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Les têtes d'affiches de Denise Epoté

Afrique Mamadou Gouro Sidibé - JNDA à Bordeaux - Afrimarket

Publié le :

L’Afrique en marche, Les têtes d’affiches de Denise Epoté, de TV5 Monde, comme chaque dimanche sur RFI, avec Assane Diop. Trois têtes d’affiche ce dimanche 9 avril 2017.

Denise Epoté.
Denise Epoté. tv5.org
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Gouro Sidibe : Notre première tête d’affiche cette semaine est un brillant docteur en informatique malien. Mamadou Gouro Sidibe à applique son savoir-faire aux nouvelles technologies de communication en créant un réseau social vocal plurilingue, en plus du français. Il conjugue déjà cinq langues nationales et la liste est loin d’être close.

Lenali, nom de ce projet sur lequel travaille depuis trois ans Mamadou Gouro Sidibe va je n’en doute pas révolutionner la vie de nombreux africains qui ne savent ni lire ni écrire le français, et sont de facto exclus de la sphère numérique qui aujourd’hui s’étend à tous les domaines. Partant du constat que les outils existants de messagerie n’étaient pas adaptés aux réalités nationales et sous régionales, en raison de la qualité des infrastructures, du coût de l’accès à l’Internet mobile. Mamadou Gouro Sidibe a pour commencer, conçu une messagerie simple d’utilisation mais surtout qui consommerait moins de data. Premier souci de notre informaticien, ne pas laisser à la traîne les 60 % de maliens non alphabétisés et les 70 % non connectés. Le serveur vocal propose pour l’heure les principales langues maliennes: le bambara, le soninké, le songhaï, et deux langues sous régionales le wolof et le moré. Se faire expliquer la posologie d’un médicament, une recette de cuisine accompagner de photos, publier une annonce pour proposer ses services, recevoir des cours d’alphabétisation, plus rien n’arrête les utilisateurs de Lenali. Après avoir choisi sa langue, l’utilisateur peut également prendre des photos sonores. Lenali permet surtout de comprendre les outils et les contenus numériques et d’en tirer profit au même titre que ceux qui maîtrisent la langue française. Lancé au mois de mars, Lenali a déjà conquis 2 500 personnes. Prochaine étape pour le jeune docteur en informatique travailler avec des artisans locaux souvent confrontés à une clientèle internationale avec laquelle la communication est loin d’être aisée. Les prochaines langues qui seront intégrées à cette plateforme sont l’haoussa et le swahili.

Bordeaux : Notre deuxième tête d’affiche est une ville française de Bordeaux, l’ancien port de commerce triangulaire sur l’Atlantique qui accueille depuis cinq ans les journées nationales des diasporas africaines. Ces rencontres qui offrent le temps d’un week-end une tribune à des hôtes de passage ici tout en étant d’ailleurs méritent d’être saluées.

En effet, et c’est le cas de la majorité d’africains qui n’ont pas rompu avec leur pays d’origine et c’est tant mieux! Car cette double culture est une richesse que de nombreux hommes politiques ici et ailleurs récusent. A Bordeaux, à l’initiative du maire Alain Juppé et de ses équipes depuis cinq ans les diasporas de France se donnent rendez-vous pour échanger avec les représentants de ce continent. Cette diaspora formée dans les plus grandes écoles de la République est un pont entre la France et l’Afrique qui ont tant de choses à construire dans l’intérêt des deux parties. En cette période électorale si les voix des diasporas sont inaudibles, par le biais d’un manifeste adressé aux candidats, elles les interpellent, sur l’avenir du franc CFA, sur la politique sécuritaire, sur la fin de la France-Afrique, et sur le devenir de l’espace francophone.

Mais en politique les lignes bougent, il y a de plus en plus d’élus issus de la diversité. Les jeunes femmes sont d’ailleurs les plus nombreuses à arborer aux revers de leurs tailleurs, le pins tricolore. De manière assez subtile, les formations politiques qui malgré la loi sur la parité ont toujours autant de mal à assurer la promotion des femmes, règlent ainsi la question de la visibilité de la diversité et celle de la visibilité des femmes. Des femmes qui étaient au centre d’une journée qui leur était dédiée et dont la marraine était la sénatrice Leïla Aichi. Parce que Bordeaux a depuis toujours accueilli des communautés africaines venues se former, le chef-lieu de la Nouvelle Aquitaine avec ce rendez-vous des journées nationales des diasporas africaines perpétue ce lien avec le continent.

Afrimarket : Notre troisième tête d’affiche, un trio de jeunes qui ont parié sur le numérique au service vivant en France. Afrimarket, c’est le nom de cette structure de services qui permet de financer ici, des biens qui seront utiles là-bas sur le continent.

De toute évidence Rania Belkahia, François Sevaistre et Jérémy Stoss sont des observateurs avertis qui ont une bonne connaissance de la structure familiale africaine. Ceux qui sont partis ont le devoir d’aider ceux qui sont restés. Les sociétés de transfert d’argent ont elles aussi misé sur cette solidarité africaine et la suite de l’histoire nous la connaissons tous. Dans de nombreux pays le montant des sommes transférées est de loin supérieur au montant de l’aide publique au développement. En choisissant d’investir dans le domaine des biens de consommation Afrimarket a en l’espace d’un an gagné la confiance de 30 000 clients dans six pays. Pas étonnant que de grands groupes aient aujourd’hui choisi d’accompagner la jeune start-up.

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