Pétrole: le président vénézuélien renforce son contrôle
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Au Venezuela, la Cour suprême a maintenu le renforcement du pouvoir présidentiel sur le secteur pétrolier.
C'est un point qui est passé plus inaperçu le week-end dernier au Venezuela : la Cour suprême a certes renoncé à élargir les prérogatives du président Nicolas Maduro, mais elle a maintenu le renforcement de son pouvoir en matière pétrolière. Le chef de l'Etat aura la possibilité de vendre pour le compte de la compagnie nationale PDVSA, une participation à un gisement, et de créer à sa guise des co-entreprises avec les compagnies étrangères. Le tout sans passer désormais par le Parlement.
« Le Venezuela est financièrement aux abois, commente Philippe Sébille-Lopez, du cabinet Geopolia. Or les Russes et les Chinois sont prêts à verser du cash contre quelques accords pétroliers. Sans le législatif, c’est encore plus intéressant ».
La Chine est déjà présente à travers le groupe public chinois CNPC, ce qui sécurise l'approvisionnement de l'Empire du Milieu. Mais c'est la Russie qui est la plus active, via son bras pétrolier Rosneft. Le groupe russe a déjà accru sa participation de 17 % à 40 % dans la co-entreprise Petromonagas, en échange de 500 millions de dollars, ce qui n'a pas été avalisé par le Parlement. Rosneft serait également sur le point d'entrer dans une autre co-entreprise, Petropiar.
Le gouvernement Maduro espère ainsi renflouer plus rapidement les caisses de l'Etat, vidées par le plongeon des cours du baril. Le pays est tellement exsangue qu’il n'arrive plus à payer ses échéances ni à importer, non seulement les produits de base, mais même les adjuvants nécessaires à l'industrie pétrolière pour extraire le pétrole du pays. Un pétrole très lourd, rappelle Colette Lewiner, spécialiste du pétrole chez Cap Gemini. C'est ainsi que la production vénézuélienne va diminuer cette année, sans que ce soit lié à une quelconque injonction de l'OPEP.
Le Parlement vénézuélien, contrôlé par l'opposition depuis la fin de l'année dernière, a déjà fait savoir que les structures pétrolières nouvellement créées ne seraient pas légales. On a même vu le chef de l’Assemblée nationale déchirer le document délivré par la Cour suprême. Autant dire qu'en dehors de la Russie et de la Chine, les compagnies étrangères ne vont pas se ruer pour investir au Venezuela, même si le pays latino-américain dispose des plus grandes réserves de pétrole au monde.
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