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Aujourd'hui l'économie

Panama papers, un an après du chemin reste à faire

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Cette semaine, dans le monde entier, est placée sous le signe de la mobilisation des ONG contre l'évasion fiscale. Elle est organisée à l'occasion du 1er anniversaire du scandale des « Panama Papers ». Il y a un an, la mise en ligne de documents compromettants a secoué des gouvernements, et exposé un large panel de personnalités, elle a surtout déclenché une série d’enquêtes à travers le monde.

Depuis l'affaire des Panama Papers en juin 2016, au moins 150 enquêtes ont été lancées dans 79 pays pour évasion fiscale.
Depuis l'affaire des Panama Papers en juin 2016, au moins 150 enquêtes ont été lancées dans 79 pays pour évasion fiscale. © REUTERS/Yves Herman
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Un collectif de médias a réceptionné 11,5 millions de documents provenant du cabinet d’avocat Mossack Fonseca basé au Panama. Il s'agit d'un cabinet spécialisé dans la domiciliation des sociétés offshore dans 21 paradis fiscaux. Grâce à cette fuite massive dans la presse, on a appris que des dirigeants politiques, des sportifs ou des personnalités du spectacle avaient caché de l’argent via ces sociétés offshore. Cela a provoqué une onde de choc partout dans le monde. Au moins 150 enquêtes ont été lancées depuis dans 79 pays pour évasion fiscale. Et des têtes sont tombées : peu après ces révélations, le Premier ministre islandais a été contraint à la démission pour avoir détenu des comptes bancaires aux Îles vierges britanniques sans les déclarer.

Les Panama papers ont donné une réelle impulsion à la lutte contre l’évasion fiscale dans le monde

La mise en place d’échanges automatiques d’informations entre 108 pays a constitué un grand pas sur le chemin de la fin du secret bancaire. Depuis l’éclatement de l’affaire, le Panama et d’autres pays, comme le Liban ou le Bahreïn, se sont engagés à rentrer dans le mécanisme et à répondre aux demandes d’échanges d’informations de tous les pays participants. Pour améliorer son image, le Panama a également pris des mesures diverses pour lutter contre la fraude fiscale et le blanchiment de capitaux. D’ailleurs, les deux fondateurs du cabinet d’avocats sont en détention provisoire. En France, 415 contribuables seraient sur la sellette, selon les informations du journal Le Monde.

C'est néanmoins un long combat, quelles sont les prochaines étapes à franchir dans la lutte contre l'évasion ?

Il faut augmenter les moyens matériels et humains des structures qui luttent contre l’évasion et la fraude fiscale au niveau européen. Comme l’a dit hier la députée européenne et ancienne juge française Eva Joly, il faudrait que les pays membres de l’Union européenne recrutent pas moins de 50 mille personnes dans les services des impôts et des brigades financières. Il faut aussi établir une liste européenne des paradis fiscaux et prévoir des sanctions à l'encontre des pays qui figurent sur cette liste… Il faudrait aussi punir les intermédiaires qui aident les entreprises et les particuliers à organiser cette évasion fiscale. Ces démarches sont une priorité pour le commissaire européen Pierre Moscovici, c'est tout du moins ce qu'il a promis.

Et les candidats à la présidentielle en France ?

Leurs représentants ont participé à une table ronde à l'initiative d'ONG à Paris hier soir. Ils sont d'accord sur la mobilisation de moyens pour contrôler les flux des capitaux et se prononcent pour une collaboration plus étroite au niveau européen, mais dans leurs programmes, ils ne s'étendent pas vraiment sur le dossier malgré les enjeux. L'évasion fiscale coûte à la France entre 60 et 80 milliards d'euros par an. Les ONG sont donc restées sur leur faim hier soir.

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