le banaliserait », dit un de ses proches. Mais il voit bien son mouvement En Marche ! poursuivre en se projetant sur les élections cantonales de 2020 et même déjà sur 2022. La candidate frontiste, elle, serait sur la sellette en cas de non présence au second tour même si, selon Le Parisien, son bras droit Florian Philippot pourrait servir de « fusible ». Au FN, « ça défouraillerait dans tous les sens », anticipe un élu du parti d'extrême droite.

« Mieux vaut en rire », nous dit Le Monde

« Nombre d'humoristes montent sur scène à l'approche de l'élection, raconte le journal du soir, jusqu'à commenter les résultats en direct [... Ils] ont décidé d'« aider » le public à digérer par le rire cette élection, d'être les éditorialistes au nez rouge d'un pays en pleine confusion et de faire leur miel de cette joute électorale aux allures de série télé […] "J'ai accumulé tant de notes sur l'actualité que je suis ravi de dire au public : venez, vous vous sentirez moins seuls, explique Christophe Alévèque. Autant ne pas se morfondre devant son poste de télévision, car, visiblement, on va subir". "Haroun, nouveau venu prometteur, préfère s'interroger sur notre fonction d'électeur plutôt que sur l'actualité pure et dure." Frédérick Sigrist, lui, se dit "un peu perdu, las de cette quête vaine de l'homme providentiel et excédé par le simplisme du bouc émissaire", "le voisin, l'Europe…" »

L'Union, qui est souvent montrée du doigt pour le manque d'harmonisation fiscale entre les pays, qui entraîne des délocalisations d'usines

« On est désolés », s'excusent presque, dans Libération, les salariés polonais du fabricant d'électroménager, Whirlpool, à ceux d'Amiens dont le site ferme. Une réunion s'est d'ailleurs tenue hier à Matignon, rapporte Le Figaro. Le gouvernement qui tente de trouver un repreneur dans cette usine où Whirlpool avait récemment investi dans du matériel flambant neuf.

A près d'un millier de kilomètres de là, la ville polonaise de Lodz accueille désormais la production des « sèche-linge, nouvelle génération », détaille Libération. Lodz, sortie du communisme, et après « deux décennies de crise [...] voit grand aujourd’hui. [...] Ses usines textiles en briques rouges du XIXe siècle abritent des centres commerciaux, des banques et des musées. Mais ce n’est pas la gare ni même la transformation urbaine qui attire ici les investisseurs du monde entier comme Dell, Gillette ou BSH, un autre géant de l’électroménager qui produit pour ses marques Bosch et Siemens. C’est plutôt "le bas prix de la main-d’œuvre, de surcroît une main-d’œuvre qualifiée" ».

« On est désolé pour les salariés d’Amiens, mais que faire ?, s'interroge un syndicaliste polonais. C’est la loi du marché, la concurrence. On a opté pour les quatre libertés, la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux. »Dans« ce jeu », poursuit le reporter du journal, « la ville polonaise a aussi ses propres concurrents ». « Aujourd’hui, notre marché de travail est envahi par des travailleurs ukrainiens bon marché, avoue le représentant syndical. S’ils n’étaient pas là, les employeurs seraient contraints d’augmenter les salariés en Pologne. Les salaires s’approcheraient enfin de ceux de l’Allemagne. »

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