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Aujourd'hui l'économie

Donald Trump se dédit sur le yuan

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La menace d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine a soudainement reculé après les dernières déclarations de Donald Trump. Dans un entretien au Wall Street Journal, il estime finalement que Pékin ne manipule pas sa monnaie.

Le président des Etats-Unis Donald Trump et son homologue Xi Jinping le 6 avril 2017.
Le président des Etats-Unis Donald Trump et son homologue Xi Jinping le 6 avril 2017. Reuters/Carlos Barria
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Encore une volte-face surréaliste du président américain, dictée par les intérêts stratégiques des États-Unis dit-il. « Vous voulez un super accord ? Réglez le problème avec la Corée du Nord » raconte Donald Trump aux journalistes en leur rapportant ses échanges avec Xi Jinping. Les Chinois accusés pendant la campagne de détruire les emplois des Américains en inondant le marché avec des produits vendus dans une monnaie sous-évaluée sont soudainement blanchis.

Les déficits commerciaux record dont souffrent les États-Unis vis-à-vis de la Chine seraient même devenus acceptables, à condition que Pékin tienne sa parole et réussisse à calmer son turbulent voisin nord-coréen. Le yuan que Donald Trump trouvait trop faible a salué ce retournement en grimpant face au dollar.

La Chine manipule-t-elle vraiment sa devise ?

Pour devenir l’atelier le plus compétitif du monde, Pékin a longtemps empêché le yuan de se renforcer. Il y a bien eu sous-évaluation et donc manipulation du yuan jusqu’en 2014, mais aujourd’hui la Chine voit plutôt sa monnaie plonger à cause des sorties massives des capitaux chinois. On parle de 60 milliards de dollars par mois que les ménages ou les entreprises investissent à l’étranger, soit pour mettre leurs économies en sécurité soit pour développer leurs affaires.

Pékin a donc plutôt tendance à soutenir sa monnaie contrairement au procès que lui a fait Donald Trump. Depuis le début de l’année, le yuan a gagné 1 % face au dollar. Ces mouvements restent mesurés puisque la devise chinoise ne s’échange toujours pas librement comme le billet vert ou l’euro. Ses fluctuations sont autorisées dans une bande de + ou - 2 % par jour par rapport au dollar.

Autre bonne nouvelle pour le commerce chinois : il est à nouveau excédentaire

D’après les chiffres du mois de mars publiés aujourd’hui, les exportations chinoises ont bondi de 16 % en rythme annuel. Le mois dernier, la Chine était tombée en déficit, une première en trois ans qui avait beaucoup surpris. Les bons chiffres chinois du mois de mars renforcent la prévision de l’Organisation mondiale du commerce qui a fait part hier de son optimisme prudent pour les échanges internationaux en 2017.

Car ce redressement spectaculaire doit beaucoup à l’amélioration de la demande mondiale. Notamment de la demande américaine ; comme si l’élection de Donald Trump et ses menaces de guerre commerciale n’avaient pas vraiment eu d’influence sur la frénésie d’achats des Américains.

Cet apaisement entre Pékin et Washington profitera-t-il à l’économie chinoise ?

Les exportations ne jouent plus un rôle aussi important dans l’essor économique chinois. Mais la Chine demeure une grande nation commerçante, et à ce titre elle préfère un climat pacifique. De plus, Pékin a encore besoin des technologies occidentales et notamment américaines pour développer son industrie. La Chine a donc tout intérêt à rester en bon terme avec son grand rival.

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